Eglises d'Asie

Musulmans et hindous participent au travail de formation humaine proposé par la Conférence épiscopale du Bangladesh

Publié le 18/03/2010




La Commission ‘Justice & paix’ de la Conférence des évêques du Bangladesh a organisé les 18, 19 et 20 septembre une table ronde réunissant une trentaine de travailleurs sociaux musulmans et hindous sur le thème du développement et des problèmes sociaux. Les participants à cette réunion, venus de diverses organisations non-gouvernementales, ont débattu des thèmes suivants : “développement et droits de l’homme”, “les droits de la femme”, “la résolution des conflits”, “conscience sociale et analyse sociale”.

Conduits par le P. Richard Timm, prêtre de la Sainte Croix, et Rosaline Costa, les débats ont été parfois houleux lorsque les thèmes proposés touchaient à la sensibilité religieuse des différents participants. Dans ce pays très majoritairement musulman, à propos du droit des femmes et plus particulièrement à propos du droit musulman qui favorise l’homme en cas de divorce, certains, affirmant l’universalité des droits de l’homme“, ont souligné que les lois régulant le divorce au Bangladesh allaient à l’encontre du droit des femmes. Ce à quoi un participant a répondu que chaque religion a ses propres traditions“. Toujours à propos des droits de la femme, les divergences entre les divers acteurs sociaux présents ne recouvraient pas uniquement des différences de confession religieuse. L’un des participants a ainsi expliqué que, s’il acceptait bien les droits de la femme d’un point de vue théorique, il constatait aussi qu’au sein de la société bengalie traditionnelle, une société patriarcale, les hommes exerçaient un pouvoir de contrôle sur les femmes.

L’un des objectifs poursuivis par les organisateurs de cette rencontre (qui s’est tenue à Tala, à 180 km au sud-ouest de Dhaka) était de sensibiliser les participants aux liens qui existent entre développement et droits de l’homme. Selon le P. Timm, le développement doit répondre à cinq critères clefs : satisfaction des besoins élémentaires, éradication de la pauvreté absolue, création d’emplois, réduction de la dépendance et respect des valeurs culturelles“.