Eglises d'Asie

Hongkong : la marche annuelle pour la démocratie n’a rassemblé que quelques centaines de personnes

Publié le 18/03/2010




La traditionnelle marche du Nouvel An en faveur de la démocratie a rassemblé à peine 300 personnes vendredi 1er janvier, mais les organisateurs assurent que cela ne signifie pas que le mouvement soit en crise.

Cette marche avait drainé quelque 10 000 personnes quand elle avait été organisée pour la première fois en 1990 après le massacre de la Place Tiananmen, à Pékin. Cette année, les manifestants ont demandé la libération des prisonniers politiques en Chine et la fin du parti unique. Les organisateurs, membres de l’Alliance pour le soutien au mouvement patriotique démocratique en Chine, ont rejeté la responsabilité de cette maigre assistance sur les difficultés économiques de Hongkong, bien qu’ils aient estimé un peu auparavant qu’elle pourrait se situer entre 400 ou 500 personnes. La participation est tombée au dessous de 1 000 personnes depuis que l’ancienne colonie britannique est revenue dans le giron de la Chine, le 1er juillet 1997.

Cette absence de participation survient au moment même où le principal Parti démocratique de Hongkong est menacé de scission. « La baisse de la participation renforce notre foi dans le combat pour la démocratie en Chine. Nous sommes plus déterminés que jamais », a pourtant dit Szeto Wah, un des responsables du Parti démocratique. « Nous sommes les braises du mouvement démocratique », s’est-il écrié au moment du départ de la marche.

Dans son manifeste, l’Alliance appelle également le peuple de Hongkong à soutenir les causes pour lesquelles elle lutte, parmi lesquelles la révision de la version officielle des événements du 4 juin 1989, l’arrêt de la répression des protestations étudiantes dans tout le pays et une plus grande démocratie en Chine. Les protestataires portaient des pancartes et des photographies des dissidents chinois. Ces dernières semaines, la Chine a sanctionné lourdement des dissidents et distribué de lourdes peines de prison aux opposants politiques reconnus coupables de subversion et d’atteinte à la sécurité de l’Etat.

Un avocat, Tsang Kin-shing, membre du comité exécutif de l’Alliance, a déclaré: « Nous continuerons. Pékin nous entend sûrement davantage que par le passé. Je crois que beaucoup de ceux qui n’ont pas participé à cette marche nous soutiennent ». De son côté, un membre du Parti travailliste, Han Dongfang, a déclaré : « La répression contre les militants pro-démocratiques en Chine continentale continuera tant que le parti communiste se sentira menacé ». Frank Lu, responsable du Centre d’information et du Mouvement démocratique en Chine, a fait remarquer: « La répression ne servira qu’à montrer à davantage de gens en Chine combien le parti communiste est vulnérable et d’autres groupes pro-démocratiques y feront leur apparition ».

Dans le passé, Pékin a décrit l’Alliance comme un groupe subversif voulant renverser le régime communiste mais, jusqu’à maintenant, rien n’a été tenté contre lui. Par ailleurs, un petit groupe s’était formé, avant la marche, pour un forum à Victoria Park en faveur du mouvement démocratique sur le continent. Le forum a été interrompu par un groupe d’activistes pro-chinois, généralement âgés, qui accusait l’Alliance de vouloir provoquer des troubles. Une courte échauffourée a eu lieu à laquelle la police a mis fin.

L’Alliance, fondée en Chine pour soutenir le mouvement pro-démocratique des étudiants en 1989, organisait des mouvement de protestations chaque semaine jusqu’à ce que trois des dirigeants du Parti chinois de la démocratie (CDP) soient lourdement condamnés le mois dernier. Le fondateur du CDP, Wang Youcai, a été condamné à 11 ans de prison pour action subversive contre l’Etat pendant que Qin Yongmin, de Wuhan, était condamné à 12 ans et Xu Wenli, de Pékin, à 13 ans pour les mêmes raisons.