Eglises d'Asie

SYNODE ASIATIQUE REPONSE DE LA CONFERENCE EPISCOPALE AUX LINEAMENTA

Publié le 18/03/2010




CHAPITRE I – LES REALITES ASIATIQUES

1. Décrire les aspects positifs comme les aspects négatifs de l’évangélisation dans votre région en lien avec les réalités asiatiques, religieuses, socio-économiques, politiques, etc. A la lumière de ces réalités, quels sont ceux qui retiennent votre attention et quelles approches spécifiques devraient être celles de l’Eglise dans sa mission d’évangélisation en Asie?

Aspects positifs

Les grandes religions du monde sont nées en Asie. La plupart d’entre elles essaient de transcender l’existence terrestre et, tout en lui donnant un sens, sont à la recherche de Dieu ou du transcendant. Les chrétiens expriment leur foi en Dieu par leurs enseignements, leur vie et la liturgie. Il y a différentes sortes de liturgie surtout dans le domaine de la religion populaire où elle est le témoignage profond d’une foi toute simple.

Les religions asiatiques possèdent leur propres livres sacrés qu’elles tiennent en haute estime. La redécouverte de l’importance des Saintes Ecritures dans la vie de l’Eglise a été un facteur positif. Le retour des catholique à la Bible leur a fait redécouvrir les racines de leur être chrétien.

Un autre aspect positif de l’évangélisation a été l’engagement de l’Eglise dans l’action sociale au service du bien commun, en particulier dans l’éducation, la santé et autres services de charité qui veulent exprimer l’amour qu’elle professe. Avec le second Concile du Vatican, les autres religions ont obtenu la reconnaissance qui leur était due. Ceci a ouvert la voie à un meilleur dialogue. Certaines tentatives limitées ont été faites pour indigéniser et contextualiser la théologie, la liturgie et leurs terminologies respectives. Ceci a aidé l’Eglise dans sa tentative d’acquérir une véritable identité asiatique.

L’Eglise a également fait quelques modestes tentatives en matière de justice et de paix, de promotion de l’homme, de dialogue et d’oecuménisme. Une plus grande reconnaissance du rôle des laïcs a été là aussi un facteur positif.

Aspects négatifs

L’arrivée du christianisme au Sri Lanka s’est accompagnée du colonialisme avec comme résultat certains préjugés encore vivaces. Les activités très néfastes des sectes fondamentalistes d’aujourd’hui perpétuent ces préjugés. Les chrétiens également restent très occidentaux dans leur théologie comme dans leur liturgie ou leur culture.

L’Eglise catholique a donné l’impression d’être riche et institutionnelle plus que charismatique. Ses initiatives en faveur de la justice et de la paix ont été trop mesurées et ainsi n’ont pas été efficaces.

Le témoignage des chrétiens eux-mêmes quant à leur foi et à leur engagement charitable et social est insuffisant. Il est évident que dans ce contexte l’Eglise a tenté de répondre à la triste réalité des luttes ethniques. La crédibilité est un des grands défis qu’elle doit affronter.

Suggestions

-Le processus d’inculturation doit être plus rapide tout en restant prudent.

-Nous avons à travailler pour un dialogue encore plus vrai et un esprit oecuménique plus ouvert, tant formel qu’informel.

-L’Eglise doit être davantage prophétique et davantage du côté des pauvres et des marginaux.

-Faire de l’AsIPA (Approche intégrale pour une pastorale asiatique) un puissant moyen pour une Eglise encore plus participative.

-La crédibilité et le témoignage tant personnels que collectifs de notre foi en Dieu et de notre amour du prochain doivent progresser en qualité.

CHAPITRE II — EVANGELISATION DE L’ASIE

2. Evaluer l’activité missionnaire de l’Eglise en Asie et dans votre région (structures, programmes, mouvements, etc.) Mentionner, à partir de là, les moyens spécifiques pour organiser et soutenir l’activité missionnaire de l’Eglise.

Le travail d’évangélisation au Sri Lanka, commencé avec les Portugais au 16ème siècle, a été mis en oeuvre ensuite par les Oratoriens dirigés par le grand apôtre du Sri Lanka, le bienheureux Joseph Vaz, qui durant la persécution hollandaise du 17ème siècle a réconcilié bien des apostats et obtenu maintes conversions dans toute l’île. Ce travail s’est trouvé consolidé par l’arrivée plus récente de missionnaires européens, les Oblats de Marie Immaculée, les bénédictins, les jésuites et beaucoup de congrégations religieuses féminines. la hiérarchie locale fut érigée en 1893 et aujourd’hui nous comptons 11 diocèses, tous servis par des évêques locaux et leur clergé. Le bilan de l’après-indépendance (1948) fait apparaître des réussites comme des échecs.

Réussites

a) Structures

-La création de commissions nationales et diocésaines pour les activités missionnaires;

-De petits groupes de religieux et de laïcs vivent en milieu non chrétien, répandant la lumière de la foi par le témoignage et le service;

-Des associations missionnaires pour les enfants sont bien implantées dans beaucoup de paroisses;

-Plusieurs laïcs formés à la théologie préparent d’autres laïcs pour la mission;

-Des centres d’évangélisation organisent des pèlerinages nationaux et diocésains avec catéchèse pour les convertis et des service-conseils;

-Multiplication de plusieurs instituts nationaux et diocésains catéchétiques et bibliques ainsi que des commissions, elles aussi nationales et diocésaines de Justice et paix;

b) Programmes

-Evangélisation par le développement et le témoignage de l’engagement social; Action en faveur de la paix, de la non-violence, de la défense des droits de l’homme, de l’option pour les pauvres et les opprimés;

-Séminaires nationaux, diocésains et paroissiaux pour les animateurs de la mission, prêtres, religieux et laïcs;

-Préparation de la célébration du dimanche des missions, de la journée des enfants pour conscientiser les fidèles sur la vocation missionnaire reçue à leur baptême, et promouvoir les vocations.

C) Mouvements

-Les laïcs assument de plus en plus de responsabilités dans l’ensemble de la mission de l’Eglise;

-Le rôle joué par le mouvement charismatique catholique, le ministère de guérison, l’AsIPA, les BCC (Comunnautés chrétiennes de base), la préparation au mariage et les mouvements laïcs d’apostolat qui développent des programmes missionnaires comme pro , visites d’hôpitaux, de prisons et de camps de réfugiés, etc.

D’autres communautés bibliques diffusent les valeurs de l’Evangile et s’engagent dans l’action sociale: CFM (Mouvement chrétien des familles), JOC (Jeunes ouvriers chrétiens), JEC (Jeunes étudiant chrétiens) etc.

Des échecs

-Le manque d’efforts planifiés et soutenus de l’ensemble de l’Eglise dans son activité missionnaire;

-L’Eglise qui de replie sur elle-même et qui s’efforce de sauvegarder plutôt que d’aller de l’avant;

-Le renouveau du bouddhisme, de l’hindouisme, de l’islam et l’augmentation des sectes chrétiennes fondamentalistes et fanatiques;

-Les restrictions imposées par l’Etat aux missionnaires étrangers et à leurs activités dans les institutions publiques comme les hôpitaux;

-La nationalisation des écoles confessionnelles par l’Etat (1962) ainsi que la désorganisation de tout le système de l’éducation catholique qui a suivi avec, comme conséquence, le déclin des valeurs religieuses et morales; les restrictions imposées aux religieux dans la direction des écoles, leur recrutement, leur formation et leur promotion.

