Eglises d'Asie

A l’occasion de l’anniversaire du 1er octobre, les contrôles policiers ont maintenu hors de Pékin les membres du groupe Falungong

Publié le 18/03/2010




Tout au long des jours qui ont précédé le 1er octobre, jour-anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, la police chinoise a veillé de manière très stricte à empêcher tout membre du groupe socio-religieux Falungong de se rendre à Pékin, la capitale. Les autorités chinoises voulaient absolument éviter que des membres de ce groupe, interdit depuis le mois de juillet (), ne viennent perturber le bel agencement des cérémonies du cinquantenaire du régime.

Bien qu’à Hongkong, les dirigeants du groupe Falungong aient démenti que le mouvement ait prévu d’organiser quelque manifestation que ce soit à cette occasion, une de ses porte-paroles, Sophie Xiao, disait qu’on ne pouvait exclure qu’un ou plusieurs membres du mouvement, de sa propre initiative“, n’entreprennent quelque chose.

Afin d’écarter ce risque, la police, par mesure préventive, a pris des dispositions strictes. Un journal de Jilin, ville natale de Li Hongzhi, fondateur de la secte et aujourd’hui résident aux Etats-Unis, a ainsi rendu public que la police confisquait les cartes d’identité de tous les membres de la secte qu’elle supposait avoir l’intention de se rendre à Pékin. Ailleurs, dans les gares de bus et de train, l’identité des voyageurs était contrôlée et, pour tout achat d’un titre de transport, les personnes désireuses de voyager devaient présenter “une lettre de référence” des autorités de leur lieu de résidence. Dans les régions où les adeptes du Falungong sont connus pour être nombreux, les responsables des unités de travail avaient été avertis : au cas où un des membres de leur unité partirait pour Pékin manifester en faveur de Falungong, ils seraient personnellement tenus pour responsable.

A Changchun, dans la province de Jilin, Zhang Haitao, un ingénieur en informatique âgé de 30 ans, qui avait créé le seul site Web consacré au mouvement Falungong existant en Chine, a été arrêté le 11 octobre et accusé de subversion. Cinq autres personnes, dont un haut responsable de la police de Changchun, ont été placé en garde à vue.

Par ailleurs, selon le site Internet américain du groupe Falungong, une Zhao Jinhua, une paysanne de 42 ans, qui refusait de renier son appartenance au mouvement socio-religieux, est décédée le 7 octobre, battue à mort dans les locaux de la police de la ville de Zhangxing, dans la province du Shandong. Zhao Jinhua avait été arrêtée le 27 septembre et il semble qu’elle soit morte des tortures infligées durant sa détention par la police : coups de matraques et chocs électriques.

Selon le Centre d’information du mouvement démocratique et des droits de l’homme en Chine, basé à Hongkong, depuis l’interdiction de la secte en juillet dernier, des milliers de ses adeptes ont été arrêtés et, à la date du 30 septembre, environ 300 sont toujours détenus par la police.