Eglises d'Asie

Les catholiques malaisiens se sont joints aux mouvement de protestation pour la libération d’un parlementaire

Publié le 18/03/2010




Les catholiques malaisiens ont fait appel au roi, et participé à sept veillées consécutives de protestation ainsi qu’à un jeûne de 18 jours, pour obtenir la libération d’un parlementaire de l’opposition jeté en prison pour avoir critiqué le gouvernement.

Près de 300 000 Malaisiens ont signé un appel au roi Tuanko Jaafar Ibni-Al-Marhum Tuanko Abdul Rahman, le 6 septembre, pour que soit libéré Lim Guan Eng, secrétaire général-adjoint du parti d’opposition DAP (Democratic Action PartyLes signataires parmi lesquels se trouvaient des membres de la paroisse St François-Xavier de Petaling Jaya, dans la banlieue de Kuala Lumpur, avaient lancé un appel national le 26 août, le lendemain de l’emprisonnement de Lim qui venait de perdre son procès en appel devant la plus haute cour de justice malaisienne. La Cour fédérale maintenait une condamnation de 1997 qui lui avait été infligée, pour la publication d’une brochure en 1995 portant le titre: « Ceramah Kisah Benar » (La véritable histoire). Elle critiquait les pressions gouvernementales qui avaient empêché les poursuites contre un ministre, accusé de viol par la grand-mère de la victime.

Lim, qui est âgé de 38 ans, a plusieurs fois pris la parole sans mâcher ses mots à propos des droits de l’homme. Après son emprisonnement, des centaines de Malaisiens ont entamé, la nuit du 25 août, une série de sept veillées aux bougies devant la Cour fédérale pour exprimer leur indignation. Des catholiques étaient présents, dont beaucoup de paroissiens de St François-Xavier, accompagnés de leurs prêtres, les PP. Lawrence Tan Cheong Kee et O.C. Lim, respectivement curé et vicaire. Pendant ce temps, une militante des droits de l’homme, Irène Fernandez, et le P. Tan se sont joints aux 18 jours de jeûne. Les participants jeûneront à tour de rôle pour demander justice.

Une responsable International déclarait dans un communiqué du 25 août que Lim était « un prisonnier politique, emprisonné uniquement pour avoir exprimé son opinion et rempli ses devoirs de parlementaire« . « Je n’aurais pas de regret à aider une vieille grandmère malaise en quête de justice même si je devais aller en prison, perdre mon siège au parlement et sacrifier ma carrière de comptablea déclaré Lim Guan Eng après le verdict du 25 août. Sans le pardon royal, il perdra son siège au parlement et sera inéligible pendant les cinq ans qui suivront sa libération.