Eglises d'Asie – Pakistan
Selon un gouverneur de province, la dénationalisation des écoles confessionnelles dépendrait du projet chrétien pour une meilleure éducation
Publié le 18/03/2010
Une délégation de 10 membres de la All Churches Alliance (ACA), avait soulevé la question auprès du gouverneur Moinuddin Haider, au cours de la rencontre du 17 février à Karachi. Haider a déclaré à cette délégation conduite par l’évêque Ashraf Rehmat de Church of Christ Apostolic (UCCAW), que le processus de dénationalisation débuterait quand les Eglises lui auraient soumis des propositions concrètes sur la réforme de ces écoles.
L’ACA composée de sept Eglises dont l’Eglise catholique, avait été mise sur pied par l’UCCAW en 1994 afin de promouvoir la coopération au sein des Eglises chrétiennes. Presque toutes les écoles chrétiennes de la province du Pendjab et du Sind avaient été nationalisées par les gouvernements provinciaux en 1972, selon un schéma de nationalisation initié par le premier ministre de l’époque, Zulfikar Ali Bhutto. Plusieurs écoles du Sind ont été privatisées depuis, mais pas les collèges du Pendjab où vivent 80% des chrétiens du Pakistan. Un projet de restitution des écoles nationalisées, lancé par l’ancien premier ministre Benazir Bhutto, n’avait pas encore abouti au moment de l’arrivée au pouvoir de l’actuel gouvernement fédéral du Premier ministre Nawaz Sharif.
La même délégation de l’ACA avait également lancé un appel au gouverneur en faveur des détenus chrétiens. Faisant remarquer que les détenus musulmans pouvaient obtenir une réduction de leurs peines s’ils s’inscrivaient à des cours sur l’islam, elle a demandé que les détenus chrétiens puissent bénéficier de la même option. Haider a promis que les autorités pénitentiaires aideraient les détenus chrétiens à étudier leur religion et à pratiquer leur foi chrétienne. Se référant à l’élection controversée de l’évêque de l’Eglise du Pakistan, Ijaz Inayat de Karachi, Haider a plaidé pour le respect de la loi et a promis à la délégation que la protection due à la communauté chrétienne serait assurée. Des querelles internes avaient, en effet, été accompagnées de tirs d’armes à feu dans la résidence de l’évêque, le 16 février, et, en connexion avec l’incident, plusieurs pasteurs avaient été arrêtés.