Eglises d'Asie

Hongkong : le grand séminaire forme des prêtres pour la Chine continentale malgré ses propres difficultés de recrutement

Publié le 18/03/2010




A l’occasion du cinquantième anniversaire du séminaire du Saint-Esprit, le 10 février dernier, à Hongkong, son recteur, le P. Lawrence Yiu Shun-kit, a évoqué les deux premiers séminaristes de Chine continentale qui viennent d’achever leurs quatre années d’études théologiques dans son établissement. Ils sont rentrés dans leur diocèse de Pékin à la fin du mois de janvier. Le cardinal John Baptist Wu Cheng-chung, archevêque de Hongkong, a fait remarquer à ce sujet que malgré la pénurie de vocations dans le diocèse, il n’avait pas l’intention d’emprunter des prêtres à l’Eglise de Chine après avoir aidé à leur formation: « Ils sont trop nécessaire là-basMalgré son désir d’aider l’Eglise de Chine, le séminaire ne peut accueillir que les séminaristes autorisés à venir à Hongkong par le gouvernement chinois. Les séminaristes de Chine continentale doivent, avant de venir, apprendre le cantonais qui est le langage employé au séminaire de Hongkong. Le P. Yiu a aussi expliqué que le séminaire n’avait pas que des candidats venus de Chine mais de partout, y compris de Mexico. Sur les 17 séminaristes actuels, 7 seulement appartiennent au diocèse de Hongkong. Pour susciter des vocations locales, le P. Yiu et quelques séminaristes visitent les paroisses le dimanche depuis la fin novembre pour présenter le séminaire et prier pour les vocations avec les jeunes du lieu.

C’est en 1964, que ce qui était jusque là le grand séminaire régional de la Chine du sud pour le service de Hongkong et des provinces du sud de la Chine, fut réuni au petit séminaire pour devenir le séminaire diocésain du Saint-Esprit. Il fut réorganisé en 1970 et dédoublé avec, d’un côté, le Collège-séminaire du Saint-Esprit qui, dès 1973, s’ouvrait à tous les catholiques et le séminaire diocésain du Saint-Esprit de l’autre. Le petit séminaire fut abandonné à la suite d’une évolution due au second concile du Vatican : on a pensé alors qu’il n’était pas bon pour les petits séminaristes de quitter la maison si jeunes. Une autre raison, selon le P. Philip Chan Chi-yan, est que beaucoup de séminaristes abandonnaient en cours de route. Ces dernières années, on songe à nouveau à former des petits séminaristes. « Influencés par les choses de la vie, bien des jeunes disent que leur vocation s’affadit en devenant adulte« , a remarqué le recteur du séminaire. Aussi, leur fournir un environnement capable de renforcer l’appel reçu très jeune peut être d’un grand secours.

La célébration du 10 février avait été avancée d’une semaine pour éviter les vacances du premier jour de l’An lunaire. Elle comportait une messe célébrée par le cardinal Wu et une causerie sur la formation au séminaire. On a appris que le P. Yiu, qui travaille au séminaire depuis 1973, le quittera pour une paroisse afin de faire face à la pénurie de prêtres. C’est Mgr John Tong Hon, évêque auxiliaire, qui sera le nouveau recteur à partir du 14 février. Il a écrit dans l’hebdomadaire diocésain en langue chinoise, « Kung Kao Po« , qu’il espérait bien que chaque paroisse pourrait envoyer chaque année un jeune au séminaire.