Eglises d'Asie – Pakistan
Epouses chrétiennes de maris musulmans, elles luttent pour sauvegarder leur foi
Publié le 18/03/2010
La première, Gladys, chrétienne presbytérienne, s’est mariée avec un musulman à la mort de ses parents en 1970 parce qu’il est vraiment difficile pour une femme de vivre seule dans le contexte culturel pakistanais. C’est une de ses tantes, mariée elle aussi à un musulman, qui avait arrangé ce mariage. Quoiqu’elle ait été forcée de faire profession de foi durant la cérémonie, Gladys est restée fidèle à la lecture quotidienne de la Bible malgré l’opposition de son mari. Leurs trois enfants ont été élevés comme des enfants musulmans mais à cause d’elle, ils ont acquis quelques notions essentielles du christianisme. Son mari lui-même, avant sa mort survenue en 1990, avait commencé à mieux apprécier la Bible et la religion chrétienne. Suite a ce décès, ses enfants et elle commencèrent à étudier la Bible ouvertement et demandèrent à quelques chrétiens de les aider à s’insérer dans une communauté. Mais, raconte-t-elle, un frère de son mari essaya de les dissuader et fit marier sa fille à un musulman. Dans cet environnement dominé par un islam fondamentaliste, aucune Eglise n’accepta d’intégrer Gladys et ses enfants comme membres de la communauté. C’est alors qu’ils se tournèrent vers l’Eglise catholique. Pendant ce temps, sa fille, à son exemple, lisait quotidiennement la Bible et luttait contre l’opposition de son propre mari, lui disant qu’elle quitterait la maison s’il l’en empêchait. Sa fille s’appelle Mariam parce que son père a refusé de la prénommer Mary. Gladys ajoute que ses beaux-parents qui avaient découvert le livre de la Bible dans sa maison avaient ordonné qu’on se débarrasse de ce livre “qui ne servait à rien” et lui avaient rappelé que le Coran était le seul livre saint.
Une autre femme, le docteur Zarina, catholique, a confié de son côté qu’elle avait refusé plusieurs années de suite de se marier avec l’homme que pourtant elle aimait parce qu’elle ne voulait pas abandonner sa foi. Il partit aux Etats-Unis où elle étudiait déjà, pour être près d’elle, et plus tard la suivit même en Libye où elle s’était rendue auprès de sa soeur. Cette situation les obligea tous les deux à se marier. Néanmoins, raconte Zarina, elle déclara clairement à cours de la cérémonie de mariage qu’elle ne renoncerait pas à sa foi catholique. Son mari avait essayé de la convaincre de se faire musulmane mais pourtant accepta sa décision. Mais, s’il lui permettait de visiter les couvents, il lui interdisait les églises et n’acceptait pas la visite d’un prêtre chez eux. Zarina participe à l’Eucharistie dans la chapelle d’un couvent quand cela lui est possible. Elle vit l’engagement de sa foi en se rendant dans un centre médical pour servir les pauvres. Plusieurs de ses patients sont devenus chrétiens. Les trois enfants du couple sont musulmans mais la soutiennent dans sa pratique de la foi chrétienne et lui demandent de prier pour eux. Elle termine en confiant que son mari s’inquiète à l’idée de ce qui va arriver si elle venait à mourir, car c’est un déshonneur pour la famille que des funérailles chrétiennes.