Eglises d'Asie

A la veille du retour à la Chine, l’Eglise de Macao fait le bilan de ses forces et de ses faiblesses

Publié le 18/03/2010




Plus de 100 catholiques ont participé le 27 juin dernier, au dernier des quatre séminaires organisés par le comité de préparation du jubilé de l’an 2000, dans la perspective de la prochaine rétrocession de Macao à la Chine, sur le thème “Futures orientations et prise de position de l’Eglise à MacaoLes exposés et les débats des divers groupes de discussion ont surtout procédé à un bilan des forces et des faiblesses de l’Eglise catholique de Macao face à un avenir dont elle ne maîtrise pas encore toutes les données.

Le P. Jao Evangelista Lau Him Sang, de la paroisse Saint Lazare, après avoir affirmé que les angoisses et anxiétés ressenties ici et là à l’occasion du retour de Macao à la Chine le 20 décembre prochain témoignaient surtout d’un manque de confiance en l’avenir, s’est appliqué à tracer un portrait de l’Eglise dans la colonie portugaise et du rôle joué par elle au sein de la population. Bien que les catholiques ne représentent que 5 % d’une population que l’on estime à 430 000 personnes, l’Eglise depuis toujours joue un rôle de première importance. La moitié des écoles sont tenues par elle et une grande partie des services caritatifs et sociaux du territoire portugais sont placés sous sa responsabilité. Comme beaucoup, le P. Lâu pense que l’Eglise ne pourra sans doute pas continuer longtemps ce type de service mais elle ne pourra jamais abandonner sa mission évangélisatrice. Dans cette perspective et en tenant compte de l’âge moyen du clergé actuel sur le territoire qui dépasse aujourd’hui la cinquantaine, il a insisté sur les responsabilités dévolues au laïcat. Malheureusement, a-t-il ajouté, les laïcs, malgré de nombreuses sessions de formation organisés pour eux, n’ont pas encore pris leurs responsabilités dans l’Eglise de Macao. En conséquence, le prêtre a proposé que les prêtres religieux et diocésains mettent en place un projet pastoral qui prennent spécialement en compte les enfants et les jeunes gens. Les participants au séminaire ont suggéré d’établir une meilleure coopération entre le clergé diocésain et les religieux qui tiennent toutes les écoles catholiques de Macao sauf une.

Le P. Chung Che Kuen, directeur du Centre pastoral diocésain des jeunes, a poursuivi ce portrait de l’Eglise de Macao en soulignant que celle-ci ne manque pas de ressources humaines et matérielles, notamment à cause de la priorité accordée à la formation des laïcs depuis deux décennies et les efforts consentis par Mgr Domingos Lam Ka Tseung pour développer les équipements matériels et les organisations d’Eglise. Selon le directeur du centre pastoral des jeunes, le diocèse souffre surtout d’un manque d’orientation claire et de l’absence de suivi à l’issue des sessions de formation. Son besoin le plus urgent serait la transparence.

Lors de ses interventions dans les précédents séminaires, Mgr Lam, premier évêque chinois de Macao, a traité surtout d’influences réciproques de l’Eglise et de la société à Macao dans le passé et le présent. Il a noté que Macao a servi de lieu de rencontres et d’échanges entre l’Orient et l’Occident depuis le 16ème siècle. C’est là qu’a été établi le premier séminaire pour l’Extrême Orient en 1594. L’évêque a aussi rappelé que Macao a fait naître et grandir de nombreuses vocations pour la Chine, Malacca, Singapour. Il a demandé de prier pour que de jeunes prêtres viennent prendre la relève. Le dernier a été ordonné en 1992. Il n’y a actuellement aucun séminariste du diocèse.

Le personnel du diocèse est composé de 63 prêtres, dont 22 sont séculiers, de sept religieux non prêtres et de 179 religieuses de diverses congrégations.