Eglises d'Asie

Synode : les évêques de Hongkong n’ont pas la même approche de l’Eglise en Chine que certains évêques de Taiwan

Publié le 18/03/2010




Si l’on en juge par leurs interventions respectives, les deux évêques de Hongkong présents au synode, Mgr Joseph Zen Ze-kiun et Mgr John Tong Hon, ont une approche des problèmes de l’Eglise catholique en Chine sensiblement différente de celle de Mgr André Tsien Tchew-tchoen, évêque de Hualien, Taiwan. Les premiers voudraient promouvoir la réconciliation entre les deux factions de l’Eglise catholique, alors que l’évêque de Hualien prend parti vigoureusement pour l’Eglise dite « clandestine ».

Dans son intervention du 25 avril, Mgr Joseph Zen a appelé tous ceux qui s’intéressent à l’Eglise de Chine à travailler à la réconciliation des « officiels » et des « clandestins », en arguant du fait que leurs divisions ne sont pas internes mais causées par des pressions externes dues au gouvernement chinois et aux changements politiques qui se sont produits. Il a affirmé que les évêques chinois ordonnés sans l’approbation du pape et les prêtres de l’Eglise « officielle » sont « des travailleurs zélésIl a rappelé aussi que beaucoup d’évêques de l’Eglise « officielle » ont été reconnus par le pape par la suite et sont donc légitimes. Il a enfin appelé ceux qui vivent en dehors de Chine à ne pas prendre parti pour les uns ou pour les autres, « parce qu’ils sont tous nos frères, victimes du régime communisteIl a néammoins rappelé que, lorsqu’il enseignait dans les séminaires de la République populaire de Chine, avant d’être nommé évêque, entre 1989 et 1996, il n’hésitait pas à affirmer ses convictions aux séminaristes en ce qui concerne la primauté du successeur de Pierre : « C’est seulement dans la vérité que nous pouvons mériter le respect, même de la part de nos persécuteurs, et de leur dire la vérité est le meilleur acte de charité que nous puissions faire à leur égard

De son côté, Mgr John Tong, s’adressant au synode le 23 avril, a raconté trois histoires illustrant la puissance du témoignage pratiqué par les catholiques persécutés, autant que la nécessité de soutenir la formation des séminaristes et de travailler à la réconciliation de tous les catholiques de Chine. L’une des histoires était celle de deux évêques d’un même diocèse, l’un « officiel » et l’autre « clandestin », qui ont appris peu à peu au cours du temps à se respecter et à s’entraider.

En très net contraste avec les interventions des évêques de Hongkong, Mgr André Tsien, évêque de Hualien, sur la côte ouest de Taiwan, a demandé au synode de reconnaître la conférence épiscopale « clandestine » de Chine et de prendre franchement parti pour les catholiques « clandestins » dans leur lutte pour la liberté religieuse. Il a aussi demandé au synode de lancer un appel aux évêques de l’Eglise « officielle » pour qu’ils dénoncent les principes de l’Association patriotique des catholiques chinois et qu’ils professent leur communion avec le pape et toute l’Eglise universelle.

Le P. Heinrich Barlage, supérieur général de la société du Verbe divin, est intervenu lui aussi sur la Chine pour demander que l’on soutienne l’apostolat de la presse et des éditions catholiques afin d’aider l’Eglise de Chine à se doter de livres et de publications sur la religion et la spiritualité. Il a aussi demandé que l’on aide l’Eglise de Chine à développer l’usage d’Internet pour la formation du jeune clergé.