Eglises d'Asie

Les milieux religieux et les partis politiques libéraux s’opposent à un projet de loi voulant restreindre les droits des non-musulmans

Publié le 18/03/2010




Un conseil interreligieux où sont associés des bouddhistes, des chrétiens, des hindous et des sikhs s’est vigoureusement élevé contre un projet de loi présenté à la discussion du parlement par le plus grand parti islamique d’opposition. Ce projet contient un ensemble de dispositions destinées à contrôler et à restreindre la propagation de la religion pour toutes les confessions en dehors de l’islam. « Nous n’accepterons pas d’autres restrictions », a déclaré A. Vaithilingam, président de ce conseil interreligieux. Il estime qu’en ce domaine, les lois existantes sont largement suffisantes puisqu’elles interdisent aux non-musulmans de propager leurs croyances auprès des musulmans du pays. Le projet de loi, que A. Vaithilingam a qualifié d' »anti-démocratique et inacceptableest, selon lui, en opposition totale avec la constitution fédérale qui prévoit la liberté de culte.

Le projet, qui est maintenant en discussion au parlement, a été introduit par Abdul Hadi Awang, vice-président du Parti musulman de Malaisie (PAS), sous le titre : « Contrôle et restriction de la propagande des religions non musulmanes« . Lors de la présentation de son projet devant les députés, Hadi a soutenu que les dispositions qui y sont contenues ne s’appliqueraient qu’aux musulmans et ne visaient nullement à faire de la Malaisie un Etat islamique. Le président de ce même parti a déclaré qu’en élaborant ce projet, lui et ses amis n’avaient d’autres intentions que de servir l’intérêt national et l’harmonie entre les ethnies. « Si les musulmans se convertissent à d’autres religions, a-t-il ajouté, cela constitue une menace pour la sécurité nationale« .

Cependant l’opposition au projet de loi ne vient pas uniquement des milieux religieux non musulmans. Certaines personnalités politiques ont rendu publiques leur opposition ou leurs réserves. Chan Kong Choy, vice-président de l’Association des Chinois de Malaisie et parlementaire membre de la coalition majoritaire a ouvertement critiqué le projet présenté par le parti islamique. « Hadi et son Parti, a-t-il fait remarquer, devraient comprendre que la société malaisienne est une société « plurielle » les nonmusulmans ont aussi des droits, en particulier, la liberté de religion. D’autres réserves émanent du « Parti d’action démocratiqueSon président, Chan Man Hin, a suggéré au parti islamique d’opposition de mettre de l’eau dans son vin et de modérer ses revendications dans un pays qui est placé sous le signe tant du pluralisme ethnique et que du pluralisme religieux.