Eglises d'Asie

Les propositions de décentralisation du pouvoir de la présidente suscitent des réactions divergentes

Publié le 18/03/2010




Les réactions des divers groupes religieux du Srilanka ont été différentes à l’annonce du projet de constitution, proposé au pays le 25 août dernier par la présidente Chandrika Kumaratunga, et destiné à transformer le Sri Lanka en une sorte d’Etat fédéral où des conseils régionaux, sans doute au nombre de neuf, jouiraient de pouvoirs importants. Cette décentralisation des pouvoirs devrait être susceptible, selon elle, de mettre un terme à la guerre civile qui ravage le pays.

Au cours de sa conférence annuelle qui s’est tenue vers le milieu de septembre, l’Eglise méthodiste a approuvé, dans son ensemble, le projet de la présidente tout en suggérant un certain nombre d’amendements. L’assemblée méthodiste a plus particulièrement donné son accord à la proposition du préambule selon laquelle le Srilanka est une société pluraliste où toutes les communautés sont égales, les unes aux autres.

On trouve un accent tout à fait différent dans le rapport qui a été remis le 17 septembre par la Commission cingalaise au grand Conseil bouddhiste. Il y est affirmé que le projet et la décentralisation sont lourds de dangers pour la communauté cingalaise aussi bien que pour les autres communautés. En dispersant le pouvoir dans neuf régions différentes, la future constitution transformera le Srilanka en un Etat fédéral de type bizarre, tel qu’il n’en existe nulle part ailleurs dans le monde. “Le gouvernement n’aura aucun contrôle sur les différentes parties du pays, puisque celles-ci jouiront des pleins pouvoirs pour conduire leurs affaires à leur guisePour les auteurs de ce rapport, la paix ne peut être restaurée que par la défaite des “Tigres pour la libération de l’Eelam tamoulCes derniers, qui en sont à leur quatorzième année de guerre séparatiste contre le gouvernement dominé par les cingalais, ont aussi fait savoir qu’ils rejetaient en bloc les propositions de la présidente du Srilanka, pour de tout autres raisons.

Trois prêtres catholiques sont intervenus lors de la réunion de la Commission cingalaise et certains ont interprété les propos tenus par eux comme la marque de l’opposition de l’Eglise catholique du Srilanka aux propositions de paix du gouvernement. Dans un communiqué de presse, les prêtres ont fermement démenti cette présentation de leurs propos. Lors de la réunion, ils ont réfuté l’accusation des bouddhistes selon laquelle les catholiques seraient anti-nationalistes. Les deux prêtres ont toutefois admis avoir déclaré que certaines propositions du projet contenaient des éléments pouvant se révéler préjudiciables pour les bouddhistes.

D’une manière générale au sein des partis politiques, du côté tamoul, comme du côté cingalais, la tendance est à approuver les projets gouvernementaux considérés comme ayant de bonnes chances de mettre un terme à la guerre actuelle.