Eglises d'Asie

Phnom Penh : le synode annuel a traité de l’inculturation de la foi

Publié le 18/03/2010




Durant leur synode annuel qui s’est tenu dans l’église de Phasa Touch, du 25 au 28 janvier, à Phnom Penh, les catholiques cambodgiens ont échangé leurs réflexions sur le thème de l’inculturation de l’Eglise, en particulier sur la signification du “jour des mortsLa session animée par le P. Ponchaud, des Missions Etrangères de Paris, avait rassemblé 120 personnes venues de tout le Cambodge. Une phrase du P. Ponchaud : “Jésus ne change pas les coutumes d’aujourd’hui mais il les comprend et les réinterprètea guidé les participants la session dans leur réflexion sur les fêtes annuelles de Pchum Ben, célébration de 15 jours en septembre durant laquelle les bouddhistes cambodgiens font des offrandes à leurs ancêtres pour obtenir leur protection durant cette vie. Un certain nombre d’aspects du jour des morts catholique rappelle cette fête bouddhiste. Pour favoriser l’inculturation, l’Eglise catholique au Cambodge célèbre, le jour des morts, le dimanche qui précède la fin du Pchum Ben.

On avait demandé aux participants du synode de dire comment ils avaient célébré leurs morts en 1998.Un certain nombre ont répondu qu’ils les avaient célébrés le jour des morts, le 2 novembre. D’autres ont dit les avoir célébrés comme leurs amis et voisins bouddhistes, pendant les 15 jours traditionnels. Le P. Ponchaud leur a rappelé alors l’histoire des noces de Cana (Jn 2/1.11) où Jésus a changé miraculeusement l’eau en vin pour leur montrer que Jésus n’avait rien changé aux coutumes locales mais avait adapté son enseignement à celles-ci. Cette page d’évangile fut lue et un groupe d’une communauté rurale la mima. Il y eut ensuite un échange par petits groupes à partir du mime sur les respect de la culture et des coutumes du Pchum Ben. Le P. Ponchaud fit une comparaison entre la fête du Pchum Ben et le jour des morts: Les bouddhistes cambodgiens croient que leurs ancêtres, parents et amis qui ont péché reviennent sur la terre pour les 15 jours du Pchum Ben recevoir de la nourriture de la part de leurs enfants et parentés grâce aux moines bouddhistes. Les catholiques cambodgiens ne croient pas qu’un mort puisse recevoir et manger de la nourriture mais ils célèbrent leur propre Pchum Ben avec les coutumes et la culture du Cambodge. Nous apportons de la nourriture à l’église pour célébrer l’amour inconditionnel de Dieu et le pardon de tous dans la grande famille de Dieu. Les catholiques cambodgiens peuvent célébrer chaque année Pchum Ben comme le font les bouddhistes, mais ils doivent comprendre que le sens a changé“.

Pour éviter toute confusion aux nouveaux baptisés, les participants au synode déclarent que l’Eglise devrait préciser que si les bouddhistes honorent leurs morts par leurs offrandes aux ancêtres durant le Pchum Ben, les catholiques célèbrent l’amour de Dieu pour tous. Certaines communautés ont demandé que la célébration soit réduite à une journée parce qu’une célébration de 15 jours est bien trop onéreuse pour les plus pauvres des communautés rurales.