Eglises d'Asie

Henan : plusieurs dizaines de chrétiens, appartenant au mouvement des Eglises “domestiques” ont été arrêtés en octobre et novembre

Publié le 18/03/2010




Plus de 140 chrétiens appartenant au mouvement protestant des Eglises “domestiques”, qui refuse l’autorité du Mouvement des trois autonomies et du Conseil chrétien de Chine, ont été arrêtés dans la province du Henan au cours de deux opérations de police intervenues le 26 octobre et le 5 novembre. Dans une lettre parvenue aux Etats-Unis au cours de la deuxième semaine de novembre et destinée à plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ainsi qu’au gouvernement des Etats-Unis et aux Nations Unies, David Zhang, qui se présente comme porte-parole des Eglises “domestiques” de Chine, affirme que, le 26 octobre 1998, 40 chrétiens ont été arrêtés dans le village de Liuwan, province du Henan. Ces quarante militants chrétiens seraient, selon la lettre, des dirigeants d’Eglises “domestiques” venus de toute la Chine. Le lendemain, onze d’entre eux auraient été transportés à la prison du district de Fangzhen où ils auraient été torturés. La lettre de David Zhang indique les noms de ces onze personnes : Han Rongqin, Cheng Meiying, Song Jianxuan, Wang Haiqu, Quan Ailing, Zhang Qingyun, Liu Xiang, Li Ping, Liu Yuanpo, Ma Yunhai, Li Xiaona.

Toujours selon David Zhang, le 5 novembre, dans la ville de Nanyang, plus de cent chrétiens ont été arrêtés alors qu’ils étaient réunis pour le culte. Leurs deux dirigeants, Lu Lianquan et Zhang Fushan, font partie du lot. Plusieurs d’entre eux auraient aussi été torturés, mais leur lieu de détention n’est pas connu.

Dans sa lettre, David Zhang écrit encore : Ces deux cas ne sont pas isolés. Dans les deux mois qui viennent il y aura encore davantage de persécution religieuse à travers le pays. Les 80 millions de membres des Eglises domestiquesen appellent à la communauté internationale et veulent attirer son attention sur les chrétiens chinois qui sont persécutés, afin de les aider à recouvrer leur libertéIl rappelle aussi que la Chine vient de signer la Convention internationale sur les droits politiques et civils, qu’elle a promis de desserrer l’étau des restrictions religieuses et que, par ailleurs, sa propre constitution met l’accent sur la liberté religieuse.

La police de la ville de Wugang, qui est responsable du village de Liuwan, a confirmé l’opération de police du 26 octobre, tout en affirmant qu’elle n’en connaissait pas les raisons, car elle avait été décidée par le bureau de la sécurité publique de la ville. De son côté, la police de Nanyang a refusé de répondre aux questions, en ce qui concerne le deuxième incident, et le porte-parole local du bureau des Affaires religieuses a déclaré ne rien savoir des arrestations du 5 novembre, tout en se réfugiant dans la langue de bois traditionnelle : Le pays protège les activités religieuses légales. Nous interdisons les activités religieuses illégales

Il se pourrait que l’arrestation des quarante leaders réunis à Liuwan soit liée à la diffusion à l’étranger d’un document provenant du mouvement des Eglises “domestiques” en Chine, dans lequel ces dirigeants chrétiens demandent au gouvernement chinois de faire cesser la persécution dont les Eglises chrétiennes “domestiques” sont victimes depuis trois ans (1). Mais la lettre de David Zhang ne semble pas y faire référence.