Eglises d'Asie

Selon l’évêque de Pékin, une éventuelle visite du pape à Honkong aura besoin de l’approbation du gouvernement central

Publié le 18/03/2010




Dans une conférence de presse accordée à des journalistes de Hongkong, du continent chinois et de Taïwan, le 8 mars 1999, Mgr Michael Fu Tieshan, évêque de Pékin reconnu par le gouvernement et président de l’Association patriotique des catholiques chinois, a évoqué la question des relations entre Pékin et le Saint-Siège ainsi que le problème diplomatique posé par une éventuelle visite du pape à Hongkong.

Hongkong ayant été proposé comme une des étapes du voyage du pape en Asie, voyage au cours duquel il doit présenter l’exhortation post-synodale (3), l’évêque de Pékin a été interrogé sur les implications de cet éventuel voyage. Il a déclaré que cette visite mettait en jeu les relations Chine-Vatican. Les affaires étrangères de Hongkong qui est une région administrative spécialede la Chine sont placées sous la responsabilité du gouvernement central chinois, a-t-il expliqué. La visite du pape à Hongkong nécessite davantage qu’une décision unilatérale de l’Eglise ; elle exige un accord entre le gouvernement central chinois et le Vatican. Mgr Fu a aussi déclaré qu’il était encore trop tôt pour dire s’il rencontrerait le pape à Hongkong puisque sa visite était loin d’être confirmée.

L’évêque a ensuite assuré que le maintien des relations diplomatiques entre Taïwan et le Vatican reste le principal obstacle à l’amélioration des relations sino-vaticanes. La Chine, a-t-il dit, prend au sérieux ses liens avec le Vatican et l’Eglise en Chine est impatiente de les voir se rétablir. Ces relations, a-t-il ajouté, impliquent à la fois des liens d’Etat à Etat et des liens d’Eglise à Eglise. Ce n’est seulement qu’après l’amélioration des relations au niveau des Etats que celles-ci pourront entrer dans une nouvelle étape au niveau ecclésial. Notant par ailleurs que la population chinoise constituait un cinquième des habitants du monde et que l’Eglise catholique était universelle, il a conclu que, sans la participation de l’Eglise en Chine, l’universalité de l’Eglise souffrirait d’une grave insuffisance.

La dernière question évoquée par le président de l’Association patriotique des catholiques chinois est à l’ordre du jour depuis la publication à la mi-février d’un communiqué du secrétaire d’Etat, le cardinal Angelo Sodano, déclarant que le Saint-Siège était prêt à transférer la nonciature de Chine de Taïwan à Pékin aussitôt que Pékin serait d’accord. Cette initiative du Saint-Siège a causé beaucoup d’agitation et provoqué un certain souci aussi bien à l’Eglise qu’au gouvernement de Taïwan (4). Pékin a démenti l’existence d’un quelconque changement dans ces relations avec le Vatican et s’est contenté de réitérer les deux conditions préalables, selon lui, à l’établissement des relations diplomatiques : la rupture des relations avec Taïwan et l’engagement de ne pas intervenir dans les affaires de Chine.

Lors de ses déclarations aux journalistes, l’évêque qui est aussi membre du Comité permanent du neuvième Congrès national populaire se préparait à participer à la deuxième session plénière de cet organisme qui est, officiellement, l’organe le plus élevé du pouvoir d’Etat.