-Le système éducatif occidental des écoles catholiques qui conduit à une discrimination sociale et éveille l’antagonisme des moins privilégiés;

-Une autosatisfaction des pasteurs de l’Eglise, un manque de motivation personnelle dans le clergé et une méconnaissance de l’enseignement de Vatican II sur la mission, par exemple sur la possibilité du salut dans les autres religions, la minimisation du rôle du Christ comme unique Rédempteur et le manque de maîtrise des enseignements conciliaires en général;

-Le déclin du sacerdoce et des vocations religieuses du à la désunion des familles; la propagation du sécularisme, de l’hédonisme; les effets désastreux des mass-media d’aujourd’hui;

-La désunion parmi les diverses Eglises chrétiennes et l’accusation faite aux sectes d’origine chrétienne d’utiliser des moyens malhonnêtes de conversion.

Moyens spécifiques de promouvoir l’action missionnaire

-Les missionnaires doivent être familiarisés avec les deux langues vernaculaires (cingalais et tamoul), spécialement dans les régions où elles sont l’une et l’autre utilisées.

-Séminaristes et religieuses doivent apprendre les formes de prière orientales, méditation et spiritualité, vie monastique et contemplative, style de vie simple, pour rester au niveau qui est celui de la majorité de notre peuple;

-Dépouiller l’Eglise de son image occidentale dans la liturgie, le style de vie, les célébrations et essayer de surmonter l’image présente de puissance, d’opulence et d’institution dominatrice;

-Contact personnel avec le peuple, visite régulière des familles, prière avec elles et imposition des mains sur les malades;

-Dialogue avec ceux qui n’ont pas la même foi et action commune avec eux quand il s’agit d’action sociale, de justice, de paix et des droits de l’homme;

-Programmes de formation suivie pour le clergé, les religieux, les laïcs, suivant leurs niveaux;

-Promotion de petites communautés centrées sur le Christ et la Parole; mise à exécution fidèle de la décision de la conférence des évêques d’élargir l’AsIPA à tous les diocèses;

-Meilleure et plus étroite coopération entre les différents diocèses et les congrégations religieuses;

-S’inspirer de l’expérience des autres pays comme la Corée;

-Partager les ressources de l’Eglise dans les domaines tels que l’éducation, la culture;

-Une meilleure organisation du catéchuménat des adultes à tous les niveaux et établissement d’un Centre national catholique d’information.

3. Qu’est-ce qui est fait pour la formation des agents de l’activité missionnaire, par exemple les évêques, le clergé, religieux, séminaristes, laïcs, instituts missionnaires, mouvements d’église, etc.? D’après vous, que faut-il faire dans ce domaine?

A) Ce qui est fait:

Pour les évêques: la Bima (Institut des évêques pour l’action missionnaire), la Bira (Institut des évêques pour les affaires interreligieuses, etc., Sessions et séminaires de la FABC (Fédération des conférences des évêques d’Asie) pour l’évangélisation.

-Pour le clergé et les religieux: séminaires et ateliers d’activités missionnaires et d’AsIPA, etc.

-Pour les laïcs: séminaires et ateliers; écoles d’évangélisation pour les animateurs, aides variées aux laïcs pour la pratique sacramentelle;

-Pour les séminaristes: cours de spiritualité missionnaire, sur les religions orientales, les méthodes missionnaires du père Joseph Vaz, programmes de vacances et stages pastoraux;

B) Ce qui est à faire:

-Avoir un but commun dans un effort concerté;

-Pour les évêques: des programmes de conscientisation suivie sur les réalités socio-économiques et politiques en Asie et au Sri Lanka; trouver un moyen de transmettre fidèlement aux prêtres et aux fidèles les fruits des sessions de la FABC; leur donner des directives pour l’évangélisation grâce à l’organisation de différentes instances pour la mission;

-Un Institut épiscopal d’études d’orientation (BIOS) pour étudier les questions d’actualité en ce qui concerne l’évangélisation;

-Pour le clergé et les religieux: formation suivie à partir des enseignements du pape et de la FABC sur la mission; comment collaborer avec toutes les congrégations religieuses et les autres confessions chrétiennes;

-Une meilleure formation missionnaire dans les séminaires et les maisons de formation avec exposition de nos réalités propres;

-Activer les commissions nationales et diocésaines de l’action missionnaire;

-Promouvoir l’Eglise comme une “Communion de communautés” et faire de l’Eglise participative une réalité en donnant aux laïcs leur juste place dans cette même Eglise.

CHAPITRE III — LE DESSEIN SALVIFIQUE DE DIEU DANS L’HISTOIRE

4. Qu’est-ce qui est fait dans votre région pour aider les membres de l’Eglise à mieux connaître les traditions des autres religions d’Asie ? Qu’est-ce que l’Eglise peut apprendre dans son dialogue avec les autres religions asiatiques et quelle connaissance peut-elle acquérir ? Dans quelle mesure les aspects spécifiques des religions asiatiques peuvent-elles être utilisée et développées dans la réalisation de la mission de l’Eglise qui est d’apporter le salut à tous les peuples d’Asie?

Il y a encore beaucoup à faire en cette matière. En ce qui concerne les prêtres, les religieux et les séminaristes, un certain nombre de programmes de conscientisation ont été menés, alors qu’il y a urgente nécessité à former le laïcat sur le chapitre des autres religions et à les éclairer sur leur rôle en tant que chrétiens dans un contexte de pluralisme religieux. Il est nécessaire de munir le clergé d’une saine connaissance des traditions des principales religions d’Asie.

Dans une société où vivent ensemble bouddhistes, hindous, musulmans et chrétiens, il est vital pour l’Eglise d’apprendre à construire des ponts de compréhension et de coopération pour le respect de la vie humaine, la justice, la paix et l’harmonie, entre les religions. Dans ce dialogue avec les autres religions, l’Eglise pourra apprendre à apprécier ce qu’il y a en elles de bon et de vrai. Il y a beaucoup à apprendre de leur religiosité et de leur prière, de leur ascétisme, de leurs habitudes religieuses, de leur rituel et de leur relation avec la nature. Outre la richesse de leurs ressources spirituelles existe aussi leur enseignement social et moral qui a aidé à donner un sens, une direction morale et une orientation à des millions d’Asiatiques. A travers ces dialogues, l’Eglise peut discerner les zones de convergence avec les autres religions et approfondir les siennes propres à la lumière de ces valeurs et de ces doctrines. Cela aidera l’Eglise à être moins autoritaire et à travailler davantage avec les autres dans l’entente et le respect mutuel.

Amour et compassion envers tous les êtres, respect des anciens, attention à la nature, paix, tolérance, pardon et non-violence sont quelques unes des nobles valeurs qui sont l’héritage des religions asiatiques. Mystique, contemplation et prière sont les caractéristiques des riches ressources spirituelles de l’Asie. Souci de partager avec le pauvre, hospitalité amicale envers le voisin font partie de leur être. L’Eglise devrait reconnaître que ces valeurs sociales, humaines et morales, caractéristiques des religions asiatiques, pourraient être utilisées et développées dans la réalisation de sa mission de salut pour tous les peuples d’Asie.

