Eglises d'Asie

LE PAKISTAN BRANDIT LE CROISSANT

Publié le 18/03/2010




Comme le gouvernement de Sharif est en difficulté, la sympathie monte en faveur des fondamentalistes musulmans dans la population et parmi les militaires.

En tenue de camouflage et arborant des bottes neuves, Abu Mukhtar se fraye un chemin à travers la foule dense qui se presse dans les champs à Muridke, un village situé à 40 km au nord de Lahore. Un millier d’acres ont été aménagés en une cité de tentes avec restaurants, dortoirs et toilettes pour un demi-million de personnes. L’endroit est rempli de kalashnikovs et de mitrailleuses, qui sont les instruments de travail de beaucoup de ceux qui assistent à cette convention. Celle-ci est organisée par Lashkar-e-Taiba, l’un des plus récents et des plus influents groupes extrémistes musulmans qui mènent la jihad (guerre sainte) à l’intérieur du pays et à l’étranger. Muhktar, 15 ans, est l’un des plus jeunes participants, mais il brûle d’une ferveur de militant confirmé. Il veut se battre, dit-il, “pour Allah“.

Il n’est pas seul. Pendant les six dernières semaines, les militants islamiques sont venus en force aux conclaves organisés dans tout le pays par une douzaine de groupes islamiques fondamentalistes pakistanais. Traditionnellement divisées en sectes, ces organisations s’efforcent maintenant de s’unir selon un ordre du jour commun. Elles veulent renverser le gouvernement du premier ministre Nawaz Sharif, lancer une révolution islamique au Pakistan, et faire appliquer la sharia, ou loi islamique, dans tout le pays.

Pour Sharif, la menace fondamentaliste est très réelle. Il est maintenant politiquement faible, affaibli par une détérioration de la situation en matière de loi et d’ordre, ainsi que par une économie qui s’effondre. Les analystes craignent que les maigres efforts de Sharif pour restaurer l’économie soient affaiblis par les extrémistes qui s’opposent à tout car ils veulent introduire un système financier basé sur des principes islamiques. Pire, il semble qu’il existe une sympathie croissante en faveur des extrémistes islamiques à l’intérieur des forces militaires, qui jusqu’ici les avaient contenus. “Sharif n’a pas de vision personnelle et il chevauche maintenant le tigre du fondamentalismedit un diplomate occidental.

La vulnérabilité du Pakistan, qui possède la force nucléaire, face aux fondamentalistes est menaçante pour la région. Son instabilité intérieure pourrait facilement se répandre chez ses voisins, parce que les groupes extrémistes pakistanais entretiennent des armées privées et s’efforcent d’exporter la guerre sainte. Préoccupante est aussi la violence que menacent d’exercer les extrémistes pakistanais si Sharif signe le traité d’abandon total (du nucléaire) au cours d’une visite à Washington qui était prévue pour le 2 décembre. Le 11 novembre, le Jaamat-e-Islami, un puissant groupe islamique pakistanais, a invité les autres organisations fondamentalistes à s’unir pour empêcher le premier ministre de signer le pacte de non-prolifération nucléaire. Les extrémistes pensent aussi qu’Islamabad devrait ignorer son engagement devant les Nations Unies de ne pas transférer sa technologie nucléaire aux Etats islamiques frères.

Certainement, le militantisme islamique pakistanais devient de plus en plus international. Cela explique la présence d’extrémistes venant de 35 pays à la convention de Muridke en novembre, ainsi que l’affirmation par Lashkar-e-Taiba selon laquelle 300 de ses “martyrs” ont été tués au combat aux côtés des forces islamiques locales en Afghanistan, Tadjikistan, Bosnie, Tchétchénie, Liban, et dans une demi-douzaine d’autres lieux qu’il ne veut pas nommer. L’organisation ajoute que 450 de ses hommes sont morts dans des combats avec les troupes indiennes pour aider les séparatistes locaux dans le Cachemire occupé par les Indiens. Un ambassadeur occidental affirme : “Le Pakistan est au bord du gouffre, et cette instabilité pourrait secouer toute la région

