Eglises d'Asie

Hongkong : les manuels d’histoire des écoles ont procédé à une révision drastique de l’histoire de la Chine

Publié le 18/03/2010




Les fonctionnaires du département de l’Education de Hongkong s’escriment depuis des années à essayer d’alléger le poids des livres que chaque enfant doit transporter dans son cartable. Cette année, ils ont reçu une aide inattendue de la part des éditeurs des manuels d’histoire qui sont devenus infiniment plus légers que par le passé.

Depuis deux ans, sur l’insistance de Pékin, les éditeurs des manuels d’enseignement de l’histoire de Chine ont procédé à l’élimination de larges pans de cette histoire, jugés potentiellement offensants pour le régime. C’est ainsi que les chapitres concernant Taiwan, le Tibet, les mouvements démocratiques de 1979 et de 1989 ont été supprimés ou réduits à leur plus simple expression. Les éditeurs ont aussi attentivement étudié les questions de vocabulaire : le massacre de Tiananmen en 1989 est devenu « un incident » et non plus une « répression« . La famine, qui a tué trente millions de personnes en Chine entre 1958 et 1961, est devenue « une période de difficultés économiques« .

Malgré tout, selon Gilbert Chan, professeur d’histoire à l’institut d’Education, le vrai problème semble être ailleurs : « Ce n’est pas la peine de s’appesantir sur les changements apportés aux manuels, le problème majeur demeure la pauvreté de l’enseignement historique et le manque d’enseignants qualifiés

La conséquence de ce double état des choses pourrait être le contraire de ce que Pékin voulait au départ, à savoir une meilleure compréhension de la « mère-patrie » par les citoyens de Hongkong.