CHAPITRE IV — JESUS CHRIST LE SAUVEUR: UNE BONNE NOUVELLE

DE DIEU POUR TOUS LES PEUPLES

5. Dans votre région, comment est perçue et proposée la personne du Christ dans la mission de l’Eglise qui est celle de l’annoncer, lui et le salut qu’il apporte à tous les peuples d’Asie? Décrivez comment l’Eglise peut préserver comme étant centrale, la proclamation de Jésus-Christ dans ces situations politiques, sociales et culturelles très difficiles. Dans ce contexte, comment l’Eglise peut-elle présenter Jésus-Christ comme l’unique et seul Sauveur et en même temps l’universalité du salut qu’il nous donne ?

a) Nous vivons dans un cadre de pluralisme religieux dans lequel Jésus-Christ est perçu de manière différente: les musulmans l’acceptent comme un grand prophète, comme il est décrit dans le Coran. Les hindous le traitent comme un avatar, une incarnation de Dieu. Les bouddhistes voient en lui un réformateur social et un grand maître et pour beaucoup d’autres il est un grand libérateur. En général, il semble qu’on puisse parler d’un respect impressionnant envers la personne de Jésus-Christ.

Dans notre contexte non chrétien, l’Eglise est à la recherche des images qui seraient à même de représenter la personne de Jésus. L’Eglise se fonde elle-même sur le témoignage biblique, et utilise beaucoup ses titres christologiques, présentant Jésus comme le Seigneur ressuscité et le Sauveur du monde à venir. Référence est faite à la compassion de Jésus et à l’implication sociale du message évangélique pour promouvoir justice et réconciliation que l’Eglise se doit de promouvoir pour tous.

b) A tous les niveaux et sans distinction, Jésus doit apparaître comme la source de notre inspiration et de la réconciliation. Source universelle d’amour, le Christ unit à travers les différences tout en respectant la diversité. Il est l’Unique qui est l’ami de tous et qui les appelle tous à aimer généreusement et à partager le pardon.

Les chrétiens d’Asie croient à l’universalité du salut puisque Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la Vérité (1 Tm 2.4).

Le caractère unique de Jésus et de l’Eglise est un éternel problème et pose des difficultés spécifiques pour un véritable dialogue. Pour le résoudre, certains sont passés d’une position extrême à l’autre, c’est-à-dire d’un exclusivisme ecclésiocentrique à un pluralisme théocentrique. Ainsi, le nouveau défi lancé à la christologie est de proclamer l’identité de Jésus-Christ dans un contexte de pluralisme religieux et de culture sécularisée. Jésus-Christ doit être présenté comme réalisant complètement les aspirations de tous les hommes. Il est le modèle d’une personne humaine accomplie. Il a vécu le combat des hommes. Il a quelque chose de spécifique et d'”unique” à offrir aux Asiatiques, il porte un message spécial pour les pauvres et les opprimés qui sont devenus rapidement un groupe socioculturel dans notre pays, sous-produit d’une économie de marché orientée vers le profit de quelques uns. L’enseignement du Christ peut être aussi une aide quand on s’adresse à la conscience des riches en faveur des pauvres.

Notre compréhension du salut doit être claire. Le salut n’est pas seulement une expérience d’illumination ou de sentiment d’union à Dieu. Il n’est pas non plus une libération humaine ou physique. Le salut est ce que Dieu a fait du péché et de la mort dans la résurrection de Jésus. Il est venu, il a vécu et il est mort pour que tous retrouvent la vie et que le monde soit réconcilié.

Pour beaucoup, Dieu et le Christ ne sont pas des problèmes. Le Christ au Sri Lanka est venu vêtu d’habits étrangers. De là, l’inculturation est devenue une partie de notre mandat missionnaire. Toute impression contraire est à éviter soigneusement. Il nous faut insister sur Jésus présenté comme un fondateur de religion, venu d’Asie, un continent riche de son histoire religieuse

Ainsi naît la nécessité d’une spiritualité missionnaire du dialogue. Dans ce dialogue, nous faisons connaître l’auteur du salut et sa grâce, nous faisons prendre conscience aux autres de l’avénement du Christ, nous n’imposons rien, nous proposons. Notre dialogue est une route à double sens. Dans cet effort, il nous faut apprendre à nous comporter de façon sincère envers les autres religions. Pour nous en Asie, les religions font partie du contexte universel dans lequel la vraie identité de Jésus doit trouver de nouvelles expressions. C’est pourquoi nous affirmons que le Christ est unique, que nous devons trouver un langage non menaçant, favorable au dialogue en Asie.

CHAPITRE V — L’EGLISE COMME COMMUNION

6. Evaluez, dans votre région, la compréhension qu’a l’Eglise du besoin et de la responsabilité qui sont les siennes de poursuivre la mission dans l’Esprit. Où en est le travail de formation qui devrait être fait à tous les niveaux de la vie de l’Eglise ? Indiquez quelques efforts concrets entrepris par l’Eglise quant à la mission dans votre région. A partir de là, décrivez les différents éléments que cela impliquerait pour des initiatives futures.

Il existe une prise de conscience fondamentale de la responsabilité de témoigner de la mission du salut par le Christ. Cela se voit dans la croissance et le développement des groupes conduits et poussés par l’Esprit. Un certain nombre de groupes apostoliques et de petites communautés existent, doués de dynamisme missionnaire. La grande ouverture à l’Esprit qui les pousse là où il veut et qui ne se limite pas à nos structures et frontières, provoque ce dynamisme perceptif aux besoins des hommes. Pourtant, en quelques régions, la perception missionnaire de la foi a encore à s’enraciner dans les esprits et dans la vie des chrétiens. L’intérêt qu’éprouve le clergé est crucial pour animer les fidèles et accepter leur partenariat dans la mission du Christ.

On trouve ici un élément de formation à tous les niveaux de la vie du peuple de Dieu. Les maisons religieuses et les séminaires donnent une formation qui comporte une participation pastorale éventuelle. Existe, en outre, une formation théologique pour les catéchistes et les laïcs, une formation pastorale pour les laïcs chrétiens et les militants, les jeunes et les étudiants. Les jeunes scolaires sont eux aussi formés à une certaines conscience missionnaire à travers des mouvements comme les “Lakrivi” et la Sainte Enfance. A ce sujet, les buts et les méthodes pour témoigner de l’Evangile parmi les hommes dont la foi est différente de la nôtre doivent être clairs. Leur sensibilité doit être prise en compte de façon sérieuse.

Concrètement, l’Eglise a été engagée depuis des années dans le soin silencieux des malades, des personnes âgées et des infirmes comme dans celui, plein d’amour, des petits et des orphelins. Aussi bien dans les régions rurales qu’urbaines, services humanitaires, formation intégrante, éducation et soins de santé ont toujours été prodigués. Ils ont été un témoignage fort de l’Evangile. Ils ont été des avenues pour la proclamation de l’Evangile à travers la vie et le service. En bien des circonstances ils ont conduit à une conversion du coeur.