Les extrémistes pakistanais ont aussi tourné leur combat contre les Etats Unis. Ils ont mis en garde Washington contre la capture ou le meurtre de Osama bin Laden, un terroriste d’Arabie Saoudite recherché par les Américains pour avoir, selon eux, bombardé leurs ambassades en Afrique. Les Américains ont offert une prime de 5 millions de dollars pour toute information qui conduirait à l’arrestation de bin Laden, qui a trouvé un sanctuaire chez les Talibans, le régime islamique fondamentaliste d’Afghanistan.

Craignant des représailles au Pakistan de la part des extrémistes islamiques, l’ambassade américaine d’Islamabad, en novembre, a retardé le retour des familles et des diplomates non nécessaires sur place qui avaient été évacués après que les missiles américains eurent frappé les camps de bin Laden en Afghanistan en août. Cette année, Washington, pour la première fois, a placé un nom pakistanais sur sa liste des groupes terroristes. Harakat-ul-Ansar est accusé d’aider les militants islamiques au Moyen Orient, au Cachemire et en Bosnie.

Les difficultés économiques et l’impuissance d’un gouvernement corrompu à améliorer la situation ont rendu les groupes islamiques fondamentalistes pakistanais plus populaires chez les gens du peuple et, ce qui est plus grave, chez les militaires qui, pendant des dizaines d’années, ont aidé les élites européanisées à contenir la ferveur islamique. Comme le soulignait Qazi Hussain Ahmad, le leader du Jamaat, au cours d’une convention à Islamabad en octobre dernier, la différence de revenu entre jeunes officiers et officiers supérieurs a grandi pendant que la crise économique empirait.

Rendus amers par la vénalité des gouvernements successifs, aussi bien que par celle de leurs officiers supérieurs, beaucoup de militaires de base se tournent vers le secours de la religion. “Un important pourcentage d’officiers jeunes ou de rang moyen sont maintenant très islamisés, dit un général en retraite. Beaucoup de jeunes officiers sortent maintenant des madrassas (écoles islamiques), plutôt que des écoles laïques d’élite du pays”.

La crainte de beaucoup de Pakistanais aujourd’hui est que si Sharif reste au pouvoir, “nous pouvons avoir ou bien une révolution cléricale ou bien un coup de force par des jeunes officiers”, comme l’affirmait en novembre dernier l’ancien premier ministre Benazir Bhutto. En 1995, des officiers de rang moyen lancèrent un coup de force manqué pour introduire une révolution islamique. Les mutins passèrent en cour martiale et furent emprisonnés, mais la menace demeure.

Le récent conflit entre Sharif et le général Jehangir Karamat, qui a conduit à la démission forcée du chef de l’armée le 6 octobre, a démoralisé encore plus les militaires. Le successeur de Karamat, le général Parvez Musharraf, a promu à des positions clés plusieurs officiers qui entretiennent des liens étroits avec les partis fondamentalistes. Cependant, de tels essais de rapprochement pourraient affaiblir la volonté de l’armée de résister à une prise de pouvoir par les fondamentalistes. “Il y a là une explosion qui se prépare à éclater, dit un ambassadeur d’un pays d’Asie, basé à Islamabad. En Indonésie ou en Turquie, l’armée et la classe moyenne soutiennent encore des valeurs laïques, mais ici l’armée ne résistera pas à un mouvement islamique et aucun parti ne se lèvera contre le fondamentalisme

En fait, les groupes musulmans possèdent maintenant une influence considérable parmi les militaires. C’est le résultat du soutien qu’Islamabad a apporté aux mujahiddhin dans les années 80. “L’armée ne s’opposera jamais à l’islam, parce qu’elle a elle-même une culture de guerre sainte et qu’elle a aidé ces groupes militants en Afghanistan et au Cachemire”, dit Ameer-ul Azim, secrétaire à l’information du Jamaat-e-islami.

