Eglises d'Asie – Chine
Hebei : la mort suspecte d’un jeune prêtre, à la suite de son arrestation, souligne la permanence de la répression à l’encontre des catholiques clandestins
Publié le 18/03/2010
Le P. Yan Weiping, âgé de 33 ans, du diocèse de Yixian dans le Hebei, a été trouvé mort dans les rues de Pékin, le 13 mai, quelques heures après avoir été arrêté par la police alors qu’il célébrait la messe dans la capitale chinoise en compagnie de catholiques « clandestins » de la ville. Les circonstances de la mort du prêtre ne peuvent pas être exactement déterminées, affirme la Fondation Kung, puisqu’aucune autopsie n’a été effectuée, mais selon certaines sources proches des milieux clandestins, le prêtre aurait été jeté d’une fenêtre après avoir trouvé la mort au cours de sa garde à vue. Il a été enterré dans son village natal de Qujiazhuang, près de la ville de Zhangjiakou, dans le Hebei.
Un prêtre de l’Eglise catholique « officielle » de Zhangjiakou, interrogé par l’agence de presse UCAN, le 6 juillet, a cependant affirmé que la famille du prêtre défunt lui avait déclaré que le P. Yan Weiping était mort à Baoding, dans le Hebei, d’une attaque cardiaque soudaine. Ce prêtre, qui maintient des contacts avec l’Eglise clandestine, a aussi affirmé que le P. Yan avait été ordonné secrètement en 1989 et qu’il avait déjà été arrêté en 1990 pour ses activités religieuses. Il avait alors passé environ trois mois en prison.
Au cours du même mois de mai, un séminariste du diocèse de Baoding, Wang Qing, a été arrêté, torturé et « suspendu pendant trois jours par les poignets, ses orteils touchant à peine terreselon le communiqué de la Fondation Kung. Il a été ensuite relâché après avoir été sévèrement battu.
Le 23 mai, jour de la Pentecôte, quatre laïcs catholiques, Zhou Quanxin, Zhou Zhenmin, Zhou Zhenpeng et Zhou Zhengquan, ont été arrêtés à Baoding et envoyés dans un camp de « ré-éducation par le travail », pour avoir aidé un prêtre clandestin à s’échapper alors qu’il célébrait la messe dans une maison privée.
Toujours selon le même communiqué de la Fondation Kung, les autorités chinoises auraient empêché la famille d’un prêtre « clandestin », le P. Shi Yukui, décédé de mort naturelle, d’organiser des funérailles religieuses, tout en donnant le choix entre l’enterrement et l’incinération. Finalement, le prêtre aurait été enterré sans cérémonie religieuse.
Une certaine confusion règne cependant dans les informations en provenance de l’Eglise catholique clandestine, puisque des catholiques clandestins du Hebei, interrogés par l’agence UCAN, le 6 juillet, affirment n’avoir pas entendu parler des incidents mentionnés par la Fondation Kung et concernant les diocèses de Baoding et de Yixian. Par contre, les mêmes sources se disent inquiètes du sort des deux évêques clandestins de Baoding, Mgr Jacques Su Zhemin et François An Shuxin, dont on est sans nouvelles depuis leur arrestation le 8 octobre 1997.