Les futures initiatives souligneront l’intense activité des prêtres et de tous les acteurs de la pastorale. Ils aideront l’Eglise à changer de perspective et, à partir de la maintenance de ce qui existe, passer au dialogue dynamique dans l’expérience vécue. Communiquer le salut en l’unicité absolue de Jésus-Christ devra se faire à travers la vie du peuple de Dieu tout entier. Cela apaisera les soupçons des religions établies dans notre région. Le progrès dans l’étude et l’utilisation des Ecritures pour refléter plus profondément le Verbe de Dieu est essentiel pour les chrétiens. Un moyen pour former et animer les gens tant individuellement qu’en communauté apparaît dans la méthode AsIPA. La communauté dans son entier est engagée dans un processus de dialogue et d’information, d’action et de réflexion. En étant optimiste, cela pourra conduire à une Eglise purifiée de son visage ‘non asiatique’, ce qui sera une réponse prophétique au besoin de notre temps.

7. Donner une évaluation de la communion ecclésiale telle qu’elle est vécue dans les églises locales de votre région. Décrivez comment les différentes Eglises chrétiennes donnent un témoignage communautaire à travers leurs activités évangélisatrices. Comment les personnes des autres religions voient-elles ces communautés chrétiennes ? Indiquez comment les communautés ecclésiales sont devenues plus conscientes de leur unité dans le Christ et comment elles le manifestent le plus efficacement dans la mission évangélisatrice de l’Eglise en Asie.

La communion ecclésiale au Sri Lanka se situe, en général, dans la moyenne. Avec les années, quoique le rôle du prêtre quelquefois tende à apparaître plus comme celui d’un administrateur que celui d’un pasteur, les relations entre le prêtre et son peuple restent positives. Comment créer une plus grande cordialité entre l’évêque et les laïcs est une question qui doit retenir l’attention. Les relations des évêques et des prêtres au Sri Lanka restent, en général, cordiales. Les prêtres et les religieux qui travaillent en paroisse devraient être un exemple d’unité pour les laïcs. Un conflit conduit à la confusion parmi les laïcs. Une meilleure compréhension entre la Conférence des évêques et la Conférence des supérieurs majeurs serait souhaitable.

Le laïcat représente 99 % du total de la population catholique du Sri Lanka. La majorité vit une foi simple et profonde, quoiqu’on puisse quelquefois souhaiter une plus grande compréhension des exigences socio-religieuses et prophétiques de l’Evangile. Dans beaucoup de diocèses, des efforts ont été faits pour donner aux laïcs une bonne intelligence de ce qu’est une Eglise participative et pour les encourager à prendre une part active dans la construction d’une Eglise-communion (voir les ateliers de l’AsIPA). Les autres diocèses également concertent leurs efforts dans cette perspective. Inclure le laïcat dans cette vivante communion ecclésiale est une urgente nécessité et doit être le travail de tous les pasteurs.

Le conflit ethnique a provoqué un clivage catastrophique dans l’Eglise entre le nord et le sud. La tentation de tomber dans un faux ethno-nationalisme existe même chez certains prêtres ou religieux.

Les événements importants où les Eglises peuvent donner un témoignage commun de leurs activités évangéliques sont Pâques, Pentecôte, Noël et la Semaine de l’unité. Un rassemblement des militants au sein des mouvements oecuméniques et le rassemblement du premier mai sont d’autres occasions pour un témoignage commun. Cependant, les retombées en sont insignifiantes pour l’évangélisation. Chaque communauté, à sa façon, essaie de mettre fin au conflit ethnique aussi bien qu’à la guerre.

Quoique les chrétiens soient une minorité au Sri Lanka, ils sont considérés comme une puissance. L’Eglise catholique avec ses onze diocèses est présente dans tout le pays. Beaucoup de non-chrétiens (bouddhistes, hindous et musulmans ne font pas la différence entre l’Eglise catholique, les autre Eglises chrétiennes et les sectes fondamentalistes. Par conséquent ils ont fortement l’impression que le prosélytisme des sectes fondamentalistes est celui de l’Eglise catholique. Alors que les groupes chauvins cingalais sont très méfiants vis-à-vis des communautés chrétiennes, il y en a d’autres qui ont conscience que dans certaines circonstances ils pourraient s’en rapprocher.

8. Quels efforts sont-ils faits dans votre région pour encourager une plus grande compréhension et unité entre Eglises différentes et différentes traditions ecclésiales ?

Durant la dernière décennie, il y a eu un renouveau de l’oecuménisme. Puis il y a eu un effondrement évident des relations entre les Eglises. Les tentatives faites pour promouvoir le dialogue oecuménique étaient inadéquates. Nous sommes ici en présence d’un urgent besoin de relancer l’oecuménisme au niveau diocésain.

Cependant, du travail a été fait alors qu’on cherchait comment faire mieux. La “Semaine de l’unité” était annoncée aux fidèles pour leur demander de prier pour l’unité des chrétiens. Normalement, un message est publié dans le journal catholique pour en indiquer la signification. Dans le passé, une liturgie oecuménique était célébrée à l’échelon national durant cette Semaine de l’unité. Elle n’a pas été reprise. Elle devrait reprendre très vite.

Une liturgie et un rassemblement soulignent le premier mai. Ceci est reconnu par tous comme positif.

Dans certaines paroisses, les pasteurs sont invités à certaines occasions comme la célébration de Noël, les fêtes paroissiales, etc., en signe de solidarité. Ceci est à encourager de nouveau.

Il y a eu des actions communes à propos de certains problèmes sociaux comme des violation des droits de l’homme, les conflits ethniques et la guerre. Là aussi, il devrait y avoir place pour une meilleur organisation.

Dans les écoles, il y a un syllabus commun pour le programme de connaissance du christianisme, ainsi que des examens communs.

Des échanges de compétence ont lieu au niveau de l’apostolat biblique. Un travail commun est à la base d’une “Etude biblique cingalaise.”

Des rencontres avec le Conseil national des Eglises (protestantes) ont commencé. Un projet commun a été mis sur pied pour préparer l’an 2000 et la suite.

Les membres de la Commission catholique pour l’oecuménisme et le dialogue ont organisé un séminaire pour étudier les documents significatifs des églises.

L’assemblée générale du Conseil national des Eglises se tiendra en juillet au séminaire national du Sri Lanka. Une participation catholique est attendue à cette rencontre.

Existe également un programme pour la Journée de l’unité et d’autres forme de collaboration entre les étudiants du séminaire national du Sri Lanka et ceux du collège théologique de Lanka qui est le centre de formation des pasteurs.

Différentes instances sont en place également et sont destinées à une plus grande collaboration entre la hiérarchie catholique et les responsables des autres Eglises chrétiennes.

9. Qu’est-ce que l’Eglise fait dans votre région pour engager le dialogue avec les autres religions: hindous-chrétiens, bouddhistes-chrétiens, musulmans-chrétiens, religion traditionnelle, etc.? Le dialogue se situe à quel niveau ? Quels sont les résultats concrets ? En ce qui concerne l’Eglise, comment envisager l’avenir en ce domaine ?

Nous avons de cordiales relations personnelles avec les pasteurs et les laïcs des différentes églises. Ils sont invités par nous pour des célébrations ponctuelles. Il viennent pour des mariages, des funérailles, des rencontres, des fêtes et également pour des services sociaux et d’autres actions ponctuelles (par exemple une campagne contre les abus sexuels à l’égard des enfants).

Une certaine unité et du respect existent entre les différentes religions. L’action apostolique de l’Eglise est ouverte à tous. Les non-chrétiens apprécient l’éducation donnée dans les écoles catholiques. Des programmes de conscientisation à l’égard des autres religions et cultures sont organisés au niveau de l’école.

