Eglises d'Asie – Pakistan
A l’épreuve de religion, les élèves chrétiens de l’enseignement secondaire sont nécessairement défavorisés
Publié le 18/03/2010
Les élèves issus des minorités religieuses n’ont, par conséquent, d’autre alternative que de choisir l’enseignement de la morale, à la place de l’islam. Mais, de plus en plus, ils ont tendance à préférer cette dernière matière. Ils savent en effet que, s’ils choisissent la morale, les maîtres musulmans qui corrigeront leurs copies leur infligeront de très basses notes, car ils reconnaîtront en eux des non-musulmans. Par ailleurs, le programme de morale est basé essentiellement sur l’islam. Seules quelques leçons traitent des religions minoritaires, aucune du christianisme. Un chapitre était autrefois consacré à Jésus. Il a été retiré en 1989, après que les chrétiens eurent protesté pour les préjugés et les inexactitudes qu’il contenait.
Un nouveau manuel d’enseignement de l’islam, plus difficile, vient d’aggraver encore davantage la situation des élèves chrétiens. Il s’appuie sur des textes du Coran en arabe classique. Une soeur enseignante dans une école secondaire de Multan a affirmé qu’avec ce nouvel ouvrage de référence, il est désormais impossible pour la moyenne des élèves chrétiens de suivre cette matière et de la présenter à l’examen. Un proviseur de collège gouvernemental a même déclaré que l’actuel manuel étant déjà difficile pour les enseignants, il l’est d’autant plus pour les élèves même musulmans.
Se prononçant sur cette question, Mgr Anthony Lobo, évêque d’Islamabad-Rawalpindi, pionnier en matière d’éducation catholique dans son pays, s’est déclaré favorable à ce que les élèves chrétiens choisissent une autre matière que l’islam. Certes, le programme national est plein d’allusions à l’islam et les élèves chrétiens ont besoin de connaissances sur cette religion, mais leur savoir religieux doit aller bien au-delà, a souligné l’évêque qui milite depuis longtemps pour l’introduction du christianisme à l’intérieur du programme scolaire.