Eglises d'Asie – Pakistan
Un nouveau recensement national pourrait établir le véritable nombre de chrétiens dans le pays
Publié le 18/03/2010
Le recensement de 1981 avait fait état de 1 310 426 chrétiens dans le pays. Ceux-ci étaient restés très mécontents de ce résultat, qui, selon eux, avait sous-estimé leur nombre et, par suite, entraîné des conséquences politiques très dommageables pour eux, en particulier la mise en place et le durcissement d’un système politique ségrégationniste à leur égard. Ce recensement s’était déroulé sous le gouvernement de l’ancien président, le général Mohammad Zia ul-Haq, qui a porté le mouvement d’islamisation à son summum. Les modalités de recensement appliquées en certaines régions habitées par de nombreux chrétiens étaient telles que beaucoup de familles chrétiennes n’avaient pas été comptées.
L’actuel recensement, lors de son premier lancement en 1991, avait fait long feu, puis il avait été ajourné à maintes reprises. Placé sous le patronage du Fonds monétaire international, il est aujourd’hui achevé et ses résultats non officiels devraient être annoncés dans les trois mois à venir, même si les observateurs prévoient déjà qu’il faudra au moins trois ans avant de connaître les résultats officiels. Selon des personnalités chrétiennes, comme Liaqat Munawar Suroya, président d’un groupe oecuménique de jeunes à Karachi, il est probable que les chiffres publiés cette fois-ci seront corrects et correspondront à ceux recueillis par les Eglises lors d’initiatives récentes, comme les sondages effectués récemment par le Comité national pour le recensement des minorités.
Selon les obsevateurs chrétiens, il se pourrait bien que le gouvernement décide d’augmenter la proportion des sièges réservés aux chrétiens à l’intérieur de l’Assemblée nationale, même si, d’ores et déjà, on sait que l’accroissement probable de la population du pays n’entraînera pas la création de nouveaux sièges de députés.
Selon le responsable du Comité national de recensement des minorités, les nombreux ajournements qui ont retardé le lancement de l’actuel recensement ont eu des raisons politiques. En certains milieux, on a craint que les divers bouleversements et déséquilibres démographiques, survenus depuis 1981, en particulier l’afflux des réfugiés, n’entraînent, en conséquence, une redistribution du pouvoir dommageable pour ses détenteurs actuels. Dans cette redistribution, il est probable que le Punjab, province la plus peuplée du pays, perde quelque peu de son importance.