La plupart des leaders musulmans ne regardent plus l’armée comme un obstacle pour leurs intentions à long terme visant à contrôler les coeurs, les esprits et les votes des Pakistanais. En octobre, Maulana Akram Awan, chef du Tanzeem Ikhwane-e-Pakistan, qui est très estimé par certains officiers, a traité par le mépris la puissance de combat de l’armée, disant que ses propres guérillas devaient défendre les frontières du Pakistan contre l’Inde rivale.

Au Pakistan, dans le territoire de la tribu Pashtoun qui borde l’Afghanistan, des mollahs très influencés par les Talibans ont menacé de déclarer la loi islamique dans la région et ont mis l’armée au défi de les arrêter. En 1995, l’armée a tué des centaines de gens en combattant un soulèvement islamique conduit par Maulana Sufi Ahmad dans le district de Makaland. “Makaland” est maintenant devenu synonyme d’insurrection islamique.

La croissance du fondamentalisme a été aidée par l’effondrement virtuel de l’Etat, se laissant prendre ses responsabilités sociales par divers groupes musulmans. C’est le cas, par exemple, dans la direction des hôpitaux, dans l’établissement de centres d’emploi, dans le don de dots aux jeunes femmes. Par exemple, Jamaat a arrangé les mariages de 500 couples au cours de sa convention d’Islamabad. Eqbal Ahmad, un Pakistanais cultivé et écrivain sur l’islam, note : “L’histoire moderne montre que chaque fois que la légitimité de l’Etat souffre et que l’économie va mal, les forces fondamentalistes apparaissent au premier plan”.

Si on prend le cas de l’éducation, on voit que seulement 30 % de la population sait lire. Cette proportion, compte tenu de l’accroissement de la population, est restée la même depuis 1947. Le gouvernement a été incapable de faire le nécessaire et les groupes musulmans ont occupé l’espace resté vide, fondant écoles coraniques et universités. Dans les écoles coraniques, les élèves reçoivent un entraînement militaire, et cette pratique est devenue la norme. “Nous préparons l’esprit de nos combattants, dit un militant islamique. Ainsi, une bonne partie de l’entraînement et de l’éducation est déjà faite avant que nous leur mettions une kalashnikov entre les mains”.

Malgré la récession, les gens montrent leur soutien pour les groupes islamiques en apportant leur argent. Jamaat affirme recevoir dix millions de roupies par mois et la convention d’Islamabad a collecté un million de roupies pour la guerre sainte au Cachemire. De tous les groupes extrémistes, le Jamaad commence à émerger comme la véritable force d’opposition au gouvernement.

Pour beaucoup de Pakistanais ordinaires, les fondamentalistes apparaissent comme une nouvelle alternative politique qui n’a pas encore été essayée. Un commerçant de Lahore dit : “Nous avons besoin d’un Khomeini ou d’un mouvement comme celui des Talibans pour purifier la société”. Mais beaucoup d’analystes politiques craignent que cette vague fondamentaliste ne fasse qu’exacerber une situation déjà chaotique. Les meurtres perpétrés par des groupes fondamentalistes rivaux, sunnites et chiites, ont déjà fait 400 morts cette année, et beaucoup de sectes chiites sont parcourues par des tensions. Les leaders musulmans écartent ces détails comme étant sans importance. Certains prétendent que ces groupes islamiques marginaux ont peu de soutien populaire. D’autres accusent le gouvernement d’être la cause de l’anarchie.

