Eglises d'Asie – Birmanie
Les ministres de l’Asean, réunis en Birmanie, refusent de condamner le recours au travail forcé par les dirigeants militaires de ce pays
Publié le 18/03/2010
Le secrétaire général de l’Asean, Rodolfo Severino, a déclaré, à l’issue de la réunion, que la question générale du travail forcé n’y avait pas été abordée. Il a ensuite ajouté que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) n’avait pas l’habitude de censurer ses membres ou de les prendre à partie en cours de réunion. Les ministres asiatiques, a-t-il rapporté, ont condamné le travail des enfants, tout en reconnaissant qu’il fait partie intégrante de certains processus économiques propres aux pays en voie de développement. Il ne disparaîtra qu’au moyen d’une formation permanente et dans le cadre de l’éradication de la pauvreté.
Le secrétaire a également affirmé qu’il avait reçu l’assurance de l’Organisation internationale du travail (OIT), dont la Birmanie est membre, que l’adhésion à la charte des droits des travailleurs ne pouvait qu’être volontaire et ne saurait être imposée. C’est pourquoi, a-t-il continué, les problèmes relatifs au travail ne peuvent pas être pris en compte lors des négociations commerciales internationales. La position officielle de l’Asean ne varie pas : les questions du travail ne doivent pas être traitées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, mais elles doivent être réglées avec et dans le cadre de l’OIT. Le ministre du Travail du gouvernement militaire birman, le major général Tin Ngwe, a, pour sa part, déclaré que le travail volontaire était une tradition en Birmanie. Répondant à une question posée au cours d’une conférence de presse, il a refusé d’aborder le problème des universités fermées depuis deux ans en raison de la lutte des étudiants pour la démocratie, affirmant qu’elle ne rentrait pas dans le cadre des questions traitées par la réunion interministérielle.