Eglises d'Asie – Chine
La Chine accuse les Etats-Unis de se servir de la question religieuse pour intervenir dans les affaires religieuses internes de pays tiers
Publié le 18/03/2010
A propos de la loi internationale sur la liberté religieuse, adoptée par la chambre des représentants et par le sénat des Etats-Unis, l’an dernier, le représentant de la Chine a fait remarquer qu’il était de la responsabilité des Etats-Unis de formuler ses propres lois. “Cependant, a-t-il ajouté, il faut noter que si un pays se mêle des affaires religieuses et des affaires intérieures d’un autre pays par le biais de ses propres lois intérieures, si, de plus, il fait pression sur ces pays en les menaçant de leur imposer des sanctions, il y a là une violation des principes du droit international qui ne favorise par les échanges entre pays dans le domaine de la religion”.
La dépêche chinoise est fort discrète sur la réaction du représentant américain aux avertissements chinois. Elle rapporte simplement que celui-ci a suggéré qu’un accroissement des échanges dans le domaine religieux pourrait aider au renforcement des relations bilatérales. Par ailleurs, il se serait montré très impressionné par les extraordinaires progrès accomplis par la Chine depuis sa dernière visite en 1988.
La Chine a toujours prétendu protéger la liberté de culte des croyants tout en luttant énergiquement pour empêcher la propagation des diverses confessions religieuses et en limitant les contacts des communautés religieuses chinoises avec l’étranger. Divers organismes internationaux dénoncent régulièrement les violations de la liberté religieuse en Chine. Très récemment, l’Agence Fides mentionnait les provocations sexuelles exercées à l’encontre d’un prêtre de l’Eglise clandestine, dénonciation vigoureusement démentie par le ministère des Affaires étrangères chinoises. Au mois de novembre 1998, un groupe de défense des droits de l’homme, dont le siège est aux Etats-Unis, signalait l’arrestation de 140 chrétiens protestants au cours d’une opération de police déclenchée contre eux dans la province du Henan au mois d’octobre 1998 (4). Enfin, la fondation “Cardinal Kung”, dont le siège se trouve aussi aux Etats-Unis, a informé l’opinion internationale de l’arrestation du P. Wei Jingkum de l’Eglise catholique “clandestine”, au mois d’août 1998 (5).
Le représentant chinois, Ye Xiaowen, a conclu sa déclaration en affirmant que le gouvernement chinois garantissait la liberté de croyance de ses citoyens en conformité avec la constitution et les lois qui prévoient que tout homme, religieux ou non, est égal devant la loi. Il est, selon lui, naturel que les pays n’aient pas la même vision de la religion à cause de contextes et de traditions politiques, économiques et culturels différents.