Eglises d'Asie

Xinjiang : de nouveaux heurts entre la population musulmane et les forces de sécurité

Publié le 18/03/2010




L’agitation politico-religieuse continue dans la région septentrionale du Xinjiang (1) où cinq jeunes Ouïgours musulmans ont été blessés et 150 arrêtés, à la suite d’affrontements avec la police chinoise, dans la capitale Urumqui. Contacté par téléphone, l’Etat-major de la police n’a voulu ni confirmer ni démentir les faits, se contentant de répondre qu’il s’agissait là d’un secret. Le personnel hospitalier de la ville a déclaré ne pas être au courant de tels événements.

Selon des informations en provenance du Centre des droits de l’homme et du mouvement démocratique en Chine, une bagarre aurait d’abord éclaté dans un groupe d’une trentaine de jeunes gens ivres dans les rues de la ville. Au cours de celle-ci, une personne non identifiée aurait, a grands cris, réclamé l’indépendance pour le Xinjiang. Après l’intervention des agents de police venus pour mettre un terme à l’altercation et arrêter les belligérants, d’autres jeunes gens se sont joints au premier groupe qui au bout de quelque temps comptait plus de 300 personnes. Grâce à des renforts, les forces de l’ordre ont finalement réussi à disperser la foule et ont procédé à 150 arrestations.

Une forte tension règne depuis quelques années dans le Xinjiang où les Ouïgours musulmans, qui constituent la majorité de la population, s’opposent aux “Han” (chinois) qui ne représentent que 38 % des habitants de la région. Le 16 janvier dernier, 8 600 policiers ont été amenés dans la ville de Yining pour y maintenir l’ordre. En février 1997, de graves événements avaient eu lieu dans cette ville. Une manifestation demandant la libération de prisonniers et l’établissement d’un Etat musulman indépendant avait dégénéré en émeute violente qui s’était prolongée le lendemain. D’après le rapport officiel, 10 personnes étaient mortes pendant les émeutes tandis que 132 auraient été blessées au cours des actes de violences et des pillages perpétrés par les séparatistes (2).