Eglises d'Asie

Après les catholiques, les bouddhistes demandent le report des élections à une date ultérieure

Publié le 18/03/2010




A la suite de la lettre de protestation de l’archevêque de Colombo et des importantes manifestations catholiques du 7 mars dernier (7), la cour suprême accédant à la requête de la présidente Chandrika Kumaratunga, avait donné l’autorisation de reporter la date des prochaines élections, primitivement prévues pour le 1er avril 1999, Jeudi Saint selon le calendrier liturgique des catholiques. L’arrêté de la cour précisait cependant que les élections devraient se dérouler avant une date limite fixée au 27 avril.

Mais la période ainsi fixée ne convenait pas aux instances supérieures du bouddhisme srilankais qui l’ont fait savoir publiquement. Le 10 mars dernier, le Congrès bouddhiste de Ceylan a protesté auprès du Commissaire aux élections alléguant que la période désignée pour les élections coïnciderait avec la préparation des fêtes du nouvel an traditionnel, célébrées aussi bien par les Cingalais que par les Tamouls, qui, cette année, tombe le 14 avril de l’année solaire. Les deux mois suivants devaient être, eux aussi, soustraits à la période électorale, puisque le 29 mai, les bouddhistes fêteront le Vesakqui rappelle la naissance de Bouddha, son illumination et sa mort, et, le 29 juin, ils célébreront le Posonqui commémore la venue du bouddhisme au Sri Lanka. En conséquence, les responsables du bouddhisme srilankais demandaient le report des élections à une date ultérieure au 29 juin. Si notre requête était ignorée , concluaient les rédacteurs, nous serions contraints à lutter pour défendre les droits des bouddhistes srilankais“.

Malgré cela, le lendemain 11 mars, le commissaire aux élections, Dayananda Dissanayake, a fixé la nouvelle date des élections aux conseils provinciaux au 6 avril, deux jours après Pâques. Lors d’une réunion présidée par le commissaire, les représentants de la plupart des partis ont donné leur accord pour cette date, sauf les délégués du Parti des “Enfants de la terre” qui ont déclaré qu’ils entameraient une action juridique contre la nouvelle décision.

Chacun redoute la violence qui entoure généralement les élections dans le pays. Quatre supporters de Mme Chandrika Kumaratunga sont morts au cours de la campagne pour les futures élections. Au total, il y a eu quelque 221 incidents en relations avec les futures élections qui auront lieu dans les provinces, de l’Ouest, Centre-Nord et du Centre, ainsi que dans les provinces d’Uva et de Sabaragamuwa. Durant la campagne ayant précédé les précédents élections partielles du 25 janvier 1999 (Nord-ouest), selon les évêques catholiques de la région, il y avait eu 1 318 cas d’intimidations, d’incendies criminels, d’attaques, de fusillades, de meurtres ou tentatives de meurtre.

Le 25 mars, la conférence épiscopale a publié un communiqué appelant les citoyens à procéder à des élections honnêtes et pacifiques. Outre le fait qu’elle affecte le choix du vainqueur, la violence viole le droit de la population à exercer librement son droit de vote sans être menacée dans sa vie. En certains domaines, ont dit les évêques, le Sri Lanka a une réputation qui est loin d’être flatteuse. Il n’est pas besoin d’y ajouter la fraude, la violence et la brutalité“.