Cependant, pour ce qui est de l’Eglise, nous avons encore à organiser beaucoup de choses. La récente controverse qu’a provoquée le livre “Crossing the threshold of hope” (Passer le seuil de l’espoir) (le livre de Jean-Paul II, ndlr) a provoqué un grand malaise, et gêne sérieusement le dialogue.

Un grand enthousiasme a immédiatement suivi Vatican II. Mais il paraît être retombé et l’Eglise semble désorientée dans ce ministère du dialogue, partie prenante de sa mission.

L’esprit oecuménique n’a rien apporté d’effectif dans la paix et la réconciliation dans le conflit ethnique actuel. La Conférence des évêques et celle des supérieurs majeurs doivent encourager davantage d’actions en faveur de la paix et d’une fin rapide de la guerre.

Des centres de recherche pour le dialogue et l’animation existent. Ils fonctionnent cependant en marge des structures officielles de l’Eglise. Ils exercent des fonctions prophétiques et sont en communion avec beaucoup de groupes interconfessionnels, chrétiens ou non chrétiens.

Du point de vue intellectuel, le dialogue interreligieux s’est limité à quelques rencontres et publications. Du point de vue spirituel, bien qu’un certain nombre de chrétiens aient adopté certaines positions du corps et certaines formes de méditation, le dialogue interreligieux en est encore à la période d’essai. Quoique l’amitié entre les gens de confessions différentes ait grandi, aucun résultat substantiel n’est à enregistrer. Beaucoup de bouddhistes sont hostiles aux activités missionnaires de l’Eglise et les musulmans polémiquent. Souvent, les croyants des autres religions sont même méfiants devant nos tentatives de dialogue.

De point de vue paroissial, les actions interreligieuses laissent à désirer. On constate un réveil de la Commission nationale pour le dialogue, mais des mesures bien définies sont à prendre. Le dialogue a été rendu plus difficile à cause des problèmes ethniques (puisque les catholiques sont des deux côtés, cingalais et tamoul). L’Eglise peut et doit rassembler les bonnes volontés et les efforts des autres responsables religieux pour pouvoir parler ensemble des valeurs religieuses, de spiritualité et de la religiosité latente de notre peuple.

Un certain nombre d’efforts individuels ont été faits par des évêques ou des prêtres pour favoriser de bonnes relations avec des responsables bouddhistes, hindous et musulmans. Il en est résulté une meilleure compréhension entre catholiques et non-catholiques dans plusieurs domaines, mais ce n’est pas suffisant. Des dialogues sont à mettre sur pied pour favoriser une meilleure compréhension et de meilleures relations.

Tout cela relève du dialogue avec l’ensemble des religions du Sri Lanka, à savoir les dialogues bouddhistes-chrétiens, hindous-chrétiens, musulmans-chrétiens.

Ce qui suit est cause d’inquiétude pour l’avenir. La tendance de l’Etat à accentuer le caractère bouddhique du pays et donc des écoles est une cause d’inquiétude parmi les croyants des autres religions. L’Eglise en tant que sacrement d’unité doit s’engager dans une véritable action pour l’unité et la guérison des blessures et des erreurs du passé. Nous devons nous-mêmes, par nos attitudes et nos actions exprimer ce qu’est le véritable patriotisme, l’amour du pays, du peuple et de ses valeurs socio-culturelles. L’étude des autres religions doit être organisée. Les valeurs religieuses doivent être entretenues et valorisées. Nous devons travailler ensemble avec les autres groupes religieux. Des “ashram” et des maisons de prière devraient être prévues pour donner plus d’importance à la contemplation. Le dialogue inter-monastique doit être initié. Des prières communes devraient, elles aussi, être organisées comme celle d’Assise en 1986, afin de prier ensemble pour la paix dans notre pays et l’harmonie entre les ethnies, pour un appel à plus de justice, à la fin des politiques de la violence. Ajoutons encore, un programme méthodique pour une pastorale des mariages mixtes.

CHAPITRE VI — LA MISSION ECCLESIALE DE CHARITE ET DE

SERVICE EN ASIE

10. Décrivez l’étendue de l’inculturation dans les différents aspects de la vie de l’Eglise de votre région (par exemple, en christologie, en liturgie, en spiritualité, dans l’art liturgique, l’architecture, etc.) et de ses conséquences dans la mission de l’Eglise. Que peuvent apporter à l’Eglise universelle vos efforts d’inculturation dans votre région ?

L’Eglise catholique du Sri Lanka a fait beaucoup dans le domaine de l’inculturation, spécialement dans ce qui a trait à la liturgie et à l’art liturgique. L’effort d’intégrer la liturgie, les différentes formes culturelles, l’art et l’architecture, les méthodes de méditation rencontrées dans les autres traditions religieuses montrent les efforts de l’Eglise pour souscrire aux valeurs et à la culture du pays. Cette approche, croyons-nous, est un humble moyen pour aider à restaurer l’image d’une Eglise srilankaise étrangère, pro-occidentale, anti-nationale, etc.

En lien avec l’élan du second concile du Vatican, l’Eglise a fait bien des efforts positifs pour entrer en dialogue avec les autres cultures et traditions religieuses. Ces efforts nous ont fait apprécier les valeurs inhérentes des religions traditionnelles. Ces efforts ont eu pour effet de nous faire approfondir les valeurs et les pratiques de notre propre religion.

Bien que des éléments culturels se retrouvent dans la liturgie, nous n’avons pas assez travaillé l’inculturation liturgique. L’inculturation dans la vie suppose une appropriation des valeurs telle que la simplicité de vie, le détachement, le renoncement, etc. qui influencent encore la vie des catholiques. Nous ne pouvons pas vanter nos efforts d’inculturation. En tant qu’Eglise nous n’avons pas assez compris son urgence et son importante nécessité.

11. Comment la doctrine sociale de l’Eglise est-elle utilisée dans sa mission évangélisatrice de charité et de service en Asie ( promotion de l’homme et développement, situation de guerre civile et conflits ethniques, les réfugiées, les migrants, les marginaux, etc.) ?

Il est important de noter, ici, qu’il y a une grande différence entre de simples actes de charité et la mise en pratique de la mission ecclésiale de service inspirée par la doctrine sociale de l’Eglise. Très peu au Sri Lanka, y compris dans le clergé, saisissent cette différence. Beaucoup confondent les actes de charité avec une action sociale en faveur de la justice. Les actes de charité leur apparaissent suffisants pour un chrétien. Beaucoup semblent penser que l’action sociale pour la justice appartient au domaine politique et, donc, n’est pas conforme à la religion chrétienne. En ce sens, le riche enseignement du magistère en matière sociale est devenu, pour ainsi dire, le mieux gardé de nos secrets. Dans ce contexte, il est inutile de dire que dans notre Eglise du Sri Lanka, nous avons besoin de faire des efforts héroïques pour que cet enseignement vital de l’Eglise soit connu de notre peuple, chrétien ou non, puisqu’il s’adresse “à tous les hommes de bonne volonté.” En ce sens, c’est le devoir des évêques, des prêtres et des religieux du Sri Lanka de proclamer ouvertement ce qui est enseigné par le magistère en matière sociale et de prêter notre concours plein et entier à ceux qui se consacrent à cette proclamation.

