Eglises d'Asie

Xinjiang : 9 000 policiers ont été envoyés à Yining pour rétablir l’ordre

Publié le 18/03/2010




Des organes de presse officiels chinois ont rapporté, le 4 février, que 9 000 policiers armés ont été envoyés à Yining, au nord-ouest de la région musulmane du Xinjiang, lieu où, depuis plusieurs années, une agitation politico-religieuse met en cause l’autorité de Pékin. « Le Comité central du parti communiste suit avec une attention spéciale la situation sociale du Xinjiang et particulièrement du district de Yili. Il a pris la décision importante de faire stationner la troupe dans la ville de Yininga-t-on pu lire dans le journal « Xinjiang Legal Daily » de jeudi 4 février. L’article précisait que 8 600 policiers armés avaient été emmenés le 16 janvier dans la ville pour y stationner en permanence. Yining est une ville de 300 000 habitants dont presque la moitié sont des musulmans d’ethnie ouïgour, majoritaire au Xinjiang.

Les 5 et 6 février 1997, une manifestation demandant la libération de prisonniers et l’établissement d’un état musulman indépendant avait dégénéré en émeute violente qui s’était prolongée le lendemain. D’après le rapport officiel, 10 personnes étaient mortes pendant les émeutes tandis que 132 auraient été blessées au cours des actes de violences et des pillages perpétrés par les séparatistes. Les organisations ouïgour qui vivent à l’étranger parlent, elles, d’au moins 100 morts pour les mêmes incidents.

Depuis plusieurs mois, la situation est extrêment tendue à Yining, où des centaines de personnes ont été arrêtées et condamnées pour « séparatisme » . Une douzaine ont été condamnés à la peine de mort. Un rapport international mentionne ces condamnations à mort et signale le cas d’au moins 18 personnes, toujours en détention sans chef d’inculpation dans et autour de Yining. « Il est à craindre que des tortures aient été exercées sur les prisonniers pour les forcer à donner des informations ou les obliger à signer leur ‘confession’« , fait remarquer le rapport qui ajoute « qu’il se pourrait que les détenus subissent d’autres tortures et mauvais traitementsLa Chine a réagi avec colère à ce rapport: « Les allégations d’Amnesty International sont sans fondement et irresponsables« , a déclaré une porte-parole du ministre des Affaires étrangères, Zhang Quiyue, dans une conférence de presse.