Eglises d'Asie

Les catholiques protestent contre l’injustice dont son victimes les étudiants catholiques dans les écoles de l’Etat

Publié le 18/03/2010




Plus de 3 000 catholiques srilankais, clergé, religieuses et laïcs ont participé à une marche de protestation contre la « discrimination » dont se disent victimes les étudiants catholiques dans les écoles gouvernementales. Les manifestants demandaient au gouvernement de la présidente Chandrika Kumaratunga de permettre l’admission des soixante étudiants catholiques qui se sont vu refuser leur entrée en première année dans une des principales écoles bouddhistes d’Etat à Kandy, au nord-est de Colombo.

La marche du 10 janvier protestait également contre le déséquilibre existant entre, d’une part la nomination des professeurs de religion catholique – sujet obligatoire pour les étudiants catholiques qui veulent passer les examens d’Etat – et d’autre part l’incapacité du gouvernement, depuis 1989, à rendre permanent cet enseignement du catholicisme. Dans le même temps, la manifestation dénonçait la politique gouvernementale consistant à refuser leurs droits aux écoles catholiques nationalisées et à obliger les catholiques des écoles d’Etat à étudier une autre religion. Portant placards et banderoles, les manifestants, surtout des parents et des jeunes, ont défilé de la cathédrale St Anthony au bureau provincial de l’éducation, demandant que les autorités restituent à l’Eglise ses anciennes écoles.

La manifestation, organisée par la Fondation centrale provinciale pour une éducation catholique solidaire (CPCESF) se termina avec la lecture d’un mémorandum par C.S. Fernando, son secrétaire général. « Nos politiciens catholiques, tant ceux du parti au pouvoir que ceux de l’opposition, semblent seulement vouloir obtenir le vote des catholiques mais sans vouloir pour autant sauvegarder les droits de la communautéa-t-il dit. Le 13 janvier, la CPCESF a remis ce mémorandum signé par Fernando et le Père bénédictin Cletus Chandrasiri Perera, vicaire général de Kandy et directeur des écoles catholiques, au gouverneur de la province centrale, Stanley Tilakaratne. Adressé à la présidente Kamaratunga, un second mémorandum de la CPCESF exprimait sa « grande déception » vis-à-vis du gouvernement et rappelait que, signé de 7 000 catholiques, le mémorandum de 1996 n’avait jamais reçu de réponse. L’Eglise catholique du Sri Lanka, soulignait-il également, avait fondé des instituts d’éducation pour venir en aide à tous les enfants sans différence de race ou de religion. De plus, les livres utilisés pour les Srilankais dans ces écoles catholiques comportaient l’histoire de la « jataka » (naissance) de Bouddha et les récits des patriotes et des héros nationaux, bouddhistes pour la plupart. « Ce respect de l’Eglise pour les autres religions reste inchangé

Après la nationalisation des écoles en 1960, il n’y a que des écoles catholiques les plus prestigieuses à être demeurées sous administration diocésaine. Une loi ultérieure qui rendait obligatoire dans les écoles nationalisées (une large majorité) le maintien d’une proportion équilibrée d’étudiants de religions différentes, n’a pas été observée, accuse le mémorandum. Le pourcentage des étudiants catholiques dans la plupart de ces anciennes écoles catholiques a nettement diminué et un certain nombre sont devenues exclusivement bouddhistes ou musulmanes. Le mémorandum cite comme exemple l’école Hemamali (bouddhiste) (anciennement école St Scholastica) à Kandy ou l’école musulmane St Mary a Nawalapitiya. Or, précise-t-il, la liberté de la religion est inscrite dans la constitution du Sri Lanka.