Eglises d'Asie

Hongkong : quelques douzaines de catholiques participent à la neuvième commémoration des manifestations de Tiananmen

Publié le 18/03/2010




Neuf ans après les manifestations pro-démocratiques de la place Tiananmen et près d’un an après le retour du territoire de Hongkong à la Chine continentale, un certain nombre de catholiques continuent de s’associer à la commémoration annuelle de ces événements, le 4 juin. Cependant, alors qu’ils étaient environ un millier à manifester en 1990, lors du premier anniversaire, ils n’étaient plus, cette année, que quelques douzaines de manifestants sous la bannière de l' »Union des organisations catholiques pour le soutien au mouvement patriotique et démocratique de Chine » (UOCSMPDC), formée à cette époque pour soutenir les dissidents chinois.

Malgré une forte pluie, la manifestation de cette année avait rassemblé environ 40 000 personnes dans un parc public où ils ont pu écouter les dissidents Wang Dang et Wei Jingsheng leur parlant depuis les Etats-Unis parle biais d’une liaison vidéo et d’une connexion téléphonique. La commission Justice et paix est la seule organisation restante des 26 organisations qui, à la suite des événements de 1989, s’étaient unies pour former le UOCSMPDC. Son secrétaire général, Mary Yuen Mee-yin, a expliqué les raisons de cette discrétion des organisations catholiques : « Ceux qui soutiennent encore le mouvement démocratique en Chine ne tiennent pas à exprimer leurs sentiments à travers le « Soutien au mouvement patriotique et démocratique« . Trouvant que cette association est trop marquée politiquement, ils adoptent d’autres moyens pour manifester leurs critiques. La soeur Mary Louise Martin, de la congrégation de Maryknoll, directrice de l’Institut catholique pour la religion et la société, a confié que son institut s’était retiré du UOCSMPDC, trouvant cette association trop politisée et préférant utiliser le dialogue pour faire avancer les choses. « Nous restons neutres à son égard, a-t-elle déclaré, mais nous n’avons pas adopté leur attitude qui vise à la confrontation

Fondé aussi en 1989, l’Institut catholique pour la religion et la société organise des activités visant à élever la conscience sociale des catholiques et leur compréhension de la Chine et de l’Eglise. L’Institut s’est engagé dans des échanges avec l’Eglise de Chine reconnue par le gouvernement.

Selon Marie Yuen, le déclin du UOCSMPDC était inévitable, dès lors que sa lutte contre les injustices mettait en cause le pouvoir et la politique soutenus par l’Etat. Mais, selon la secrétaire de « Justice et paix », tant que cette association bénéficiera de quelque participation de l’Eglise, elle gardera une certaine importance.