Eglises d'Asie

Le parlement ajourne indéfiniment un projet de loi destiné à moderniser l’organisation de l’Eglise anglicane de Ceylan

Publié le 18/03/2010




L’examen final par le parlement d’un projet de loi en faveur de l'”Eglise de Ceyland’origine anglicane, vient d’être repoussé indéfiniment, à la demande de sept groupes bouddhistes opposés aux dispositions législatives proposées au vote des députés srilankais. Aucune raison officielle n’a été donnée à cet ajournement. Selon ses détracteurs, le projet devait conduire à la création de nouveaux diocèses qui se seraient ajoutés aux deux existant actuellement, ceux de Colombo et de Kurunegala. Ces diocèses auraient pu être établis même dans les régions où sont déjà implantés de nombreux temples bouddhiques. Selon un porte-parole d’une organisation parlementaire, il aurait permis à l’Eglise de Ceylan de pénétrer à l’intérieur des régions bouddhistes et de construire des lieux de culte dans beaucoup des 25 000 villages du Sri Lanka.

Le 21 mai, dans un communiqué de presse, le chanoine Gamini Serasinghe s’est élevé contre cet ajournement et a contredit l’opinion selon laquelle les dispositions législatives soumises au parlement mettaient le bouddhisme en danger. Selon lui, une Eglise arrivée dans le pays il y a 150 ans et ne comportant aujourd’hui que 150 000 fidèles est dans l’impossibilité de porter tort au bouddhisme, religion qui s’est implantée à Ceylan, il y a déjà 2 500 ans. Le chanoine a minimisé la portée des changements introduits dans la constitution de l’Eglise par le projet de loi. Il a fait valoir que les transformations apportées sont infimes et a invité les détracteurs du projet à lire l’ancienne constitution intitulée “Ordonnance de l’Eglise d’Angleterre à Ceylan“, mise en place en 1885, pendant la période coloniale britannique dans un pays qui s’appelait alors Ceylan. Déjà, avant l’ajournement du projet de loi, un représentant de l’Eglise de Ceylan à Colombo avait affirmé que les nouvelles dispositions envisagées dans le projet n’aboutiraient pas à la multiplication des diocèses.

Cependant, deux fidèles de l’Eglise de Ceylan, qualifiés de dissidents par certains autres membres de cette Eglise, ont publiquement exprimé leur désaccord avec le projet de loi discuté puis ajourné par les députés srilankais. Selon eux, les dispositions du projet violaient le droit des fidèles à exprimer leur opinion dans les affaires de l’Eglise. Par ailleurs, elles auraient concentré indûment des pouvoirs très étendus entre les mains de l’Eglise.