Eglises d'Asie

Un projet de loi garantissant la liberté religieuse en discussion à l’Assemblée législative

Publié le 18/03/2010




Lors de la nouvelle session de l’Assemblée législative qui doit s’ouvrir après les vacances d’été, un débat devrait s’engager assez rapidement sur un projet de loi destiné à protéger la liberté de culte. Le projet est dû à l’initiative privée de Ng Kuok-cheong, administrateur de Caritas Macao et fervent partisan de la démocratie à l’Assemblée.

Jusqu’à présent, la liberté religieuse était garantie par la constitution portugaise ; la plupart des dirigeants de communautés religieuses sont aujourd’hui d’accord pour que des dispositions législatives en cette matière soient introduites à l’intérieur de la législation locale, législation qui devrait rester valable après la rétrocession de l’enclave portugaise à la Chine en 1999.

Ces dispositions législatives devraient garantir le libre exercice des diverses religions pratiquées aujourd’hui par les quelques 455 000 habitants de la province portugaise d’outremer. Celles-ci sont nombreuses : le bouddhisme, le taoïsme, le confucianisme, auquel il faut ajouter le culte des ancêtres, le catholicisme et bien d’autres. Malgré le rôle capital joué par Macao, depuis plus de quatre siècles, dans l’évangélisation de la Chine et d’autres pays d’Asie, la communauté catholique ne représente pas plus de 6 % de la population. Elle est composée en grande partie par des eurasiens et des travailleurs philippins. Cependant en dépit de son petit nombre de fidèles, le diocèse de Macao continue d’assumer une très importante responsabilité dans le domaine scolaire et social. 20 % des écoles lui appartiennent, ainsi que de très nombreuses institutions destinées aux handicapés, personnes âgées ou en difficulté. Un certain nombre de chinois se plaignent même de la place prépondérante tenue par le diocèse et des privilèges qu’il a reçus de l’administration portugaise. Certains immigrants venus de Chine continentale ont confié récemment à un journaliste de Hongkong qu’ils pensaient que le catholicisme et Jésus-Christ, lui-même, étaient portugais.

Il existe une loi fondamentale qui servira de mini-constitution à Macao après la rétrocession. Elle a été promulguée à Pékin, le 31 mars 1993, et a été jugée acceptable par la plupart des dirigeants religieux (7). L’évêque de Macao, Mgr Domingos Lam, comme l’auteur du projet de loi prochainement discuté par les députés de Macao, Ng Kuok-cheong, ont d’ailleurs participé à son élaboration. Elle comporte des dispositions générales sur la liberté du culte. Elle donne le droit aux religions d’administrer écoles, hôpitaux et services sociaux, d’être propriétaires de biens et d’accepter des dons. Les organisations religieuses pourront aussi maintenir et développer des relations avec des associations religieuses à l’étranger, ce qui est important pour l’Eglise catholique, mais aussi pour les communautés bouddhiste, protestante et bahai.