Il ne fait pas de doute que la doctrine sociale de l’Eglise depuis le pape Léon XIII est inégalée mais que peu de Srilankais ont conscience de cette doctrine riche et vitale. Certains même ont tendance à se méfier de ceux qui expriment leur souci pour certains problèmes sociaux et de ceux qui essaient de faire quelque chose pour les alléger. Le meilleur exemple, à ce propos, est le dédain et la dérision avec lesquels beaucoup, y compris la majorité du clergé, regardent de haut ceux qui ont opté pour les pauvres. L’expression “option pour les pauvres,” bien qu’enseignée et encouragée par le magistère, a mauvaise réputation dans beaucoup de lieux de l’Eglise du Sri Lanka à cause d’une mauvaise interprétation. Il en résulte beaucoup de crainte même parmi ceux qui, s’inspirant de la doctrine sociale du magistère, veulent faire quelque chose pour soulager le fardeau des multitudes qui souffrent dans notre pays.

En dépit de cette confusion générale entre charité et justice, la commune ignorance et la méfiance vis-à-vis de ceux qui s’engagent socialement, de louables efforts sont faits dans l’Eglise du Sri Lanka, qui expriment clairement son souci sincère des problèmes sociaux brûlants. L’Eglise officielle s’est clairement engagée pour une solution pacifique du problème ethnique du nord et a insisté sur l’importance de travailler pour une paix basée sur la justice envers toutes les parties de la nation. En plus de cette position officielle, beaucoup d’organisations ecclésiales et de congrégations religieuses se sont engagées spontanément pour aider les victimes de la guerre ainsi que les réfugiés, les déplacés, les familles écartelées, etc. En plus des problèmes causés par la guerre, il faut voir aussi les autres problèmes, comme la pauvreté, les problèmes des paysans, des ouvriers des filatures, des manoeuvres et des pêcheurs, il faut nourrir les affamés, donner un toit aux sans abri, fournir une éducation humaine élémentaire, donner une formation professionnelle aux jeunes et aux femmes, prendre soin des plus âgés, des invalides, des orphelins, des mères célibataires, lutter contre l’exploitation des enfants.

Bien qu’il n’y ait pas beaucoup d’engagement de l’Eglise dans la lutte pour les droits fondamentaux de l’homme, qui est pourtant mise en avant dans les encycliques sociales des derniers papes, de faibles efforts ont été faits par certains pour lutter contre la violations des droits de l’homme dans des domaines comme la zone de libre échange, la durée du travail, les droits des femmes, le juste salaire, etc. Cet engagement est presque insignifiant. Peut être que ce domaine des droits de l’homme est-il celui qui demande le plus d’attention dans le contexte de l’Eglise srilankaise.

Parmi ceux qui sont le plus en pointe dans ce travail d’assistance, citons les religieux et les religieuses des différentes congrégations, la Commission justice et paix, le Centre de développement social et économique (SEDEC) qui est le maître d’oeuvre de l’action sociale de la Conférence épiscopale, les centres diocésains pour la promotion de l’homme, des organisations laïques, des associations dans les paroisses et autres organisations volontaires.

En conclusion, nous pouvons dire que, même si quelques-uns s’inspirent de l’enseignement social de l’Eglise et agissent en conséquence, il reste beaucoup à faire pour l’ensemble des croyants dans ce domaine, pour qu’ils soient inspirés par cet enseignement et qu’ils considèrent la question des droits de l’homme comme fondamentalement liée à la spiritualité chrétienne. Il est absolument nécessaire à l’heure actuelle de faire connaître l’enseignement social de l’Eglise, spécialement chez ceux qui enseignent la foi catholique, tels que les évêques, les prêtres, les religieux et les catéchistes.

12 – Qu’a fait l’Eglise dans votre région pour utiliser les moyens de communication sociale dans la mission d’évangélisation de l’Eglise, spécialement au travers de la presse, de la radio, de la télévision, du cinéma, de la vidéo, d’Internet etc. ? Quelles initiatives doivent-elles être prises à l’avenir ?

Le centre catholique national des communications sociales coordonne toutes les activités des médias de l’Eglise catholique du Sri Lanka. Il fonctionne aussi comme le quartier général des organisations suivantes de médias catholiques :

-OCIC Sri Lanka, Organisation catholique internationale pour le cinéma et l’audio-visuel;

-UNDA Sri Lanka, Association catholique internationale pour la radio et la télévision;

-Le service en cingalais de Radio Veritas Asie;

-UCIP Sri Lanka, Union catholique internationale de la presse.

OCIC Sri Lanka

OCIC Sri Lanka a été créé en 1972 par son éminence le cardinal Thomas Cooray. Depuis sa création, elle est devenue une organisation nationale dans le pays et a fait beaucoup pour élever le niveau du cinéma srilankais.

-La cérémonie de remise du prix cinéma : L’OCIC organise depuis vingt-trois ans une cérémonie de remise de prix pour les créations cinématographiques du Sri Lanka. Cette cérémonie de remise de prix est très bien acceptée et appréciée par tous les milieux des médias du pays, grâce à son impartialité.

-Les festivals de cinéma : Des festivals de cinéma sont organisés afin que ceux qui aiment le cinéma aient l’occasion de voir des productions srilankaises et étrangères de qualité.

-Le forum mensuel du cinéma : Un forum cinéma est organisé chaque mois. On y montre de bons films srilankais et étrangers et un débat a lieu après la projection. Des réalisateurs, des producteurs, des artistes connus et des amoureux du cinéma participent à ces forums. C’est un programme très apprécié.

-Les séminaires : Des séminaires sont organisés à travers tout le pays pour améliorer les connaissances des amateurs de cinéma, spécialement parmi les jeunes.

-Le cours OCIC de télévision et de cinéma : Un cours de six mois donne l’occasion, spécialement à la jeunesses catholique, de s’initier à la production cinématographique et télévisée. Le cours étant donné par des personnes connues des milieux du cinéma et de la télévision, le diplôme donné à la fin du cours est accepté par toutes les institutions de médias du pays. Ceci aide notre jeunesse à trouver des emplois dans le domaine des médias.

-Publications : L’OCIC Sri Lanka est fier d’avoir fait oeuvre de pionnier en publiant une revue de critique de cinéma et un annuaire cinématographique. Ces ouvrages sont utilisés comme livres de référence sur le cinéma, même par les universités du pays. L’OCIC Sri Lanka a aussi publié plus de trente ouvrages sur le cinéma.

UNDA Sri Lanka

UNDA Sri Lanka a été créé en même temps que OCIC Sri Lanka. Il a aussi rendu un service appréciable pour élever le niveau de la radio et de la télévision au Sri Lanka.

-La cérémonie de remise du prix radio et télévision : Une cérémonie de remise de prix appelée “UNDA Abhinandana” (félicitations) est organisée chaque année pour les créations radiodiffusées et télévisées. C’est aussi un prix très apprécié.

