Eglises d'Asie

Trois jeunes chrétiennes sont forcées de se convertir à l’islam

Publié le 18/03/2010




Le tribunal du district de Ilaga vient de rejeter la plainte d’un couple de chrétiens demandant que leur soit rendue la garde de leurs trois filles mineures. Celles-ci avaient été forcées de quitter la maison de leurs parents après s’être converties à l’islam. Le magistrat qui a rendu son verdict, le 19 mars dernier, a déclaré que les jeunes filles ne pourront pas revenir au domicile familial et devront, pendant une période, rester au foyer pour femmes de Dar-ul-Aman, auquel les autorités régionales les ont confiées. Le magistrat a aussi désigné un maître de religion musulmane pour qu’il s’occupe d’elles.

C’est le 25 janvier 1998 que les trois jeunes soeurs, Nadia, Naima et Nabila, âgées respectivement de 15, 13 et 11 ans, avaient été amenées hors de chez leurs parents à Rawalpindi, dans le Penjab, par la propriétaire musulmane de la maison, nommée Rosina. Elle avait pour cela reçu l’appui d’agents de police et de quelques personnes. Selon ses dires, son acte était justifié par le devoir que l’islam fait à tout musulman de protéger de nouvelles converties. La mère des trois enfants fut blessée en essayant de s’opposer à leur enlèvement. Auparavant, pendant trois mois, les trois enfants, non scolarisées, avaient refusé d’aider leur mère dans les tâches domestiques. C’est à ce moment-là qu’elles s’étaient liées à Rosina et avaient adopté le mode de vie musulman.

Le père des trois enfants, Khushi Masih, conducteur d’autobus, n’apprit l’enlèvement qu’à son retour à la maison, après son travail. Il porta plainte grâce à l’aide d’un travailleur social de confession chrétienne. Mais la police enregistra la plainte sous le libellé: Jeunes musulmanes adoptées par des musulmans concernésDès le 27 janvier, un tribunal local décida que les jeunes enfants séjourneraient au foyer de femmes de Dar-ul-Aman, où leurs parents ne peuvent leur rendre visite, alors que cette permission est accordée à tous les musulmans. Le père qui a pu les voir quand même et les a trouvées habillées de nouveaux vêtements et portant des montres à leur poignet n’a pu leur parler sous le prétexte que ses filles étaient musulmanes et que l’islam défend aux femmes de s’entretenir avec des étrangers de sexe masculin. De plus, les juges musulmans locaux ont déclaré que les enfants qui ont embrassé la foi musulmane n’ont maintenant plus le droit de revenir à leur foi chrétienne.

C’est le “Centre pour l’aide légale et la conciliation”, dont le siège est à Lahore, qui s’est chargé de la défense de Kushi. Il est même intervenu auprès du ministre de l’Intérieur du Pakistan, mais sans résultat. Au mois de février, des prêtres et des délégués de la commission “Justice et paix” du diocèse de Islamabad-Rawalpindi, après s’être entretenus avec Kushi et le pasteur pentecôtiste, Georges Clément, avaient rencontré le commissaire du district. Ils avaient reçu de lui de vagues assurances selon lesquelles le gouvernement protégeait les minorités et la liberté religieuse.

Les chrétiens locaux, quant à eux, ont été très choqués par la conversion et l’enlèvement des trois jeunes chrétiennes. Cet incident n’a fait qu’intensifier le sentiment d’insécurité d’une minorité religieuse dont les droits fondamentaux ne sont pas respectés. Le 17 mars, le Centre pour l’aide légale et la conciliation a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a dénoncé les conversions forcées de chrétiens mineurs à l’islam.