Eglises d'Asie

Le gouvernement lance une “caravane de la paix” à travers le pays

Publié le 18/03/2010




Le gouvernement srilankais a décidé de lancer une Sama Thawalama ou caravane de la paix sur les routes afin d’essayer de restaurer l’unité d’un pays déchiré depuis quatorze ans par un long et sanglant conflit ethnique qui oppose la minorité tamoule du nord et de l’est à la majorité cinghalaise. Cette initiative originale vise aussi à faire connaître la nouvelle constitution, proposée par la présidente Chandrika Kumaratunga, qui prévoit une plus grande décentralisation du pouvoir politique et un traitement plus juste des minorités ethniques (7).

Au cours d’une conférence de presse, le ministre des Poste et télécommunications a déclaré : “La caravane de la paix, accompagnée de théâtre populaire, de séminaires et de conférences, d’expositions photographiques, veut faire prendre conscience à la population que nous avons commencé le processus de construction d’un pays et d’un peuple. Tous nos efforts sont orientés sur la prise de conscience par toutes les communautés de l’île que le Sri Lanka est un seul pays et un seul peupleLes organisateurs de la caravane estiment de leur côté que “la paix est l’arme la plus nécessaire au développement du pays à l’heure actuelle, et qu’elle ne peut pas coexister avec le terrorisme

Cette campagne de propagande a été inaugurée le 25 août par la présidente Chandrika Kumaratunga à Anuradhapura, ancienne capitale du pays et lieu symbolique de rencontre entre Tamouls et Cinghalais. Le gouvernement srilankais devait se réunir le 29 septembre pour approuver le projet de nouvelle constitution destinée à en finir avec la guerre civile. Les opposants les plus farouches de ces réformes se trouvent dans le clergé bouddhiste cinghalais. Pour devenir opératoire, la nouvelle constitution devra être adoptée par les deux tiers du parlement national avant d’être approuvée par un référendum populaire.

Au cours de la semaine du 20 au 28 septembre, une vive controverse a éclaté dans le pays à ce sujet, et le ministre des Postes et télecommunications, Mangla Samarawwera, a violemment critiqué les bouddhistes, tenants de la ligne dure opposée au changement de constitution et à la décentralisation. Selon lui, les appels lancés par diverses organisations bouddhistes pour rejeter les propositions gouvernementales font partie d’une conspiration contre le peuple cinghalais.