Eglises d'Asie

Un jeune chrétien meurt des suites des blessures reçues sous la torture pendant sa détention préventive

Publié le 18/03/2010




Un jeune plombier chrétien est mort le 22 août 1997 à l’hôpital catholique de Hyderabad à la suite des blessures reçues sous la torture pendant une détention dans un poste de police. C’est la deuxième personne qui meurt en cinq semaines dans les mêmes conditions à Hyderabad.

Finyas Masih, âgé de 30 ans, avait été incarcéré le 6 août par la police de Hyderabad, dans la province du Sindh, au sud du pays, parce qu’on le soupçonnait d’avoir participé à un vol dans la résidence d’un commissaire adjoint, retraité de la police nationale. Deux semaines plus tard, à l’hôpital Ste Elisabeth, il avait parlé à des journalistes, sans donner de détails, des “sévères tortures” infligées par la police pour lui faire avouer sa participation à ce vol. Craignant que les membres de sa famille soient eux aussi torturés s’il révélait la brutalité des policiers, il ne se confia au médecin qu’après être certain que le secret serait gardé.

Il a affirmé que ses parents, aidés par les responsables de la communauté chrétienne, n’avaient obtenu sa libération, le 13 août, qu’à la condition qu’aucun membre de sa famille ou autre personne ne sache comment il avait été traité pendant sa détention. Le jeune homme ne confia les détails des épreuves endurées qu’au docteur qui le soignait et il mourut deux jours plus tard sans que son cas fut déclaré et enregistré officiellement par quiconque.

Des chrétiens et la parenté du défunt ont confirmé son histoire aux journalistes, non sans avoir peur des représailles policières. Quand ils apprirent son arrestation, quelques membres de la famille Finyas étaient venus de Faisalabad, où ils habitent, à plus de 1 000 km au nord, pour essayer de le faire libérer. Mais la police leur déclara qu’étant donné qu’il avait avoué sa participation au vol, il ne pouvait être relâché. C’est alors qu’ils prirent contact avec la paroisse catholique et demandèrent à des responsables de la communauté d’intervenir. Trois jours après sa libération, Finyas fut admis à l’hôpital gouvernemental Bhatai où il disait avoir peur et ne pas se sentir en sécurité.

La famille et quelques chrétiens cherchèrent un endroit plus sûr et optèrent pour l’hôpital Ste Elisabeth avec l’aide financière du prêtre de la paroisse. Le docteur de l’hôpital Ste Elisabeth rapporta aux mêmes journalistes que le jeune homme était arrivé dans son service dans un état déjà critique et des témoins assurent que son corps portait des marques de tortures.

L’évêque de Hyderabad, Mgr. Joseph Coutts, a rendu visite à la famille Finyas, s’est associé à leur douleur et leur a promis son soutien personnel. Le corps de Finyas a été inhumé à Faisalabad. Un mois plus tard, le 11 juillet, un villageois musulman du nom de Channesar Palari est décédé lui aussi des blessures infligées, paraît-il, dans le même poste de police que Finyas. Une enquête judiciaire à été ordonnée. Pendant ce temps, des sources qui ont choisi de garder l’anonymat, affirment que la déclaration de mise en détention de Finyas au poste de police n’avait pas été remplie. Au Pakistan, on ajoute Masih au prénom d’un nouveau-né pour indiquer sa qualité de chrétien, surtout quand il s’agit d’un garçon. Déjà, le père de Finyas se nommait Khan Masih.