Eglises d'Asie – Bangladesh
Synode : les représentants du Bangladesh parlent de la situation de leur Eglise mais aussi des problèmes généraux de l’Asie
Publié le 18/03/2010
L’évêque de Dinajpur, ville du nord-ouest du pays, lors de son intervention du 24 avril, a dressé pour l’assemblée un tableau de son pays qu’il a présenté comme plurilingue, multiracial et plurireligieux, en proie à une grande pauvreté et victime de fréquentes calamités naturelles. Les activités de l’Eglise en ce pays reflètent son désir de le servir et de répondre à ses besoins, plus particulièrement ceux des plus pauvres. L’évêque a souligné le remarquable travail accompli dans un grand dévouement à l’Eglise par les catéchistes ainsi que les efforts de l’Eglise en faveur de la formation, de la promotion des vocations sacerdotales et de la vie religieuse. Enumérant ensuite les priorités de l’Eglise au Bangladesh, l’évêque s’est prononcé pour une évangélisation proclamant plus directement Jésus et son Evangile à travers le témoignage et la présence. Une telle évangélisation réclame d’abord, selon lui, une formation plus sérieuse à la vie de foi et au dialogue avec les grandes religions et les diverses traditions religieuses. Elle exige aussi un approfondissement de la vie spirituelle du peuple ainsi qu’un changement de style de vie du clergé, des religieux, des communautés et de leurs dirigeants.
L’intervention de l’évêque auxiliaire de Dacca, Mgr Theotonius Gomes, le 28 avril a pris pour thème la théologie chrétienne, et plus particulièrement l’unique médiation du Christ telle qu’elle se présente dans le contexte asiatique. Il a développé les implications de ce thème dans la vie et la foi des fidèles ainsi que dans la rencontre et le dialogue avec les autres religions. Il a, en particulier, souligné l’autorité spirituelle que donnent à Jésus sa filiation au Père et sa divinité.
C’est aussi l’Eglise dans le contexte asiatique qui avait été pris pour thème par l’intervention de Mgr Michel Rosario, archevêque de Dacca. Il s’est interrogé sur la spiritualité que devait adopter l’Eglise dans l’exercice de sa mission évangélisatrice. Selon lui, la spiritualité asiatique est caractérisée par un profond sens du détachement, surtout dans l’hindouisme et le bouddhisme, religions qui ont, elles aussi, une longue tradition de méditation, de prière et de contemplation. C’est pourquoi l’évangélisateur chrétien devrait se présenter comme un « gourou », un maître de prières conduisant les hommes vers Dieu. Notant aussi que la société du Bangladesh est à prédominance musulmane, l’archevêque a recommandé aux missionnaires catholiques de souligner le caractère central de la volonté de Dieu.
L’intervention de Joseph D’Silva, le 27 avril, a souligné les besoins des jeunes Asiatiques, en particulier, la nécessité de les former pour en faire des dirigeants. L’Eglise n’a pas besoin de nouvelles commissions de la jeunesse, mais de programmes de formation à la vie chrétienne qui leur soient consacrés. L’Eglise devrait s’engager totalement à leur service et rendre le Christ plus attractif à leurs yeux, capable de contrebalancer l’influence exercée sur eux par la technologie moderne. A cet effet, il a demandé à l’Eglise davantage d’investissements dans le domaine scolaire et, spécialement, dans celui de l’éducation supérieure.