Hongkong : les autorités du diocèse ont décidé de geler les salaires des employés

Le 4 septembre 1998, le responsable financier du diocèse a envoyé une lettre circulaire à toutes les paroisses, les centres, les bureaux et les commissions diocésaines, disant que le cardinal Jean-Baptiste Wu Cheng-chung et le bureau du conseil diocésain avaient décidé que, à partir de septembre 1998, les salaires des employés de l’Eglise catholique ne seraient plus ajustés en fonction du barême et du système de points qui prévoient leur augmentation de manière régulière.

La lettre circulaire a aussi expliqué que cette décision était la conséquence des problèmes économiques que connaît Hongkong à l’heure actuelle et de la situation financière dégradée du diocèse. Notant que le diocèse « fait l’expérience d’une situation critiquela lettre circulaire encourage les curés de paroisses et les institutions diocésaines à faire des économies, à revoir leurs budgets respectifs pour essayer d’augmenter les revenus. Par ailleurs, la lettre circulaire ajoute qu’il n’y aura pas de licenciements arbitraires d’employés.

Selon des sources proches de l’évêché, celui-ci a perdu beaucoup d’argent dans les investissements financiers. Par ailleurs, les revenus de la quête hebdomadaire auraient baissé de façon substantielle depuis quelques mois. Selon les mêmes sources, les projets et les services de l’Eglise catholique ne seront pas directement affectés mais leurs budgets respectifs seront soigneusement étudiés pour éviter tout nouvel engagement jugé non nécessaire.

A la suite d’une réunion avec les autorités diocésaines, le 28 septembre, l’Association des employés de l’Eglise catholique s’est montrée très déçue par l’attitude de l’Eglise. Une très large majorité des employés critique la décision unilatérale des autorités du diocèse. Beaucoup critiquent aussi l’absence de transparence de l’Eglise catholique dans les affaires financières. Joseph Ng Yat-wah, représentant de l’Association, estime que l’Eglise catholique ne suit pas les directives de l’encyclique « Mater et Magistra » (1961) qui demande à ce que les employés participent à la gestion de la société qui les emploie. Il ajoute qu’il est difficile pour les laïcs catholiques de participer à cette gestion puisqu’ils ne savent pas exactement quel est l’état des finances de l’Eglise et de quelle manière celle-ci est affectée par la crise économique.

Les statistiques gouvernementales, puliées le 17 septembre font état d’un taux de chômage de 5%, le plus élevé depuis 1983. Sur une main d’oeuvre de 3,3 millions d’actifs, 175 000 personnes sont sans travail, et 85 000 sous-employées.