Eglises d'Asie

Malgré une situation sociale difficile, le dynamisme de l’Eglise ne faiblit pas

Publié le 18/03/2010




Depuis la signature, à Pékin en 1987, de la déclaration conjointe entre la Chine et le Portugal, les préparatifs de la rétrocession de l’enclave portugaise se déroulent généralement sans accroc. Cependant, au cours des deux dernières années, la proximité de la date fatidique (5) n’a pas été sans générer une certaine tension dans divers milieux. En outre, des problèmes sociaux de grande ampleur sont venus troubler la tranquillité traditionnelle de l’enclave portugaise. La violence de la guerre des triades, déclenchée en 1996, pour s’assurer le contrôle de l’industrie du spectacle et des jeux, ne s’est pas atténuée en 1997. Cette guerre, qui avait provoqué 21 meurtres en 1996, a été à l’origine de 16 assassinats pour les seuls sept premiers mois de 1997. Elle suscite aujourd’hui dans la colonie portugaise un sentiment d’insécurité, accompagné d’un effet négatif sur le tourisme, à tel point que les autorités chinoises continentales s’en sont inquiétées. Elles ont envoyé au mois de mai une délégation de 20 membres de la sécurité publique pour aider les autorités policières locales. Par ailleurs, de nouveaux besoins sociaux sont apparus avec l’arrivée des immigrants chinois illégaux qui ont réussi à forcer le barrage mis en place par les autorités policières locales et chinoises (55 875 d’entre eux ont été refoulés vers la Chine en 1996). Il faut, de plus, signaler que le secteur éducatif est entré en crise par suite de l’insuffisance des fonds publics et du refus d’admettre dans le circuit scolaire ordinaire les enfants des immigrés illégaux. La recrudescence de la délinquance juvénile observée ces temps derniers n’est pas sans rapport avec ces carences scolaires.

Les catholiques de Macao ne représentent que 5% des quelques 500 000 habitants de la colonie portugaise, chiffre qui pourrait rendre dérisoires les efforts tentés par eux pour répondre aux défis posés aujourd’hui par les problèmes sociaux du territoire et les changements radicaux en cours. Cependant, de grands atouts restent encore à la disposition de l’Eglise catholique, ne serait-ce que ses nombreux siècles de présence sur place et une expérience, tout aussi longue, de l’action éducative et sociale. En ce domaine, le dynamisme catholique est toujours le même. Tout récemment, en février 1997 (6), le diocèse de Macao et l’université catholique portugaise fondaient conjointement l’Institut inter-universitaire de Macao. Dès le mois d’avril, l’institut avait recruté ses premiers étudiants pour la première année d’une maîtrise en commerce et gestion.

L’engagement des laïcs au cours de l’année 1997 a été indéniable. Il s’est principalement exprimé dans une participation massive aux « Journées mondiales de la jeunesse » à Paris ainsi qu’à d’autres manifestations publiques. En réaction à la montée de la violence, diverses associations ont appelé à des rassemblements de prière pour la paix sociale et organisé des débats sur les problème sociaux nouvellement apparus. On a vu les catholiques très nombreux répondre à diverses propositions de l’Eglise de Macao. Ils ont participé activement à la préparation du jubilé de l’an 2000, sur le thème du Christ en 1997. Au mois de septembre, ils sont venus suivre avec enthousiasme un programme de théologie pour laïcs qui doit durer deux ans.

La préparation du synode des évêques d’Asie qui se tiendra à Rome en avril 1998 a été l’occasion pour l’Eglise de Hongkong d’affirmer un certain nombre de priorités. Mgr Domingos Lam Ka-tseung, évêque de Macao, a souligné la nécessité pour le synode de débattre du pluralisme en Asie, et des valeurs confucéennes. Prêtres et laïcs ont insisté sur la formation religieuse, sur la communion nécessaire entre l’Eglise de Macao et l’Eglise universelle, ainsi que sur l’engagement nécessaire des chrétiens dans la solution de divers problèmes de la société.