Eglises d'Asie

L’Eglise catholique a fermement condamné les derniers massacres perpétrés par les forces gouvernementales et les Tigres tamouls

Publié le 18/03/2010




Suite aux récents massacres perpétrés par les forces gouvernementales et par les Tigres tamouls, la Conférence épiscopale catholique du Sri Lanka (CBCSL) a publié un communiqué, signé par son secrétaire général, Mgr Malcolm Ranjith, évêque de Ratnapura : “A nouveau et toujours, nous soulignons que des civils innocents, particulièrement des femmes et des enfants, [.] ne devraient jamais être pris pour cible par quelque groupe que ce soit et pour quelque motif que ce soit.”

Le meurtre prémédité de personnes innocentes en représailles [de la mort d’autres personnes] est un crime encore plus méprisable, un crime qu’aucune société civilisée ne pourra condamner de façon adéquate“, pouvait-on encore lire dans le communiqué de la CBCSL. “[Nous] en appelons à la conscience de nos responsables politiques : ils doivent se laisser toucher par tant de sang versé et rechercher une solution immédiate à ce conflit“.

Les réactions ont été nombreuses à cette nouvelle escalade dans la violence. La présidente Chandrika Kumaratunga a notamment déclaré qu’ un tel massacre d’innocents perpétré par des terroristes barbares qui ne connaissent pas les valeurs humaines sera condamné par tous les gens soucieux de la paix“.

Le 15 septembre, les forces aériennes gouvernementales ont bombardé une zone tenue par les Tigres du Tamil Eelam (LTTE) à Pudhu-kuduirippu, au nord de Jaffna, tuant 21 civils tamouls. Un porte-parole du ministère de la défense a ensuite déclaré que les civils n’étaient pas visés lors de cette attaque et qu’une enquête avait été ouverte pour déterminer pourquoi l’objectif visé n’avait pas été atteint. Cependant, le 18 septembre, en représailles à ce bombardement, un commando des LTTE a attaqué le village de Punchisigiriya, dans l’est du pays, massacrant 54 personnes, dont 17 femmes et 8 enfants.

Le LTTE lutte contre le gouvernement à majorité cingalaise depuis plus de quinze ans pour obtenir un Etat tamoul indépendant, prenant prétexte de discriminations dans l’éducation, la langue, l’emploi et les droits de propriété. Les Cingalais représentent environ 74 % des 18 millions de Sri Lankais tandis que les Tamouls, surtout présents au nord et dans l’est du pays, sont 18 % de la population. Depuis le début des années 1980, cette guerre a causé la mort de 30 à 50 000 personnes et un million de personnes ont été déplacées du fait des combats.