Eglises d'Asie – Chine
Dans plusieurs régions du nord du pays la répression à l’encontre des catholiques « clandestins » s’est intensifiée à l’occasion des célébrations de Noël
Publié le 18/03/2010
Dans la province du Hebei, diocèse de Baoding, district de Xushui, le P. Pierre Hu Duo a été arrêté le 20 décembre 1998 alors qu’il se trouvait dans la maison de sa soeur. Sévèrement battu au moment de son arrestation, des fonctionnaires ont rapporté par la suite qu’il avait les jambes brisées. On ne sait pas où il se trouve à l’heure actuelle. Il venait d’être libéré d’un camp de ré-éducation (1).
Dans le même district de Xushui, trois dirigeants catholiques laïcs du village de Liangzhuang ont été agressés par des hommes masqués, le 24 décembre 1998. Sévèrement battus à l’aide de matraques électriques et d’autres instruments, ils ont dû être hospitalisés. Au cours du même incident, les hommes masqués ont dévasté une maison qui servait de lieu de prière et battu le fils, âgé de 16 ans, de la propriétaire qui protestait. Il a lui aussi été hospitalisé. Dans le même village, à une autre occasion, une fillette de 12 ans a été interrogée par la police qui voulait savoir pourquoi elle avait accepté de devenir lectrice pour la liturgie. Ayant répondu qu’elle faisait cela pour adorer Dieu et qu’elle continuerait à le faire, elle a été battue au point qu’elle a aussi dû être hospitalisée. Les fonctionnaires ont essayé de bloquer l’information sur les violences qui ont eu lieu à Liangzhuang, en empêchant les habitants de sortir du village.
Au matin du 25 décembre 1998, à la suite d’une fouille de toutes les maisons du village, des catholiques « clandestins » du village de Nanguan Machi, dans le diocèse de Baoding,
ont été trouvés en train de célébrer Noël dans un hangar. Détenus par la police, ils ont été condamnés à des amendes allant de 500 à 1000 yuans (500 à 1000FF environ) pour « assemblée illégaleAyant refusé de payer, ils ont tout de même été libérés le lendemain mais l’électricité a été coupée dans leurs maisons.
Dans la ville même de Baoding, la veille de Noël, une quarantaine de policiers ont assiégé la maison d’une dirigeante catholique et ont empêché les fidèles d’entrer dans la maison qui sert de lieu de culte. Les six personnes qui étaient déjà à l’intérieur n’ont pas obtenu la permission de sortir jusqu’au lendemain matin.
L’évêque « clandestin » de Baoding, Mgr Jacques Su Zhimin, et son auxiliaire, Mgr François An Shuxin, arrêtés en 1996, sont toujours en détention. Le P. Cui Xingang, curé de Donglu, dans le même diocèse, arrêté lui aussi en 1996, est toujours détenu dans le district de Qingyuan. Les forces de police avaient démoli le le sanctuaire marial très populaire de Donglu, la même année. Depuis lors, les pèlerinages sont interdits (2).
Par ailleurs, selon diverses sources, plusieurs lieux de culte utilisés par des catholiques « clandestins » dans la province du Gansu, auraient été interdits d’accès depuis quelques mois. Selon Mgr André Tsien Tchew-choenn, évêque de Hualien, à Taiwan, qui suit de près les affaires de l’Eglise catholique « clandestine » de Chine continentale, Dans les provinces du Gansu, du Henan, du Hebei et dans d’autres régions encore, les autorités auraient procédé à diverses formes d’intimidation des catholiques pour les empêcher de célébrer les fêtes de Noël 1998.