Eglises d'Asie

Les évêques, les supérieurs majeurs et leurs collaborateurs réfléchissent ensemble sur les interférences entre communion ecclésiale et mondialisation

Publié le 18/03/2010




En vue de préparer le synode des évêques d’Asie et le jubilé de l’an 2000, la conférence épiscopale de Malaisie, Singapour et Brunei, ainsi que l’Assemblée des supérieurs majeurs, ont organisé des journées d’étude dont le thème était « Communion et solidarité dans le contexte de la mondialisationPour souligner la communion dans l’Eglise, évêques et supérieurs majeurs avaient été invités à se faire accompagner de leurs collaborateurs, de telle sorte que l’assemblée présente à ces journées était formée d’évêques, de prêtres, de religieux et laïcs représentant l’ensemble des diocèses. Ces travaux ont été marqués par deux interventions, celle de trois experts laïcs, un haut fonctionnaire, un juriste et un universitaire, et celle du Frère Anthony Rogers, personnalité bien connue et organisateur de ces journées.

L’exposé du groupe d’experts laïcs a mis l’accent sur les effets sociaux du commerce libéral, créateur d’un monde sans frontières dominé par la technologie de l’information et les mécanismes mis en place par l’« Organisation mondiale du commerceGrâce aux nouvelles techniques, ont-ils souligné, distance et frontières ont cédé la place à un monde sans nations. Lors de la récente crise financière en Asie, des milliards de dollars ont passé les frontières lors des transactions quotidiennes menées par les multinationales. Or, englués dans le détail du quotidien, l’attention trop attirée par l’environnement régional, les Asiatiques, malgré le rapide développement de leur région, n’ont pu saisir les mécanismes globaux en oeuvre dans le monde. Selon le groupe d’experts, il faudrait exiger davantage de transparence et de sens des responsabilités chez les dirigeants, et encourager la population à devenir plus consciente de ce qui se passe autour d’elle, ce qui est, aujourd’hui, rendu plus facile par une information devenue globale grâce aux récents progrès techniques.

Le Frère Anthony Rogers a fait porter son exposé sur les réactions que le processus de mondialisation devrait susciter au sein de l’Eglise. Celle-ci, depuis le concile de Vatican II, s’efforce de combler l’écart existant entre la foi et la vie, entre l’Eglise et le monde. Elle ne doit pas seulement se livrer à une analyse du monde moderne mais jeter sur lui un éclairage spirituel qui nous rende capables d’envisager de nouvelles perspectives pour lui et pour nous. Le Frère a souligné que, sans ce changement radical de perspectives, l’Eglise resterait incapable d’adopter des modes nouveaux aussi bien pour sa pastorale ordinaire que pour l’évangélisation.

A la suite des résultats satisfaisants obtenus par l’association, autour d’une même table, des évêques, des supérieurs majeurs et de leurs collaborateurs en ces journées d’étude, on a souhaité que cette première expérience soit étendue. Frère Rogers a déclaré que le « Bureau national pour le développement humaindont il est le directeur, avait l’intention d’organiser des journées d’étude analogues au niveau des différents diocèses.