-Les programmes catholiques de radio et de télévision : Le centre catholique national des communications sociales est responsable de la production de programmes pour les stations nationales de radio et de télévision en cingalais et en anglais. La télévision et radio nationales nous programment 26 fois trente minutes par an dans chaque langue et 20 fois quinze minutes pour les enfants. Tous ces programmes sont produits par le centre. Nous produisons aussi trente minutes de télévision une fois tous les deux mois pour le Sri Lanka Rupavahini Corporation. Ces programmes nous aident dans notre mission d’évangélisation, particulièrement dans un pays à majorité non chrétienne. Nous nous concentrons surtout sur la vie du Christ, les sacrements, la doctrine de l’Eglise et les informations d’Eglise.

En dehors de ces programmes réguliers, nous diffusons à la radio et à la télévision la messe de minuit. Ceci donne l’occasion aux catholiques vivant dans des endroits reculés de suivre d’une certaine manière les services de Noël. Pendant le temps de Pâques, nous avons des programmes spéciaux de radio et de télévision pour diffuser le message de Pâques.

Un programme de concours de connaissances est aussi diffusé tous les samedis sur la radio nationale. Le but de ce programme est d’améliorer les connaissances religieuses chez les enfants. Il a aussi une valeur évangélique dans un pays bouddhiste.

-Le diplôme de production radio : Un cours donne l’occasion à la jeunesse catholique d’améliorer ses talents dans le domaine de la production radio, et ceci donne des chances d’emploi à la jeunesse.

-Séminaires et ateliers : Des séminaires et des ateliers sont organisés au sujet des mass-media, pour les catéchistes, les jeunes et les permanents de centres diocésains, etc.

Le service en cingalais de Radio Veritas Asie

Le service en cingalais de Radio Veritas Asie a célébré son vingt-et-unième anniversaire en 1997. Notre service en cingalais est très populaire, particulièrement chez les non-chrétiens. Ils apprécient l’impartialité et l’exactitude des informations diffusées. C’est un moyen très important de communication pour l’évangélisation des non-chrétiens du Sri Lanka. Ce programme aide aussi les Srilankais qui travaillent au Moyen-Orient ou dans d’autres pays d’Asie.

UCIP Sri Lanka

Même si elles ne sont pas très actives sous le nom de l’UCIP, nous avons de nombreuses organisations de journalistes catholiques. Elles organisent des séminaires et des ateliers sur le journalisme.

La presse écrite

Le journal catholique cingalais “Gnanartha Pradeepaya” (Lumière de la sagesse) est le plus ancien journal cingalais du pays. Il a célébré ses 130 années d’existence en 1997. Le journal catholique anglais “The Messenger” est aussi ancien que le “Gnanartha PradeepayaLes deux journaux sont la propriété de l’archidiocèse de Colombo et sont publiés par les presses catholiques de Colombo, mais ils sont diffusés dans tout le pays et sont considérés comme les organes officiels de l’Eglise catholique du Sri Lanka.

Il y a encore plus de cinq journaux catholiques publiés dans l’île. Certains sont publiés par des organisations catholiques.

Plusieurs périodiques sont aussi publiés et “Bhakti Prabodanaya” (Réveil de la dévotion), publié par la congrégation des Oblats de Marie immaculée, est l’une des revues les plus anciennes du Sri Lanka.

Des affiches sont imprimées pour les journées spéciales, telles que la Journée mondiale de la catéchèse, le Dimanche des missions, la Journée du pape, etc.

-Publication de livres et de cassettes : Ces publications sont généralement l’oeuvre d’individus. En plus, “Daham Sarana” (aide à la doctrine), l’institut d’aide catéchétique de l’archidiocèse, a publié des livrets sur divers sujets de théologie et des biographies de saints en cingalais.

“Sudasuna” (vision béatifique), du diocèse de Chilaw, publie des livres et s’est engagé dans l’impression et la distribution d’affiches, d’images religieuses etc.

Par ailleurs, il existe aussi des publications diocésaines qui répondent aux besoins de chaque diocèse.

Dans quelques diocèses, il existe des centres de communication relativement bien organisés où des cassettes audio et vidéo sont produites pour les besoins de la catéchèse.

Dans les diocèses de Kandy et de Colombo, il existe des librairies catholiques qui servent les besoins du clergé et des laïcs et leur donnent un meilleur accès aux livres.

La Journée mondiale des communications

La célébration de la Journée mondiale des communications est organisée chaque année par le centre catholique national des communications. Le message du Saint-Père et d’autres textes liturgiques sont envoyés aux paroisses en trois langues (cingalais, tamoul et anglais). La messe est célébrée sur le thème de l’année et des séminaires sont organisés pour marquer la Journée.

Initiatives à prendre à l’avenir

-Des améliorations doivent être apportées à la qualité des programmes de radio et de télévision.

-La presse écrite doit être organisée et mieux coordonnée pour éviter les duplications et pour mieux servir les besoins de la population.

-Un centre catholique d’information bien équipé doit être créé pour le service efficace des non-catholiques.

-La distribution des journaux et des autres publications catholiques doit être mieux organisée et coordonnée.

-Au moins un centre bien équipé de production catholique télévisée doit être créé dans le pays pour répondre aux besoins de la catéchèse.

13 – Comment décririez-vous la spiritualité et la dévotion mariales dans votre région, comme moyens d’évangélisation et de catéchèse ? De quelle manière, Notre Dame est-elle vue et appréciée comme le modèle parfait du disciple chrétien. Donnez des exemples concrets pour montrer comment la dévotion mariale amène les fidèles à une authentique imitation de Jésus-Christ.

La dévotion à la bienheureuse vierge Marie, mère de Jésus, naît de l’expérience et de la conviction des chrétiens que Marie est puissante à leurs yeux parce qu’elle est la mère de Dieu et qu’elle jouit de certains privilèges (dons de Dieu) en ce qui concerne l’humanité, ses enfants, dans leurs luttes sur la terre et leur marche vers l’au-delà. Quelques non-chrétiens, hindous et bouddhistes, semblent aussi partager une telle expérience, même si elle n’est pas exprimée, en ce qui concerne Marie, si l’on en croit leur ardente dévotion à son égard.

L’attachement à Marie semble premier dans notre observation de la dévotion mariale, et aussi la conviction que rien n’est impossible à Dieu, particulièrement en ce qui la concerne. En pratique, les vérités doctrinales sur Marie, même si elles ont de la valeur et sont acceptées comme faisant partie de la foi, n’ont qu’une importance secondaire. En ce sens, il pourrait sembler que doctrine et dévotion sont disjointes; les doctrines s’alignent sur la catéchèse tandis que la dévotion est liée à l’attachement, à l’émotion, au sentiment et à l’expérience. Peut-être que la doctrine nécessite une incarnation plus expérimentale, au lieu d’être présentée comme des vérités abstraites, aussi vraies soient-elles, si l’on veut que la catéchèse sur Marie soit intégrée à une dévotion vivante.

Les neuvaines à la bienheureuse vierge Marie sont une forme populaire de dévotion, même en ces “temps modernes”: par exemple, les neuvaines à Notre Dame du perpétuel secours, à la Médaille miraculeuse, les neuvaines à Notre Dame au cours des mois de mai et d’octobre, sont des expressions de prière à Dieu par Marie. Cette prière prend souvent la forme d’une pétition, demandant des faveurs matérielles, physiques, psychologiques et spirituelles, y compris la grâce de la conversion et de la réconciliation dans ses aspects principaux. Dans beaucoup de paroisses, la dévotion à la bienheureuse vierge Marie est comprise dans le calendrier ordinaire de l’année.

