Eglises d'Asie – Sri Lanka
Une majorité de la population est favorable à une solution politique du problème tamoul
Publié le 18/03/2010
L’enquête révèle que 66 % des 2 149 personnes consultées durant les élections provinciales d’avril dernier, dans le sud du Sri Lanka, se sont prononcées en faveur d’une solution politique, contre 22 % qui ont indiqué vouloir privilégier une solution militaire. Seulement 7 % ont opté pour une démarche conjointe militaro-politique en vue de trouver une solution aux doléances de la minorité tamoul.
Le professeur S.T. Hettige, qui a dirigé cette enquête, a déclaré que, quoiqu’une majorité se soit déclarée en faveur d’une solution politique, les points de vue au sein de cette majorité elle-même divergent et que plusieurs solutions sont envisagées. Les 22 enquêteurs, tous étudiants, ont mené leur enquête auprès des votants de 27 bureaux de vote, surtout ceux de Uva, Sabaragamuva, des provinces du centre, du centre-nord et du centre-ouest. Les 2 149 réponses obtenues viennent de 1 327 hommes et 822 femmes, dont 2 003 Cinghalais, 83 Tamouls et 63 musulmans, a précisé Hettige, notant que c’était la première fois qu’une telle enquête avait lieu.
Jehan Perera, directeur de la communication du Conseil national pour la paix, basé à Colombo (NPC), a de son côté déclaré que cette enquête était un message très clair lancé aux partis politiques pour leur dire comment mettre fin à ce conflit ethnique qui dure depuis 15 ans. Le NPC, pour sa part, travaille à établir une meilleure compréhension entre les diverses communautés sri-lankaises, explique ce spécialiste des médias catholiques.
Simultanément, la présidente sri-lankaise, Chandrika Kumaratunga, a promis de mettre à exécution des projets politiques en faveur d’une décentralisation des pouvoirs pour établir la paix et sauvegarder les droits des minorités dans le pays. “Nous avons mis sur pied des projets politiques et ils seront inscrits dans la nouvelle constitution avec l’aval du parlementa-t-elle déclaré le 20 mai durant un meeting politique tenu dans la province du sud. A la suite de la présidente, les hommes d’affaires responsables sri-lankais ont, à leur tour, demandé au gouvernement et aux partis politiques de reprendre les pourparlers de paix avec le LTTE. “Si la guerre continue encore nous nous retrouverons acculés à une crise économique. C’est la responsabilité des deux principaux partis politiques de parvenir à un consensus permettant de mettre sur pied une solution politique finale au problème“, a déclaré Lalith Kotalawala, président du groupe Ceylinco, dans sa conférence du 29 mai.
La guerre coûte au gouvernement du Sri Lanka 90 milliards de roupies (environ 1 milliard 27 millions de dollars US) par an, précise Jehan Perera. Quant à Kotalawala, il a ajouté que le ministre de la Justice, G. L. Peiris, l’artisan de la nouvelle constitution et de la décentralisation, confirmait que le gouvernement ferait des propositions concrètes pour une solution politique de cette guerre. Les deux principaux partis au pouvoir sont L’Alliance du peuple et, dans l’opposition, le Parti national uni.