Eglises d'Asie – Birmanie
Les évêques ont publié une lettre pastorale pour demander aux catholiques de prêter une attention particulière aux problèmes de justice sociale
Publié le 18/03/2010
“Le temps de carême est un temps propice au renouvellement chrétien, et nous espérons que les chrétiens de l’Union du Myanmar se joindront à cet effort de renouveau, en communion avec nos frères et soeurs du monde entier, et avec une attention particulière à notre situation spécifiqueEn fait de situation particulière, les évêques mettent l’accent sur “les pauvres et ceux qui font l’expérience de la marginalisation avec lesquels les catholiques doivent souffrir activement
Les évêques parlent de deux sortes de pauvres : ceux qui n’ont pas d’abri, manquent de nourriture, d’emploi, d’éducation de base et de soins de santé de première nécessité; et ceux qui “manquent de nourriture spirituelle et font l’expérience d’une grave souffrance de l’âmeLes évêques exhortent donc leurs fidèles à “aller vers leurs frères, pour les écouter, pour se réconcilier avec eux, et les aider de toutes les manières possibles. L’expérience de l’amour compatissant de Dieu leur donnera des raisons d’espérer et leur rendra un sentiment de la dignité qui leur appartient en tant qu’enfants de Dieu“.
Mais, disent-ils, la charité ne suffit pas et “elle doit être pratiquée en même temps que la justiceDans ce contexte, ils se réfèrent au message de Jean-Paul II pour la Journée de la paix en 1998, et à la déclaration universelle des droits de l’homme qui reconnait l’égalité de droits pour chaque être humain : “Nos frères souffrants sont souvent victimes de l’injustice et nous savons que là où il n’y a pas de justice, la paix est détruite et le résultat en est la violence, le conflit, la tension. (…) Nous sommes heureux que notre pays soit signataire de la déclaration universelle des droits de l’homme depuis son adoption, et nous nourrissons l’espoir que sa perception vis–à–vis de cette déclaration se développera plus fortement
Dans une critique sotto voce de la junte militaire au pouvoir, les évêques notent: “Nous constatons encore des discriminations fondées sur la race, la nationalité, le sexe, le statut social, la croyance et la couleur de la peauIls remarquent aussi que la corruption s’est infiltrée jusque dans l’administration de la justice et ils estiment que “dans ce temps qui est le nôtre, nous, chrétiens, avons une obligation spéciale de défendre la dignité de tout être humain, parce que nous croyons en Dieu le créateur et parce que Jésus nous invite à avoir faim de justice
Les évêques concluent leur lettre pastorale en appelant les chrétiens à se montrer généreux au moment du carême et à contribuer financièrement aux activités de la Karuna Myanmar (la Caritas nationale).