Eglises d'Asie

Au Tibet, des communautés catholiques sont en plein développement

Publié le 18/03/2010




Un article paru dans la revue bi-hebdomadaire “Faith”, publication éditée par les Presses catholiques de la Foi à Shijiazhuang dans le Hebei, mais distribuée dans tout le pays (5), donne d’abondantes nouvelles sur les catholiques tibétains résidant au Tibet et dans la province du Yunnan. L’auteur de l’article est le P. Lawrence Lu Rendi, l’unique prêtre à s’occuper des catholiques tibétains dispersés dans le sud-ouest de la Chine. Le portrait du groupe tracé par le prêtre est celui d’une communauté en pleine croissance mais ayant encore des besoins dans le domaine matériel comme dans le domaine spirituel.

L’article paru le 1er juillet raconte d’abord l’histoire récente de la communauté catholique de Yanjing, lieu de naissance du P. Lu Rendi, située à l’extrémité sud-est du Tibet près de l’Inde et du Yunnan. C’est un des endroits habités les plus élevés du monde. Tout autour se trouvent des régions arides au climat inhospitalier où des nomades de religion bouddhiste arrivent cependant à survivre.

La renaissance de l’Eglise y date de 1982. Au début, les chrétiens, très âgés pour la plupart, ne pouvaient se réunir que dans les maisons privées. Leur nombre ayant augmenté, ils éprouvèrent le besoin de construire une édifice simple dans lequel ils se rassemblèrent pour l’office. Un vieux prêtre, venant du Yunnan, se joignait à eux tous les ans ou tous les deux ans pour présider leur assemblée. En 1986, une ancienne église convertie en école fut rendue à la communauté catholique par les autorités. Une fois restaurée, elle devint le lieu de rendez-vous régulier du groupe catholique qui, sous la présidence d’une soeur âgée et de quelques laïcs, se rassemble là, le jour et souvent la nuit, pour prier. Grâce à la nouvelle Eglise, la communauté ne tarda pas à se développer et le nombre de ses membres s’éleva bientôt de 5 000 à 6 500 membres, dont environ 70 % sont de jeunes adultes, des adolescents et des enfants. Selon le prêtre, leur formation chrétienne n’est pas encore très étendue, mais elle est régulièrement approfondie grâce à des instructions dispensées après chaque messe.

L’auteur de l’article a aussi travaillé chez des Tibétains catholiques dans des préfectures autonomes du Yunnam, où ils étaient environ 3 000, avec plus de huit lieux de rassemblement, le plus souvent des maisons privées de chrétiens. Le P. Lu a confié que les voyages exténuants entrepris pour aller d’un lieu de culte à l’autre par des moyens de fortune lui prenait une bonne partie de son temps. Ces communautés qui vivent dans des régions marquées par une pauvreté ancestrale sont affrontées à de multiples problèmes pour lesquels elles ont besoin d’une assistance aussi bien spirituelle que financière. Elles ont surtout besoin de lieux de prières. La maison du prêtre détruite par une pluie torrentielle a aussi besoin d’être refaite.

Toute cette région a été évangélisée par les prêtres des Missions Etrangères de Paris. Elle faisait partie du Vicariat apostolique de Dajianlu (Tatsienlu) qui se composait du Tibet, Dajianlu, dans la province du Sichuan, et de Weixi, dans la province du Yunnan. Selon le P. Lu, après la mort ou le départ du dernier missionnaire en 1949, il n’y a plus eu de prêtres à Yanjing jusqu’à sa propre ordination en 1996, qui lui a été conférée après qu’il eut achevé ses études au séminaire national de Pékin.