Eglises d'Asie

Des chrétiens se joignent au jeûne du Ramadan pour protester contre la profanation d’une église

Publié le 18/03/2010




Plus de 3 000 chrétiens se sont retrouvés sur la place publique pour une assemblée de prière pénitentielle et une journée de jeûne, le 4 janvier 1998, dans la ville de Toba Tek Singh. Ils protestaient contre la profanation d’une église catholique par un maulana (un intellectuel musulman).

L’évêque de Faisalabad, Mgr John Joseph, avait convoqué les chrétiens à manifester contre cette profanation pendant ce mois du Ramadan. Il leur a dit : « Tous les musulmans, s’ils sont de vrais musulmans, doivent condamner cet acte ignoble« . Il a ajouté: « Les auteurs de cet acte sont des ennemis de l’Etat et ils doivent être punis selon la loi. Ils provoquent la division sectaire, religieuse, linguistique et ethnique

Le 23 décembre, le maulana Abbas, religieux musulman, installé récemment dans la région, était entré sans coup férir avec sa motocyclette dans la petite église catholique de Chak 182 G.B. à Chapianwali, district de Toba Tek Singh. Un garçon de 13 ans, Razzaq Masih, qui était en train de blanchir l’église à la chaux, a raconté aux prêtres de la paroisse, les Pères Bonnie Mendes et Patrick Yousaf, que le maulana avait jeté à terre et cassé le crucifix.

Le maulana Abbas, apparement irrité par les préparatifs de Noël de la paroisse, avait aussi jeté à terre Bible et livres de chant et enlevé le magnétophone, les micros et un amplificateur, selon le témoignage du jeune homme. Celui-ci avait protesté, disant que la paroisse avait besoin de cette sonorisation pour Noël. Le maulana lui a répondu qu’il ne permettrait pas aux chrétiens de prier, et il a giflé le jeune homme avant de partir.

Le maulana Abbas avait été arrêté par les autorités locales et accusé la même nuit d’insulte à la religion selon la section 295-A du code pénal pakistanais qui punit de 10 ans de prison maximum ce genre de délit. Mais il a été relâché un peu plus tard.

Un député chrétien au parlement fédéral, Peter John Sahotra, a déclaré au rassemblement du 4 janvier, que les policiers et le magistrat qui avaient relaxé le maulana étaient coupables de complicité et devaient être traités sévèrement. Il a aussi précisé qu’il porterait cette affaire devant les plus hautes autorités du pays.

Le P. Mendes a souligné, de son côté, à propos de ce crucifix brisé, combien le Christ avait déjà souffert sur cette terre. Il a rappelé « qu’être chrétien c’est vivre et témoigner hardiment de la Bonne Nouvelle. La persécution ne nous effraie pas, a-t-il ajouté. Nous ferons face dans la sérénité et sans violence. Nous continuerons de prêcher et de pratiquer l’amour du prochainJohnson Michael, un autre parlementaire chrétien, était lui aussi présent à ce rassemblement.

Quoiqu’un bon nombre de musulmans aient exprimé leurs regrets quant à cette affaire, d’autres ont promis des représailles si le maulana était poursuivi en justice.