Eglises d'Asie

Le ministre de l’Education nationale du Sri Lanka refuse toute ingérence politique dans le système éducatif

Publié le 18/03/2010




Au début d’un discours qu’il a prononcé au cours d’une remise des diplômes à l’Institut d’études supérieures Aquinas de Colombo, le 5 septembre 1997, le ministre de l’éducation nationale, Richard Pathirana, s’est déclaré hostile à toute intrusion de la politique à l’intérieur du système éducatif du Sri Lanka.

Ce premier souhait a été suivi par l’affirmation qu’il était nécessaire de restructurer le système actuel en vue de mieux faire face aux besoins futurs du pays. “Nous avons commencé cette restructuration dans les classes primaires et nous continuerons de le faire à tous les niveauxIl se référait à la série de réformes annoncées publiquement le 25 juillet dernier, les plus importantes d’entre elles étant l’introduction de tests d’aptitude pour l’admission en université, l’anglais obligatoire et, dans les classes primaires et secondaires, le développement de l’enseignement technique.

Ces propositions du ministre avaient provoqué, le 30 juillet dernier, des manifestations d’étudiants. Ils protestaient contres ces réformes, en particulier contre l’introduction de tests d’aptitude pour l’admission en université, considérés comme contraires au libre accès à l’éducation pour tous et discriminatoires envers les étudiants pauvres des régions rurales.

A cette même cérémonie de remise des diplômes, avant d’exhorter les nouveaux diplômés à travailler pour la paix dans le pays, le ministre a fait l’éloge de l’Institut pour sa formation tant intellectuelle que professionnelle et technique. A ce propos, il a exprimé sa reconnaissance au P. Peter A. Pillai, premier recteur de l’Institut, pour son travail et sa persévérance. C’est en 1954 que le P. Pillai, en collaboration avec le Cardinal Thomas Cooray de Colombo, a fondé l’Institut universitaire Aquinas qui est devenu plus tard l’Institut d’études supérieures Aquinas. “Les efforts de ce prêtre aidèrent les jeunes découragés de l’époque à trouver des possibilités d’éducation” a souligné le ministre.

Aujourd’hui, Aquinas est une institution à but non lucratif, reconnue par le gouvernement. Elle est la propriété de l’archidiocèse de Colombo. Entre autres objectifs, l’institut vise à former, pour le pays, une main-d’oeuvre qualifiée et des citoyens responsables. Chaque année beaucoup de moines bouddhistes s’y font inscrire.

L’actuel recteur, le P. Chrispin Leo, a déploré que les parents ne s’investissent dans l’éducation que pour procurer à leurs enfants une vie aisée et une promotion sociale. Selon lui, dans le cadre d’une société dont l’économie ne poursuit que le bien-être, le plaisir et le profit, l’éducation devient très vite une affaire commerciale. Le P. Leo a ensuite insisté sur la nécessité d’une solide orientation professionnelle, d’une éducation morale et d’une formation équilibrée, qui puissent donner aux futures générations la capacité d’affronter sereinement les changements rapides du monde moderne.