Eglises d'Asie

L’évêque de Jaffna demande aux Tigres tamouls et au gouvernement d’évoluer

Publié le 18/03/2010




L’évêque catholique d’une région à majorité tamoule du Sri Lanka a lancé un appel aux “Tigres du Tamil Eelam”(LTTE), les invitant au dialogue avec le gouvernement sri lankais pour mettre fin à la guerre ethnique.

Ce message publié à l’occasion de la nouvelle année, dans le quotidien de Jaffna en langue tamoule, “Udayam”, par Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna, s’est adressé en toute franchise aux membres du LTTE, et leur a demandé de “regarder les souffrances infligées au peuple par leurs actions extrémistes et leur lutte”. “Vous devez prendre en compte le côté humain”, ajoute-t-il. Le message demande aux militants qui luttent pour l’autonomie des Tamouls au nord et à l’est du Sri Lanka de renoncer à l’idée que la guerre est le seul chemin qui puisse conduire à la libération.

Dans le même message, Mgr Savundaranayagam demande au gouvernement national de mettre un terme à sa politique qui consiste à “faire la guerre pour préparer la paix” et de “faire un vigoureux pas en avant pour construire une paix durable”. S’adressant ensuite à Ramil Wickremesinghe, qui dirige le Parti national d’union, principal parti d’opposition, il l’a encouragé à “considérer les questions ethniques et la guerre d’un oeil non partisan dans l’intérêt du peuple”. Mgr Savundaranayagam demande aussi aux partis politiques de s’unir, de “mettre de côté leurs préjugés, leurs mutuelles animosités et de travailler au bien commun des Tamouls”.

Le LTTE lutte contre le gouvernement à majorité cingalaise depuis 15 ans pour obtenir un Etat tamoul indépendant, prenant prétexte de discriminations dans l’éducation, la langue, l’emploi et les droits de propriété. Cependant, une récente émission de radio du LTTE à l’occasion du Jour des héros, a donné à certains observateurs l’espoir que des pourparlers pour mettre fin à cette guerre pouvaient avoir commencé. Le quotidien “Udayam” rapporte encore que cette guerre a causé 30 000 morts et un million de personnes déplacées.