Eglises d'Asie

Hebei : Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque “clandestin” de Zhending, une nouvelle fois arrêté

Publié le 18/03/2010




Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque “clandestin” du diocèse de Zhending, dans la province du Hebei, a été arrêté le 15 août dernier et ainsi empêché de célébrer avec ses fidèles la fête de l’Assomption de la Vierge Marie. Mgr Julius Jia Zhiguo fait partie de ces évêques de l’Eglise clandestine que la police chinoise emprisonne ou assigne à résidence de manière habituelle à l’approche des fêtes religieuses importantes ou lorsque des personnalités étrangères sont en visite en Chine. Bien que l’arrestation de Mgr Jia remonte au 15 août, la nouvelle n’a été connue que récemment, par un communiqué en date du 2 novembre de la fondation du cardinal Kung, fondation basée aux Etats-Unis.

En 1995, par exemple, lors de la conférence des femmes, organisée par l’ONU à Pékin, en juin-juillet 1998, lors de la visite du président américain Bill Clinton en Chine et à de nombreuses autres occasions, l’évêque clandestin de Zhending, très respecté dans son diocèse et dans toute l’Eglise de Chine, a ainsi été soustrait à ses tâches pastorales pour des périodes qui ont duré de quelques semaines à quelques mois. Agé de 64 ans, Mgr Jia Zhiguo, dont l’ordination épiscopale n’est pas reconnue par le gouvernement, a, au cours de séjours plus ou moins longs, passé près de 20 ans de sa vie en prison (1).

Selon un prêtre “clandestin” ordonné par l’évêque de Zhending, la “Sécurité publique”, la police chinoise, a demandé le 4 novembre aux proches de Mgr Jia de lui faire parvenir des habits d’hiver et une couverture chaude, laissant supposer que sa détention était appelée à se prolonger. Les autorités chinoises ne souhaitent sans doute pas voir Mgr Jia célébrer Noël 1999 et le Jubilé dans son diocèse, auprès de ses fidèles.

Par ailleurs, sept catholiques, des laïcs âgés de 17 à 49 ans, appartenant à l’Eglise “clandestine”, ont été arrêtés au début de cette année et condamnés à un an de prison pour avoir mis en danger l’ordre social“, selon un officier de police de la ville de Sunfangzhen, dans la province du Jiangxi. Le policier chinois n’a pas précisé si l’arrestation et la condamnation de ces sept catholiques avaient été ordonnées pour un motif religieux.

L’arrestation de Mgr Jia Zhiguo en août, celle de l’évêque clandestin du diocèse de Wenzhou, Mgr James Lin Xinli en septembre dans la province du Zhejiang (2), les différentes mesures d’intimidation qu’ont dû subir récemment des catholiques “clandestins” dans les provinces du Hebei et du Fujian (3), tout cela montre que les autorités chinoises sont bien décidées à continuer la campagne de harcèlement entamée au début de l’année 1996 (4). Dans les régions où l’Eglise “clandestine” est forte (provinces du Fujian et du Hebei, entre autres), les responsables locaux du Bureau des Affaires religieuses poursuivent leur offensive contre ceux qui refusent de se soumettre au contrôle de l’Association patriotique des catholiques chinois. Le fait même que cette campagne dure depuis bientôt cinq ans témoigne de son relatif échec.