Eglises d'Asie – Chine
Fujian, Zhejiang : la situation des catholiques « clandestins » de ces deux provinces est devenue très précaire depuis quelques mois
Publié le 18/03/2010
Selon des sources locales recueillies à Hongkong au début du mois d’avril 1999, treize églises fréquentées par les catholiques « clandestins » du diocèse de Fuzhou, province du Fujian, ont été détruites depuis le début de l’année (1). Ces églises, de la région de Changle, à une trentaine de kilomètres de Fuzhou, la capitale provinciale, avaient été construites par les catholiques « clandestins » après 1996, sans permis de construire. La dernière démolie, au début du mois de mars, faisait 1 500 mètres carrés et avait coûté environ deux millions de francs. Les autres étaient plus petites et ne couvraient en moyenne que 200 mètres carrés chacune. Depuis ces destructions, les catholiques « clandestins » de cette région ne peuvent se réunir pour la liturgie que dans leurs domiciles privés.
Un prêtre de l’Eglise catholique « officielle » de la province du Fujian a confirmé qu’à sa connaissance, trois églises au moins avaient été démolies par les forces de sécurité dans ce district. Il a ajouté que les fonctionnaires du service des bâtiments avaient agi dans le cadre de la loi leur octroie, tout en admettant que l’affaire devait aussi sans doute être religieuse, puisque « des représentants du bureau des Affaires religieuses étaient présents au cours de la démolitionIl a déclaré aussi : « Après tout, le gouvernement a démoli les églises selon la loi. Il n’est pas bon que des catholiques continuent d’agir contre la loi
Un certain nombre de lieux fréquentés par le clergé catholique « clandestin » ont été perquisitionnés au cours de la même période dans le diocèse de Wenzhou, province du Zhejiang, à quelque 250km de Changle. A la fin du mois de février, Mgr Jacques Lin Xili, évêque de Wenzhou, qui n’est pas reconnu par le gouvernement et vit dans la clandestinité, a échappé de peu à l’arrestation par des policiers qui ont perquisitionné une maison à peine une heure après qu’il y avait célébré la messe. Le 3 mars, une dizaine de policiers ont assiégé une église à Leqing, près de Wenzhou. Trois jeunes prêtres « clandestins » qui y entendaient les confessions ont réussi à s’échapper mais la carte d’identité et le répertoire téléphonique de l’un d’entre eux ont été saisis par la police. Quelques jours plus tard, le 8 mars, la chambre d’un autre prêtre et la maison d’un catholique ont été perquisitionnées à Cangnan. Selon les sources, les policiers ont emmené des photographies.
Les catholiques « clandestins » sont très nombreux dans les provinces voisines du Fujian et du Zhejiang. En dépit de la précarité de leur situation, la plupart des communautés catholiques « clandestines » de ces régions ont cependant réussi à célébrer les fêtes de la semaine sainte au début du mois d’avril, mais certaines ont dû le faire en cachette.