Eglises d'Asie

Après d’importantes manifestations, les catholiques obtiennent le report d’élections primitivement prévues pour le jeudi-saint

Publié le 18/03/2010




Le 9 mars 1999, le tribunal suprême du Sri Lanka a finalement autorisé le commissaire aux élections, Dayananda Dissanayake, à procéder au report de la date des prochaines élections, primitivement prévues pour le 1er avril, date contestée par les catholiques qui célèbrent ce jour-là la fête du jeudi-saint. Cette décision de la cour a été prise trois jours après d’importantes manifestations pacifiques organisées par les catholiques aussi bien à Colombo que dans les autres régions du pays pour protester contre la tenue des élections à cette date.

En réponse à une lettre de l’archevêque de Colombo et à l’intervention de diverses autorités religieuses, la présidente Chandrika Kumaratunga avait d’abord, dès le 17 février, demandé au commissaire aux élections d’appeler la population à se rendre aux urnes à une date ultérieure (11). Cependant peu après, un communiqué signé de sa main annonçait que ce report de date était rendu difficile à cause de la loi sur les élections et un jugement de la Cour suprême daté du 27 janvier. Cependant, le 6 mars, la présidente annonçait qu’elle avait demandé au procureur général de faire appel devant la Cour suprême au nom du commissaire aux élections, afin que que celle-ci autorise le report de la date des élections.

Depuis déjà quelque temps, sans attendre la décision de la Cour, l’archevêque de Colombo avait appelé les chrétiens à manifester leur mécontentement par des manifestations pacifiques, le 7 mars. Dans un communiqué publié le 14 février, il avait appelé les prêtres de tout l’archidiocèse à organiser des rassemblements dans les églises et des marches silencieuses. La jour venu, les 300 églises de la province occidentale, où la population catholique est la plus nombreuse, sont devenues des lieux de rassemblement et de prières et des points de départ pour des marches de protestation. Les catholiques, vêtus de blanc, couleur qui n’est revendiquée par aucun parti politique, ont sillonné les rues des grandes villes et des bourgades en chantant des cantiques et en portant des placards. Des slogans y étaient inscrits en cingalais, en tamoul et en anglais, exigeant la défense des droits des minorités religieuses et protestant contre le choix du 1er avril comme date des élections. Dans de très nombreux diocèses du pays, même dans ceux où les élections ne sont pas prévues pour le 1er avril, des protestations du même type ont eu lieu.

Dès qu’il a été informé de la décision du tribunal, le président de la Conférence épiscopale du Sri-Lanka, Mgr Oswald Gomis, évêque d’Anuradhapura, a remercié la présidente Chandrika Kumaratunga et le commissaire aux élections pour les efforts accomplis par eux en faveur des catholiques. Il faut noter que la date primitivement prévue ne convenait pas non plus aux musulmans qui accomplissent à cette époque leur pèlerinage à La Mecque.