Eglises d'Asie

Alors que le gouvernement ajourne les élections, les Eglise protestantes regrettent tandis que les responsables bouddhistes se réjouissent

Publié le 18/03/2010




Les Eglises protestantes du Sri Lanka ont critiqué le gouvernement pour l’ajournement des élections provinciales du 26 août alors que, dans le même temps, les responsables bouddhistes se sont réjouis de cette décision.

Le Conseil chrétien national (NCC) a déclaré qu’il désapprouvait ce report avec la plus grande énergieet a expliqué que cette décision créait un dangereux précédent, une menace pour la démocratie au Sri Lanka. Rappelant que, dans le passé, malgré des troubles politiques, particulièrement en 1988-1989, des élections avaient bel et bien eu lieu, le NCC rejette l’idée que les élections ne puissent pas se dérouler dans les circonstances présentes. Il écrit: Nous ne sommes pas inattentifs au fait que ces élections se tiendraient difficilement dans certains cantons du nord et de l’est, mais utiliser cet argument pour les remettre à plus tard pour l’ensemble du pays est inacceptable.” Le conseil en appelle à la présidente Chandrika Kumaratunga pour qu’elle reconsidère sa décision de déclarer un état d’urgence national le 4 août. Les médias ont rappelé qu’en 1994, elle avait qualifié de draconien l’état d’urgence proclamé à l’époque. Pour un gouvernement qui s’est engagé à décentraliser le pouvoir, une telle décision affaiblit sa crédibilité et son mandata écrit l’organe officiel de l’ensemble des confessions protestantes.

Par contre, les deux dirigants des deux branches importantes du bouddhisme srilankais, le vénérable Rambukwelle Sri Vipassi Maha Nayaka Thero et le Vénérable Palipane Sri Chandananda Maha Nayaka Thero, ont bien accueilli ce report. Les deux responsables bouddhistes avaient très tôt demandé au gouvernement de donner la priorité à la lutte contre les militants tamouls du nord et de l’est jusqu’à la victoire finale et de différer les élections qui pourraient gêner le déroulement des opérations.

Soutenant le même point de vue, le ministre adjoint de la Défense, Anurudha Ratwatte, a fait remarquer qu’une élection à l’échelon national exigeait une surveillance des stations de vote par l’armée. Le retrait de l’armée des territoires du nord et de l’est où elle est affrontée actuellement à la rébellion séparatiste ferait courir un risque à la sécurité.

De son côté, le principal parti de l’opposition, le parti de l’Unité nationale, soutient que le gouvernement avait décidé l’état d’urgence pour s’éviter une embarrassante défaite aux élections locales. D’autres organes de la presse du pays ont également noté que l’état d’urgence avait été décrété plus pour des raisons politiques que pour des raisons de sécurité.