Il y a évidemment des dangers réels dans quelques-unes de ces pratiques dévotionnelles qui tendent à être superficielles, centrées sur soi, individualistes et orientées sur l’idée de profit et de succès, avec peu d’importance accordée à la volonté de Dieu, à la reconnaisance du rôle de la souffrance, et à la préoccupation du prochain.

La dévotion mariale telle qu’elle est pratiquée parmi nous pourrait et devrait mettre l’accent sur les dimensions mystique et contemplative de sa vie (les aspects méditatifs quand le mystére se manifeste), sur son orientation vers l’accomplissement de la volonté de Dieu, son enracinement dans la parole de Dieu, sa foi en une Providence toujours fidèle, la puissance du Père qui se manifeste dans la souffrance, sa capacité à écouter et à se soummettre à l’Esprit-Saint, son sens du service et son souci des autres, et les éléments mentionnés ci-dessus se reflètent dans nos propres saines relations dans la famille, la paroisse, le quartier et la vie publique. La dévotion mariale doit davantage prendre en compte et intégrer dans la vie chrétienne la dimension de “servante” et de “doulos” de Marie en relation avec Dieu et les hommes. Ces aspects forment une partie de la spiritualité mariale et doivent être stimulés si notre dévotion mariale se veut vraie, signifiante et efficace.

La dévotion mariale doit être encouragée et suivie de près, parce qu’elle approfondit notre manière d’être disciple du Christ. Marie est le modèle parfait du disciple, le disciple par excellence. Elle a suivi Jésus de si près qu’elle en a une connaissance intime. Elle l’a mis en avant et elle l’a élevé, elle a voyagé avec Lui du berceau jusqu’à la croix. Les Ecritures nous disent qu’elle est notre modèle pour les vertus suivantes : une vie authentique d’union avec Dieu dans la prière, la pauvreté en esprit et en obéissance à la volonté de Dieu, une foi inébranlable dans des circonstances difficiles, une grande capacité à accepter la souffrance avec patience, courage et espérance, un amour universel envers tous, spécialement les faibles et les pauvres. Par dessus tout, elle est le modèle parfait pour ceux qui portent Jésus aux autres.

Il y a une plus grande dévotion à Marie parmi les laïcs catholiques (chez les jeunes aussi) et même parmi certains non-chrétiens. C’est Marie que beaucoup de non-catholiques commencent par connaître d’abord, au travers des faveurs spirituelles et profanes accordées, et ils commencent par devenir ses disciples, en participant aux dévotions telles que la neuvaine du perpétuel secours, celle de la médaille miraculeuse, les services de guérison dans les grottes de Notre-Dame de Lourdes, avant d’en venir à reconnaître Jésus. Plusieurs laïcs catholiques dévoués ont noté que l’actuelle inadéquation de la dévotion à l’Eucharistie était due à une sous-estimation récente de la dévotion mariale. Quelquefois, il a été remarqué aussi que le clergé, qui connaît peu la mariologie, fait obstacle à une authentique dévotion mariale. Les associations mariales remarquent que leurs guides (pasteurs et religieux) ont peu de temps pour eux, et ne sont pas très inspirés en ce qui concerne Marie. De manière négative, on a entendu aussi des remarques de gens disant que de tels guides perturbent ou détruisent même le peu de ferveur qu’ils ont vis-à-vis de Marie.

Dans beaucoup de familles, le rosaire est encore récité, spécialement au cours des mois de mai et d’octobre, et les bénéfices en sont apparents. La pratique n’est pas aussi étendue qu’auparavant, mais elle n’est pas à sous-estimer. La dévotion à Marie par le rosaire apparaît en augmentation, et les fidèles semblent en engranger les bénéfices dans leur vie personnelle, de famille et dans la société. Parmi les laïcs, il y a davantage qu’on ne croit de dévotion à cette forme de prière. Quelquefois, il est arrivé qu’on trouve des non-chrétiens récitant le rosaire et demandant des chapelets. Le rosaire est une forme simple de prière en phase avec les traditions orientales de répétition (des mantras, des bajans, des sutras) jusqu’à ce que ce qui est répété s’enfonce profondément en soi, de telle manière que, même quand la répétition verbale a cessé, la répétition mentale silencieuse continue, guidant et inspirant le fidèle, en maintenant la conscience de la prière. Cette forme de prière est aisément accessible à ceux qui n’ont pas d’éducation et aux illettrés et c’est une prière à laquelle tout le monde, riches ou pauvres, savants ou ignorants, peut se joindre. Elle symbolise l’unité de la communauté priante. Quand les non-chrétiens s’y associent, elle devient un réel “dialogue de prière”.

Les pèlerinages aux sanctuaires mariaux sont une autre forme d’expression de la même dévotion. En dépit de beaucoup d’inconvénients, les fidèles se rassemblent aux pieds de la bienheureuse vierge Marie et implorent son aide. Ces centres de pèlerinage font la promotion de la catéchèse et de l’évangélisation. Quelques-uns jouissent de facilités pour l’instruction. Les homélies qui y sont prêchées peuvent être bibliques, christologiques et orientées sur le Royaume. Des questions d’intérêt social ou national peuvent être proposées à la réflexion des pèlerins, par exemple des questions relatives à la justice. Il faut noter qu’au Sri Lanka, comme dans beaucoup de régions de l’Orient, il y a beaucoup de sanctuaires mariaux populaires. Les fidèles qui les fréquentent dépassent souvent les barrières religieuses, et Marie semble attirer beaucoup de non-chrétiens qui trouvent en elle une grande aide en temps de besoin, et un accès facile à Dieu. Ainsi, les sanctuaires de dévotion mariale, tout en inspirant une plus grande fidélité et un plus grand engagement dans la vie chrétienne, sont aussi des lieux favorables pour atteindre les membres des autres religions.

Une autre expression de la dévotion mariale se trouve dans les mouvements mariaux, comme la Sodalité de Marie, la Légion de Marie etc. Ces mouvements sont l’expression d’un engagement plus profond à l’égard de Dieu, de l’Eglise, d’une implication plus grande dans le travail d’évangélisation, en faisant connaître Jésus aux autres par Marie. Il peut s’agir de ré-évangélisation dans le cas de ceux qui sont chrétiens mais ont abandonné leur foi ou ne pratiquent plus, ou de nouvelle évangélisation dans le cas de ceux qui ne connaissent pas Jésus ou ne sont pas chrétiens. Ces associations encouragent leurs membres à regarder Marie comme leur modèle, à l’imiter dans sa foi, sa vie de prière, ses vertus, son approche de la vie avec ses joies et ses peines, et son engagement pour la venue du royaume de Dieu. Ces mouvements mariaux de l’Eglise essaient de préserver et de témoigner de l’esprit de Marie qui est orienté à la fois vers la sanctification de soi et la tâche missionnaire de l’Eglise.

Dans quelques paroisses ou missions, les laïcs ont organisé un service de prière, qui passe de maison en maison, particulièrement parmi les catholiques et les autres chrétiens, au cours duquel la statue de la bienheureuse vierge Marie est conservée dans une maison pour une journée avant de paser à la suivante. Chaque chef de maison reçoit la statue et la passe ensuite à son voisin. Cette pratique encourage la dévotion à Marie, aide les gens à prier chez eux et encourage la paix dans le quartier, le pardon et la réconciliation.