Le premier ministre Sharif a essayé de couper l’herbe sous le pied des militants islamistes en introduisant son propre projet de loi sur la sharia au parlement, mais cela lui est retombé dessus. Les fondamentalistes l’ont accusé d’essayer d’augmenter ses pouvoirs en se servant de l’islam, pendant que d’autres lui reprochaient de saper la constitution. L’incident semble avoir galvanisé les extrémistes qui exigent que la sharia soit introduite, mais selon leur propre interprétation. “La vague proposition de loi sur la sharia de Sharif est une invitation ouverte à toutes sortes de demandes irresponsables, disent-ils. Il a ouvert une boite de Pandore dont peuvent sortir un million de monstres de sectarisme religieux qui peuvent porter préjudice à toute la nation

Le 17 novembre, Sharif est allé plus loin et beaucoup de Pakistanais ont été consternés en apprenant qu’il appelait à introduire immédiatement dans le pays une justice islamique dans le style des Talibans. “Aujourd’hui, a-t-il dit lors d’une manifestation dans le nord du pays, les crimes ont pratiquement disparu (en Afghanistan). Je veux ce système au Pakistan. La justice mettra fin à l’oppression et amènera la prospérité

Le premier ministre a demandé aux mollahs de presser le Sénat, ou chambre haute, de passer la proposition de loi ; Les sénateurs de l’opposition qui bloquent son passage disent qu’ils ont reçu des menaces de mort de la part des prêtres. La perspective d’une loi sur la charia effraye les investisseurs. D’ailleurs quelques-uns uns d’entre eux ont déjà commencé à ralentir leurs investissements dans le pays après les essais nucléaires du Pakistan en mai. Des diplomates de France, d’Allemagne, du Japon et d’autres pays ont averti Islamabad que les nouveaux investissements seront probablement davantage mis en cause par la nouvelle loi que par les essais nucléaires.

Pour beaucoup de Pakistanais et d’investisseurs étrangers, la politique opportuniste de Sharif a juste fait l’affaire des extrémistes. En fait, tous les principaux partis islamiques rejettent maintenant le processus démocratique et se considèrent comme les champions de la future lutte des classes au Pakistan. “Dieu, dit Hafiz Saeed, nous a donné le glaive de la guerre sainte pour arracher l’argent aux riches et le distribuer aux pauvres

L’extrémisme, le projet de loi sur la sharia, menacent les droits des femmes

La romancière féministe pakistanaise Tehmina Durrani a un mauvais pressentiment, devant la montée du fondamentalisme religieux dans son pays, propagé à la fois par les extrémistes islamiques et par Islamabad. Elle pense que les leaders musulmans ont “saboté l’islam“, transformant une religion qui encourage le débat intellectuel en un “culte médiéval” effrayant qui impose un code de conduite selon lequel les femmes sont considérées comme inférieures. C’est un thème que Durrani a traité dans son dernier roman, intitulé “Blasphème”. Elle y décrit la poigne de fer avec laquelle les pirs ou leaders religieux héréditaires, régissent la vie au Pakistan. “Le Pakistan sera coupé en deux, assure-t-elle. Les hommes passeront au 21ème siècle pendant que les femmes régresseront

Les codes sociaux et juridiques pakistanais n’ont jamais été particulièrement tendres pour les femmes. Cependant, au cours des ans, un groupe de femmes, surtout urbaines et riches, ont réussi à accéder au pouvoir politique, social et économique. Cette minorité résolue sert d’exemple et d’avocat pour la majorité pauvre et non éduquée. Mais maintenant, leurs avantages chèrement acquis courent un danger immédiat.

En septembre, le premier ministre Nawaz Sharif a déposé devant le parlement un projet de loi qui alourdira le poids de la sharia. L’amendement constitutionnel proposé a soulevé la crainte qu’il soit utilisé pour restreindre davantage les droits des femmes. Légalement, les femmes sont déjà sur la corde raide. Par exemple, l’ordonnance Hudood de 1979 traitant de l’adultère et du viol ne fait aucune différence entre les deux. Ainsi, une femme qui dépose une plainte pour viol peut devenir légalement accusée d’adultère. Pendant ce temps, un suspect peut échapper au châtiment parce que, pour que l’accusation soit retenue, la loi demande que quatre témoins masculins aient été physiquement présents.

