Eglises d'Asie

Des manifestants protestent contre les positions des partis musulmans fondamentalistes

Publié le 18/03/2010




Des centaines de personnes opposées aux idées fondamentalistes ont manifesté dans les rues de Dacca pour demander l’interdiction des partis politiques d’inspiration religieuse. Participaient aussi à cette marche les familles des martyrs de la guerre d’indépendance et de nombreux anciens combattants. Les manifestants reprochent surtout aux partisans du fondamentalisme musulman de s’opposer à l’indépendance conquise sur le Pakistan en 1971. Au-dessus du cortège, on pouvait voir des calicots rouges verts et jaunes portant l’inscription : “Le procès de la guerre de 71 doit se tenir devant une cour spéciale

La manifestation avait été organisée pour protester contre des propos publics tenus récemment par quelques dirigeants des principaux partis d’opposition, le parti nationaliste du Bangladesh, la ligue musulmane fondamentaliste et l’organisation “Islamic Oikya Jote“. Ceux-ci avaient mis en cause l’indépendance du pays et demandé le retour du pays dans le giron pakistanais (1).

Prenant la parole au pied du mémorial en l’honneur des martyrs de langue bengali, Sahariar Kabir, dirigeant du “Comité pour l’élimination des assassins et des collaborateurs de 1971a affirmé que l’intervention de la religion en politique devait être stoppée et qu’il fallait interdire les partis religieux. Une petite fille de cinq ans, Dharitri, a dit à la foule que son grand-père avait été assassiné par la “Razakar“, une milice dépendant des partis fondamentalistes à qui l’on attribue le meurtre de centaines d’intellectuels au cours des neuf mois de la guerre d’indépendance. Elle a demandé qu’un procès soit intenté pour juger ces agissements. D’autres manifestants, eux aussi enfants de victimes de la guerre, l’ont appuyée. Un ancien combattant a exhorté la population à faire bloc pour s’opposer à ceux qui se placent délibérément hors de l’unité nationale.

Bien que le fondateur du Bangladesh, Mujibur Rahman, ait accordé, tout de suite après l’indépendance, une amnistie générale à tous les collaborateurs du Pakistan, le gouvernement a cependant décidé d’ouvrir une instruction contre un certain nombre de personnes accusées d’être les auteurs et les instigateurs du massacre de 26 intellectuels, massacre survenu deux jours avant l’indépendance du Bangladesh, ancien Pakistan oriental. En 1993, le comité organisateur de la récente manifestation avait publié un rapport d’enquête sur les activités des collaborateurs de 1971 et, au cours d’un “procès simulé”, avait condamné à mort Golam Azam, chef d’un parti islamique.