Eglises d'Asie – Sri Lanka
Responsables bouddhistes et catholiques demandent l’annulation des élections provinciales de Chilaw
Publié le 18/03/2010
Mgr Franck Marcus Fernando, évêque de Chilaw, un des deux diocèses de la province, a qualifié les élection pour le conseil provinvial de « farceIl estime que les droits démocratiques des votants de son diocèse ont été gravement violés. Mgr Fernando a déclaré que des voyous venus d’ailleurs brandissaient des armes en bourrant de bulletins les urnes des bureaux de votes. Il a reproché aux partisans de l’Alliance du peuple (PA) au pouvoir de « rendre la mise en application de la loi complètement impossible« . « Nous n’approuverons jamais de telles négligences ni les partis qui les pratiquent. Nous attendons des responsables actuels justice et véritéa déclaré l’ancien président de la conférence épiscopale du Sri Lanka, le 27 janvier. Le PA a gagné 30 sièges sur 52 à ces élections.
Mgr Raymond Peiris, évêque de Kurunegala, l’autre diocèse de cette province, s’est joint aux 7 responsables bouddhistes de la région pour adresser, le 25 janvier, un communiqué à Dayananda Dissanayake, commissaire général aux élections. Les religieux y affirment que l’inaction de la police encourage les scélérats. Assurant que les tentatives d’intimidation ont été très nombreuses, ils demandent à Dissanayake d’annuler les élections et d’organiser de nouvelles élections libres. Dans leur communiqué, les huit religieux citent l’invasion des bureaux de vote par les politiciens, le bourrage de urnes et la chasse aux partisans des partis de l’opposition. Ils citent plus de 150 attaques organisées par des bandes armées ainsi que d’autres incident dans les centres de vote. Mgr Peiris a également affirmé à des journalistes catholiques que certains prêtres ont été empêchés de voter. Le Vénérable Karakolle Piyadassi Thero, responsable de la secte bouddhiste Ramanna, a parlé de ces élections comme d’un « pillage des droits électoraux« . Le Mouvement des moines pour la paix et la démocratie affirme de son côté que ces élections ont été frauduleuses et en demande l’annulation.
Quant à Dissanayake, il affirme ne pas avoir de dispositions légales lui permettant d’annuler les résultats de ces élections malgré les demandes de la présidente Chandrika Kumaratunga et du chef de l’opposition, Ranil Wickremasinghe. Alavi Maulana, ministre au Conseil provincial, pour sa part, accuse les dirigeants de l’opposition de demander de nouvelles élections parce qu’ils sont « furieux de leur défaite« . Le responsable musulman, lui aussi, dit que les violences électorales quand l’UNP était au pouvoir il y dix-sept ans, étaient encore beaucoup plus fréquentes.
Dans son message à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance, le 4 février, Mgr Nicolas Marcus Fernando, archevêque de Colombo, a qualifié les partis politiques de « destructeurs de liberté« . Il demande des élections indépendantes et des commissions de surveillance munies « de solides garanties d’indépendance« . Sans quoi, dit-il, « nous n’aurons pas le choix et nous nous trouverons devant un système de démocratie sans partis plus adapté à notre pays et à son génie« . La police a dénombré pendant cette campagne électorale 1 318 attaques, coups de feu, attentats meurtriers, meurtres, intimidations et incendies criminels.