Le problème, dit le Forum de l’action des femmes, est que la sharia a toujours été interprétée dans le sens de l’isolation et de la ségrégation des femmes, de la négation de leurs droits de se déplacer et de prendre des décisions comme des adultes

Les Pakistanaises craignent que cette loi mène le pays vers un régime de loi islamique semblable à celui des Talibans, leurs voisins d’Afghanistan. Celui-ci exige que les femmes portent le voile, et empêche leur accès à l’éducation et à l’emploi. Sharif nie avoir de telles intentions, mais son appel du 17 novembre pour l’introduction d’une justice islamique semblable à celle des Talibans rend les Pakistanaises encore plus méfiantes.

Elles voient avec appréhension que le débat sur la proposition de loi s’est concentré surtout sur les femmes. “Les seules choses qui semblent intéresser les gens au sujet du rôle des femmes, disent-elles, ce sont les habits qu’elles portent et leur possibilité d’avoir un emploi. C’est à croire que ce sont les seuls problèmes de notre pays La pression islamique propagée par les mollahs leur semble un effort pour garder les femmes opprimées et soumises. L’une d’elles, Fatima, soutient que la version de l’islam qui se propage au Pakistan “émane davantage d’une culture féodale que de la religion”.

Les Pakistanaises savent où cela peut mener. La campagne de Sharif en faveur de la sharia leur rappelle la croisade pour l’islamisation menée dans les années 80 par l’ancien président, le général Zia. Le gouvernement de Zia fut marqué par un violent anti-féminisme que les gouvernements suivants, y compris celui de Benazir Bhutto, ont eu du mal à changer. En ce temps-là, les femmes qui travaillaient dans le gouvernement, les universités ou les médias devaient porter le tchador et garder leur tête couverte. La séparation des sexes dans les écoles et les universités était devenue la règle générale, et de nouvelles lois, comme l’ordonnance Hudood, furent introduites pour amputer les droits légaux des femmes.

Au cours des ans, cependant, les éléments les plus durs de l’héritage de Zia ont perdu de leur âpreté. Avec la montée des prix, davantage de femmes se sont enhardies à prendre un emploi pour compléter le revenu familial. Une femme, Bhutto, est devenue premier ministre, en 1988 puis en 1993. A la désillusion de beaucoup de femmes, Bhutto ne prêta pas beaucoup d’attention à leurs problèmes, occupée qu’elle était avant tout à garder le pouvoir. Fatima affirme : “Son programme c’était l’opportunisme. Elle ne se donnait même pas la peine de parler de la cause des femmes de peur de s’aliéner les hommes”.

Cependant, les femmes obtinrent davantage de liberté que pendant le gouvernement de Zia. Mais l’influence grandissante des extrémistes islamiques, ainsi que la campagne de Zia en faveur de l’islamisation, semblent avoir amorcé un virage à 180 degrés. Dans tout le pays, des affiches sont apparues demandant aux femmes de porter le voile. Des histoires courent selon lesquelles des femmes portant des manches courtes ou autres vêtements “non islamiques” ont vu leurs bras balafrés par des hommes en colère ou bien ont été attaquées avec des seringues infectées par le virus du sida.

Mustapha, journaliste à “Dawnprécise qu’il n’y a pas de preuve certaine que ces attaques ont vraiment eu lieu. Cependant, le fait que les gens soient prêts à croire ces rumeurs reflète l’atmosphère générale de peur parmi les femmes. Et elle conclut : “On a l’impression que tout peut arriver. Les hommes ont acquis le sentiment qu’ils sont dans leur droit lorsqu’ils attaquent des femmes”. En conséquence, beaucoup de femmes se sont mises à se couvrir plus soigneusement et elles ne vont plus seules dans les magasins ou au restaurant. Mais les femmes ne doivent pas céder. “Des tyrans qui ne connaissent rien à l’islam nous ont contraintes au silence, déclare Mustapha. Les femmes vont devoir prendre la tête du mouvement pour la défense de leurs droits